Petit gastéropode de maximum 6,5 mm de hauteur pour 13 mm de longueur
Coquille à 2 ou 3 tours, épaisse, à dernier tour de spire très large
Coquille décorée de lignes sombres en réseau, parfois colorées
Région columellaire aplatie
Opercule calcaire en demi-lune, présentant une apophyse
Nérite fluviatile, néritine fluviatile
River nerite (GB), Gemeine Kahnschnecke (D), Zoetwaterneriet (NL)
Nerita fluviatilis Linnaeus, 1758
Neritina cariosa (Wood, 1828)
Theodoxus cariosus (Wood, 1828)
Europe, Asie occidentale
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeTheodoxus fluviatilis a colonisé l'Asie occidentale et toute l'Europe, sauf les Alpes, le nord de la Suède et la Norvège.
Cette espèce se rencontre dans les rivières à eau courante, dans la zone de déferlement des lacs et parfois en eau saumâtre (salinité inférieure à 18). On la trouve sur un substrat dur : roches, pierres recouvertes d'algues, bois, ainsi que sur les algues en eau saumâtre (mer Baltique).
Theodoxus fluviatilis est une petite espèce de gastéropode prosobranche d'eau douce et d'eau saumâtre à faible teneur en sel, qui peut mesurer au maximum 6,5 mm de hauteur pour 13 mm de longueur.
La surface de la coquille, blanche, est généralement décorée à l'extérieur de lignes sombres en réseau, mais qui peuvent prendre des formes très variables. Ces ornementations sont parfois très colorées. L'apex* est souvent usé et blanchâtre.
La coquille comporte 2 à 3 tours. Epaisse, à dernier tour de spire très large, elle est à enroulement dextre* (ouverture à droite de l'axe médian lorsque la coquille est tenue verticalement, pointe en haut et ouverture vers soi).
La région columellaire* est aplatie.
Les deux tentacules sont longs et fins. Ils portent chacun un œil pédonculé fixé à la partie externe de leur base.
L'ouverture peut être fermée par un opercule* calcaire en demi-lune, présentant une apophyse* (excroissance) du côté interne.
En France, Theodoxus fluviatilis est le seul représentant de son genre.
En Europe centrale, on trouve aussi :
- Theodoxus danubialis (Pfeiffer 1828), la nérite du Danube : plus grand, sa robe est couverte de zigzags foncés sur fond clair ;
- Theodoxus transversalis (Pfeiffer 1828), la nérite fasciée : sa robe est gris-foncé à jaune sans dessin.
Theodoxus fluviatilis se nourrit principalement de diatomées, d'algues encroûtantes. Il se nourrit toute l’année (pas d’hivernage) et de préférence de nuit.
Les sexes sont séparés. La maturité sexuelle est atteinte lorsque la longueur de la coquille est de 7 mm soit vers 2 ans. Le mâle possède un pénis sur le côté droit du pied et la femelle un réceptacle également à droite, sous le bord du manteau. Elle dispose d’un deuxième réceptacle où se forment les capsules ovigères.
Les œufs sont rassemblés dans une capsule blanche, aplatie, ronde, calcifiée et d’une taille d’un millimètre. Les capsules sont accrochées aux pierres, aux plantes et même sur les coquilles d’autres animaux. Elles sont pondues de mi-mai à mi-novembre, lorsque la température de l'eau atteint 10 °C. Deux périodes seraient à considérer avec 40 capsules par femelle de mai à juin, et 20 capsules seulement en automne, ces capsules étant souvent regroupées par 4 ou 5.
En eau douce, chaque capsule contient de 100 à 200 œufs. Ce nombre diminue en eau saumâtre.
Le temps correspondant au développement des œufs pendant l'été serait de 1 à 2 mois et, pour les capsules d'hivernage, il serait d'environ 7 à 8 mois, le développement étant stoppé lorsque la température de l'eau est inférieure à 10 °C.
Un seul œuf par capsule donnera une larve* qui se nourrira des autres œufs avant de sortir de cette capsule sous la forme d'un escargot parfait d’une taille de 0,5 à 1 mm.
La durée de vie est estimée à 2 ou 3 ans.
Linné avait décrit deux espèces différentes de la région de la Baltique en 1758 : Nerita fluviatilis pour l'eau douce et N. littoralis pour les eaux saumâtres.
Longtemps, les opinions ont divergé : espèces différentes, sous-espèces, formes, variétés, adaptations...
Depuis quelques années, les scientifiques les regroupent en deux formes différentes d'une même espèce : Theodoxus fluviatilis (Linnaeus, 1758).
Les enquêtes menées sur ces deux formes ont montré qu'il n'y avait pas de différences significatives et que seul l'habitat et la nourriture pouvaient être la cause des modifications plastiques.
Cette espèce est particulièrement menacée dans les régions densément peuplées où la pollution est forte.
Elle a disparu en République tchèque. Elle est en danger critique en Suisse et en voie de disparition en Allemagne.
Nérite : terme dérivé d'un mot grec signifiant humide qui désignait aussi une limace.
Theodoxus : du grec [theos] = dieu et [doxa] = la gloire, louange à dieu ;
fluviatilis : pour sa préférence pour les eaux courantes.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Neritimorpha | Néritimorphes | |
Ordre | Cycloneritida | Cyclonéritides | |
Famille | Neritidae | Néritidés | Coquille globuleuse, lisse ou à sculpture spiralée, peu de tours, dernier tout grand, Ouverture semi-circulaire, columelle large, aplatie, plus ou moins dentée, lisse, à verrues ou ridée. Labre épais plus ou moins dentelé dedans. Opercule calcaire avec un appendice vers l'intérieur. D'après Lindner 2011:64. |
Sous-famille | Neritinae | Néritinés | |
Genre | Theodoxus | ||
Espèce | fluviatilis |
En déplacement sur le fond
Cette espèce se rencontre dans les rivières à eau courante, sur substrat dur, roches et pierres recouvertes d'algues.
Rivière Ognon, Malans (39), 1 m
21/07/2010
Sous une pierre
T. fluviatilis se nourrit principalement de diatomées, d'algues encroûtantes qu'il trouve sur le substrat.
Rivière Ognon, Malans (39), 1,5 m
08/07/2010
Deux individus
La surface de la coquille, blanche, est généralement décorée à l'extérieur de lignes sombres en réseau, mais qui peuvent prendre des formes très variables. Ces ornementations peuvent parfois être très colorées.
Rivière Ognon, Malans (39), 0,50 m
21/07/2010
Opercule
L'ouverture peut être fermée par un opercule calcaire en demi-lune, lorsque l'animal se rétracte dans sa coquille.
La région columellaire* est aplatie.
Rivière Ognon, Malans (39), 1 m
21/07/2010
Détail de l'opercule
L'opercule calcaire, en demi-lune, présente une apophyse (une protubérance) du côté interne.
Rivière Ognon, Malans (39), 1 m
21/07/2010
Stries d'accroissement
Cette photo montre bien les stries d'accroissement dues à une croissance irrégulière.
On peut noter également l'enroulement avec seulement 3 tours, le dernier étant très large.
La Gombe (Liège - Belgique)
24/10/2010
Enroulement dextre
Epaisse, à dernier tour de spire très large, la coquille est à enroulement dextre* (ouverture à droite de l'axe médian lorsque la coquille est tenue verticalement, pointe en haut et ouverture vers soi).
La Gombe (Liège - Belgique)
24/10/2010
Ornementation : Malans
Tous les individus découverts à Malans avaient à peu près le même aspect.
Rivière Ognon, Malans (39)
21/07/2010
Ornementation : La Gombe
Tous les individus découverts à La Gombe avaient à peu près le même aspect.
La Gombe (Liège - Belgique), 3 m
24/10/2010
Rédacteur principal : Michel KUPFER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER