Axe principal en léger zigzag
Hydrothèques alternes tubulaires, pédonculées
Algae hydroid (GB)
Cette fiche concerne trois espèces sympatriques* courantes dans les Caraïbes :
Thyroscyphus longicaulis Splettstösser, 1929,
Thyroscyphus marginatus (Allman, 1877) et
Thyroscyphus ramosus Allman, 1877.
Thyroscyphus marginatus a été initialement décrit par Allman sous le nom de Obelia marginata.
Certains ouvrages indiquent le nom de Cnidoscyphus marginatus.
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesIls sont communs dans tout l'arc antillais.
Ces hydraires poussent sur une variété de substrats, tels que la roche ou les fonds sédimentaires sablonneux.
Les Thyroscyphus décrits dans cette fiche sont des hydraires de grande taille (5 à 20 cm), composés d'un axe principal (hydrocaule*) formant un léger zigzag, souvent ramifié mais de façon plus ou moins irrégulière. Les branches ont tendance à être plutôt alternes, mais c'est très variable. Les tiges principales, ainsi que les branches ont une structure similaire, composée de petits segments empilés qui portent chacun une hydrothèque*.
Les hydrothèques naissent toujours en position alterne. Elles sont tubulaires, portées sur un petit pédoncule* à la base. Selon l'espèce, leur ouverture est pourvue ou non de dents marginales et d'opercules*.
Les colonies fertiles portent, sur les tiges ou les branches, des structures ovoïdes (gonothèques*) qui renferment les gamètes.
Les trois espèces de Thyroscyphus des Caraïbes sont difficilement reconnaissables sans un examen à la loupe binoculaire.
Voici les critères qui permettent éventuellement de les reconnaître :
- les hydrothèques de Thyroscyphus marginatus (Allman, 1877) ne sont pas fermées par des opercules et leur bord est lisse ;
- les hydrothèques de Thyroscyphus ramosus Allman, 1877 ont un bord pourvu de 4 dents et possèdent un appareil operculaire composé de 4 valves triangulaires ;
- les hydrothèques de Thyroscyphus longicaulis Splettstösser, 1929 ressemblent à celles de Thyroscyphus ramosus, mais elles sont plus longues, plus fines, plus fragiles, et les 4 dents sont davantage pointues.
Ces hydraires sont microphages* : ils se nourrissent du plancton* capturé à l'aide de leurs tentacules dans le courant.
Les sexes sont séparés.
Les gamètes* des deux sexes sont libérés de leur gonothèques* respectives dans la colonne d'eau, où a lieu la fécondation.
L'œuf fécondé se développe en une larve planula* qui, une fois qu'elle aura trouvé un substrat favorable, se différenciera pour donner naissance à un polype primaire renfermé dans son hydrothèque. Par bourgeonnement latéral, celui-ci formera une suite de segments similaires qui composeront une nouvelle tige, donc une nouvelle colonie.
Les grandes colonies peuvent occasionnellement constituer un support pour d'autres hydraires de plus petite taille.
Ces hydraires sont légèrement urticants.
Le nom d'hydraire-algue (repris de l'anglais) fait allusion, soit à l'aspect de courte végétation, soit au fait que les colonies sont souvent encrassées et recouvertes d'algues filamenteuses.
Thyroscyphus : du grec [thyr-] = porte d'entrée, vestibule ; et [scupho-] = coupe.
marginatus : du latin [margino] = entourer d'une bordure. Décrit le bord de l'hydrothèque, dépourvu de dents.
ramosus : du latin [ramosus] = à branches multiples. Décrit le branchement quelque peu irrégulier sur la tige.
longicaulis : du latin [long-] = long ; et [caul-] = tige. Décrit les hydrothèques portées sur un pédoncule allongé.
Numéro d'entrée WoRMS : 203893
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Thyroscyphiidae | Thyroscyphiidés | |
Genre | Thyroscyphus | ||
Espèce | spp. |
Tiges ramifiées
Des tiges jaune rougeâtre, ramifiées, avec de petites hydrothèques de la taille de pépins, en position alterne : voilà l'aspect des Thyroscyphus en plongée.
La Baleine, Martinique (972), 4 m
16/12/2008
Encrassés
Les colonies sont souvent partiellement couvertes d'algues rouges filamenteuses.
Fort Delgrès, Guadeloupe (971), 27 m
12/11/2009
Hydraire-algue
Les colonies peuvent former des tapis denses rappelant des algues. Elles apprécient particulièrement les tombants, les eaux claires et en mouvement.
Anse Dufour, Martinique Sud, 16 m
10/12/2010
Squelette
Ici tous les polypes sont invisibles (rétractés ou morts ?) et on ne voit plus que le squelette chitineux constituant l'enveloppe de la tige grêle et les hydrothèques allongées.
Pointe d'Antigues (Guadeloupe), 15 m
03/12/2009
Grand développement
Sur fonds sableux comme ici, ces hydraires arrivent à former des structures de grande taille (pas loin de 80 cm pour cette tige couchée par la houle).
Saint Pierre, Martinique, 7m
13/12/2015
Tige en zigzag
Le rameau du bas, vu presque de face, montre la disposition en zigzag des segments successifs.
La tige est très pigmentée, alors que les hydrothèques sont blanches.
Les hydrothèques sont relativement courtes, avec une marge lisse : il s'agit probablement de Thyroscyphus marginatus.
La Passe à Colas, Guadeloupe (971), 12 m
04/12/2009
Segments
Ce spécimen a des hydrothèques très allongées. Les séparations entre les segments successifs, portant chacun une hydrothèque, sont visibles par transparence.
(Le crustacé perché sur le rameau du haut reste à identifier !)
Les Arches, Port-Louis, Guadeloupe, 18 m
05/12/2009
Support
Voici un spécimen avec des hydrothèques aussi colorées que la tige. Comme souvent, une variété d'algues et de petits animaux vivent parmi les branches.
Cap d'Antigues, Guadeloupe, 16 m
03/12/2009
Piège urticant
Les longs et fins tentacules se déploient en occupant le maximum d'espace : très peu de chance de passer au travers pour un petit organisme planctonique !
Port-Louis, Guadeloupe,
26/10/2009
T. marginatus et T. ramosus
Ce schéma montre bien la différence de forme des hydrothèques de ces deux espèces : bord lisse pour T. marginatus, bord à 4 dents pour T. ramosus.
Remarquer sur le spécimen de gauche, la présence d'une gonothèque en forme de ballon allongé.
D'après des spécimens observés en Guadeloupe
2008
Rédacteur principal : Horia GALEA
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Anne PROUZET
Galea H. R., 2008, On a collection of shallow-water hydroids (Cnidaria: Hydrozoa) from Guadeloupe and Les Saintes, French Lesser Antilles, Zootaxa, 1878, 1–54.
Vervoort, W., 1968, Report on a collection of Hydroida from the Caribbean region, including an annotated checklist of Caribbean hydroids, Zoologische Verhandelingen, Leiden, 92, 1–124.