Couleur blanche
Forme encroûtante
Lobes irréguliers
Manche, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Thymosia guernei est présente en Manche sur la côte nord de la Bretagne, en Atlantique Nord-Est de la baie de Donegal en Irlande au nord jusqu’au détroit de Gibraltar au sud. On peut l’observer également dans les archipels de Macaronésie : Açores, Canaries, Madère.
Cette éponge vit sur les fonds rocheux de l'infralittoral : surplombs, tombants, fissures ou grottes jusqu'à 30 mètres de profondeur. Elle préfère les eaux bien oxygénées (houle, courant).
Cette éponge forme de larges encroûtements. Lobée, elle moule les aspérités de la roche sur plusieurs centimètres d'épaisseur. Sa consistance est ferme et non gluante. De couleur blanche et luisante, elle forme des taches pouvant aller jusqu'à 50 cm d'envergure. L'intérieur est de couleur orange pâle. Les oscules*, peu nombreux et petits (1 à 2 mm de diamètre), sont répartis sur le dessus des lobes. Elle ne possède pas de spicules* et sa charpente interne est composée d'un ensemble de fibres de collagène* et de spongine* dont la structure microscopique diffère de celle des autres éponges cornées.
Stryphnus ponderosus : peut parfois prendre une couleur blanche alors que d’habitude elle est gris pâle à brun. Elle est cependant beaucoup plus mince et possède des spicules très spécifiques.
Leucandra gossei : cette éponge calcaire a un petit air de ressemblance mais elle est beaucoup plus petite et son observation microscopique révèlera la présence de nombreux spicules absents chez Thymosia guernei.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l’organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
On a remarqué des associations avec le ver polychète sédentaire Polydora sp. et souvent avec l'ophiure Ophiothrix fragilis. De petits crustacés peuvent occuper également les oscules. D'un autre côté, l'éponge peut recouvrir d'autres organismes sessiles tels des hydraires ou des balanes.
La structure interne est composée de nombreuses fibres verruqueuses de spongine qui partent de la base de l’éponge et montent vers la surface en se ramifiant et en s’anastomosant. Ces fibres ne dépassent pas 100 micromètres de diamètre.
Espèce très rare, sa description, qui date de 1895, n'avait été faite que sur un échantillon pêché au large de Concarneau. Elle n'a été observée depuis qu'à trois reprises : sur l'île d'Ouessant (1995), à la Pointe du Van et aux Sept-Iles sur la côte nord de la Bretagne. Elle est signalée, dans les mêmes conditions, sur la façade ouest de la Grande-Bretagne et de la péninsule Ibérique.
"Eponge encroûtante blanche" est une proposition du site DORIS.
guernei : en hommage à Jules de Guerne (1855-1931), zoologiste, spécialiste des copépodes marins et d'eau douce.
Numéro d'entrée WoRMS : 134113
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Verongimorpha | Vérongimorphes | |
Ordre | Chondrillida | Chondrillides | Démosponges à cortex différencié, à orifices inhalants regroupés en des zones spécialisées, et pouvant avoir comme squelette soit des asters, soit des fibres de spongine, soit aucun élément figuré. Le collagène y est toujours très dense. |
Famille | Chondrillidae | Chondrillidés | |
Genre | Thymosia | ||
Espèce | guernei |
Encroûtements
L'éponge encroûtante forme des lobes de couleur blanche.
Ouest de l'île du cerf, archipel des Sept Iles, Bretagne nord (22), 25 m
01/07/1997
Thymosia guernei à Ouessant
Eponge bien blanche dans les eaux froides d'Ouessant.
Ile d'Ouessant (29), 25 m
09/11/2014
Eponge blanche et lobée
Cette éponge massive, lobée et fermement collée au substrat peut recouvrir une large surface, jusqu'à un mètre de diamètre.
Ile d'Ouessant (29), 25 m
09/08/2016
Petits oscules
Les oscules circulaires et de petites tailles forment de petits trous noirs à la surface de l'éponge blanche.
Ile d'Ouessant (29), 25 m
03/08/2015
Revêtante
Cette éponge revêtante moule les aspérités de la roche
Penn Gamm, chaussée de Sein (29), 30 m
28/09/2017
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page de Thymosia guernei sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires est ici : World Porifera Database
La page de Thymosia guernei dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN