Petites taches jaunes sur la tête, le corps et les nageoires
5 taches plus sombres le long du flanc
Corps habituellement de couleur gris-beige pâle
Gobie à taches jaunes
Large-scaled goby (GB), Ghiozetto grosse squame (I), Gobi escatós (E), Kleine Leopardengrundel (D), Kleine luipaardgrondel (NL), Glavocic veleljuskaš trecoperac (Croatie)
Gobius macrolepis Kolombatovic, 1891
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Le gobie à grandes écailles est une espèce rare qui a été observée aux Baléares, sur les côtes méditerranéennes françaises : Provence, Côte d'Azur ; en mer Adriatique : Italie, Croatie et Serbie ; et en Turquie. C'est une espèce très timide et difficile à observer, qui pourrait être présente dans d'autres pays méditerranéens.
Cette espèce côtière se rencontre généralement entre 6 et 43 m de profondeur, mais a été observée jusqu'à 63 m. Elle fréquente les zones sableuses et détritiques près du coralligène, toujours à proximité d'un abri dans lequel elle se réfugie à la moindre alerte.
Le biotope de T. macrolepis est caractérisé par un ensemble de plusieurs trous et crevasses toujours connectés entre eux formant un système de galeries plus ou moins étendu comportant plusieurs entrées.
Ce gobie, peu connu et pourtant plus fréquent qu'on ne le pense, atteint environ 6,5 cm de long. Il présente un corps de couleur généralement gris-beige. Sa tête et ses nageoires comportent de petites taches jaunes et 5 taches plus sombres peuvent être observées le long du flanc. Le sommet de la première nageoire dorsale est jaune, l'extrémité des rayons étant noire. Sur les deux nageoires dorsales, 3 bandes jaunes sont présentes, plus fines à la base des nageoires. La base des pectorales comporte un ou deux points orange.
La couleur des femelles est généralement semblable à celle des mâles mais plus claire. Le dessous de la tête et de l'abdomen sont blancs. La tête et le corps présentent des points orange et jaunes comme chez les mâles. Les nageoires impaires sont transparentes quelque peu brunes et pourvues de trois bandes jaune-orangé. Les nageoires ventrale et pectorales sont uniformément transparentes, un peu brunes près de la base.
Thorogobius ephippiatus : au corps plus élancé et aux taches plus nettes.
Gobius kolombatovici : présente des points jaune-orangé alignés, 9 taches orange foncé sur le flanc et un point noir sur la première nageoire dorsale.
Comme les autres Gobiidés, on suppose que T. macrolepis se nourrit d'invertébrés et parfois de petits poissons.
Durant la période de reproduction le corps prend une coloration plus foncée, voire noire.
La reproduction a lieu au printemps et en été avec plusieurs périodes de frai. Les œufs ont une forme de poire et ne mesurent pas plus de 3-4 mm de long. Ils sont déposés par la femelle en une seule couche sous une pierre, un coquillage ou tout autre substrat dur. C'est le mâle qui garde la ponte. Les jeunes éclosent au stade de post-larves et commencent leur vie dans le plancton.
Les papilles urogénitales, différentes chez les mâles ou les femelles, se développent quand l'individu atteint une taille d'environ 28 mm.
Jusqu'au milieu des années 90, seuls quelques exemplaires de Thorogobius macrolepis étaient connus et en très peu d'endroits, notamment la Croatie. L'espèce était donc considérée comme extrêmement rare.
Cette espèce est généralement solitaire. Les individus observés sont généralement seuls près d'un trou ou d'une crevasse. Si plusieurs individus ont été observés dans une même zone, une certaine distance séparait généralement les individus présents.
T. macrolepis est un poisson timide qui se réfugie dans les trous situés à proximité du lieu où il est posé quand les plongeurs s'approchent.
Cette espèce est classée dans la liste rouge 2010 UICN sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Gobie à grandes écailles est la traduction directe du nom scientifique.
Thorogobius : de Thor [Þórr] en vieux norrois, puissant dieu scandinave et du latin [gobius] = nom d'un petit poisson, le goujon.
macrolepis : du grec [macro] = grand et [lepis] = écaille.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Gobioidei | Gobioïdes | |
Famille | Gobiidae | Gobiidés | |
Genre | Thorogobius | ||
Espèce | macrolepis |
Sur un fond de sable
Les taches jaune-orangé sur le flanc sont une des caractéristiques de l’espèce.
Antibes (06), 25 m
20/09/2008
Au pied du tombant
Les milieux détritiques à la base des tombants constituent les fonds où l'on observe le plus souvent le gobie à grandes écailles.
Planier, Marseille (13), 43 m
01/08/2015
A Port-Cros
Un bel individu au pied d'un tombant parmi les plus riches de Port-Cros : la pointe de la Galère
Pointe de la Galère, Port-Cros (83), 34 m
14/04/2018
Au trou
Une anfractuosité dans la roche constitue un abri idéal où le gobie à grandes écailles peut se réfugier en cas de danger.
Antibes (06)
08/2005
Refuge
Ce gobie à grandes écailles a trouvé refuge entre des frondes de Caulerpa racemosa var. cylindracea.
Turquie, 40 m
08/2005
Perché
Une situation peu commune. Cet individu s’est perché sur une feuille de Posidonia oceanica, observation rare, l’espèce étant le plus souvent posée sur un fond détritique à proximité d’un abri.
Cap Ferrat (06), 35 m
08/07/2007
Entre amis
Une groupe de 3 gobies à grandes écailles en compagnie du bien plus grand Gobius kolombatovisci. Ces 2 espèces fréquentent le même biotope.
Planier, Marseille (13), 40 m
13/07/2013
Rédacteur principal : Pascaline BODILIS
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Ahnelt H., Kovacic M., 1997, A NORTHERN ADRIATIC POPULATION OH THOROGOBIUS MACROLEPIS (Teleostei: Gobiidae), Société française d'ichtyologie, Paris, Revue Cybium, 21(2), 149-162.
Francour P., Cottalorda J.M., Dufour F.,2005, Mise à jour de l'inventaire de la faune ichtyologique de la Principauté de Monaco, Contrat Ministère d'état de la Principauté de Monaco, Service Environnement, & Laboratoire Environnement Marin Littoral, LEML Pub., Nice, 1-30.
Francour P., Bilecenoglu M., Kaya M., 2007, In situ observation on new and rare gobies from the eastern Mediterranean sea (Turkey), In: 38th CIESM Congress, April 9-13th 2007, Istanbul, Turkey.
Guidetti P., Bussotti S., Kovacic M., 2006, First record of the large-scale goby Thorogobius macrolepis (Pisces, Gobiidae), in Italian Seas, Thalassia Salentina, 29, 21-25.
La page sur Thorogobius macrolepis sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Thorogobius macrolepis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN