Flancs parcourus de trois larges bandes sombres et marbrées
Lèvre supérieure très développée
Une ou deux taches sombres en partie postérieure de la nageoire dorsale
Pédoncule caudal très large
Vieille (nom à éviter car utilisé pour d'autres espèces, notamment Labrus bergylta et Labrus viridis)
Baillon's wrasse (GB), Bello, tort, porredano (E), Bodião (P), Bailloni's lipvis (NL), Baillonsnultra (S)
Crenilabrus bailloni Valenciennes, 1839
Crenilabrus donovani Valenciennes, 1839
Atlantique Nord-Est et Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Le crénilabre de Baillon se rencontre du sud de la mer du Nord à la Mauritanie ainsi quʼen Méditerranée occidentale.
Le crénilabre de Baillon vit principalement dans des environnements rocheux, mais aussi sur des fonds de maërl et de zostères à des profondeurs comprises entre 1 et 50 m.
Ce crénilabre atteint 20 cm, mais généralement sa taille est plus proche de 18 cm. Il est de couleur beige plus ou moins sombre, les flancs sont parcourus en partie médiane et supérieure de trois larges bandes sombres et marbrées. Le mâle en période de reproduction présente des teintes plus vives avec des motifs verts et d'autres rouge-orange. Devant et sous les yeux, ce mâle possède des lignes et des ponctuations orange sur fond bleuté. Les yeux de ces poissons sont verts. Leur lèvre supérieure est très développée, s'avançant bien en avant de la lèvre inférieure.
En partie postérieure de la nageoire dorsale, ces poissons peuvent présenter en partie basse une ou deux taches sombres, plus ou moins allongées :
- la première, plus importante, se trouve au début de la partie molle de la nageoire,
- la seconde, plus petite, à la fin de cette partie.
Le pédoncule* caudal est très large (dans le sens de la hauteur), il peut porter en son centre une petite tache sombre, mais celle-ci n'est pas systématique.
Symphodus melops, le crénilabre commun ou mélops, fréquent sur nos côtes atlantiques, plus rare en Méditerranée. Celui-ci se distingue de Symphodus bailloni principalement par la présence d'une marque sombre en forme de haricot derrière l'œil. Attention, cette espèce peut présenter, comme Symphodus bailloni, une tache sur le pédoncule caudal (mais celui-ci est moins élevé).
Symphodus roissali, le crénilabre à cinq taches, présent en Méditerranée et sur une partie des côtes atlantiques de la péninsule ibérique. Celui-ci se distingue de Symphodus bailloni principalement par la présence d'une marque sombre allongée entre l'œil et le museau. Attention, cette espèce peut elle aussi présenter, comme Symphodus bailloni, une tache sur le pédoncule caudal (mais celui-ci est moins élevé) et des taches sur la deuxième partie de la nageoire dorsale.
On ne connaît rien de l'alimentation de cette espèce en particulier. On peut toutefois supposer qu'il se nourrit, à l'instar des autres crénilabres, de mollusques, de crustacés, de vers et d'autres petits organismes mobiles ou fixés.
Chez le crénilabre de Baillon, comme chez les autres crénilabres, les couleurs arborées comme dimorphisme* sexuel sont d'une grande importance : le mâle présente des couleurs vives et la femelle présente une papille génitale dilatée et colorée.
En Atlantique, la période de reproduction s'étend de mars à mai.
Les femelles pondent dans des nids fabriqués par les mâles avec des algues ou des morceaux d'herbes marines dans les zones rocheuses, notamment dans des creux de roches. Le mâle peut parfois aussi apporter du fin gravier sur le nid.
Ce nid est surveillé par le mâle.
La fécondation est externe et, après éclosion, les larves* se développent en pleine eau.
Les couleurs plus vives du mâle en période de reproduction favorisent ses probabilités d'accouplement auprès des femelles, mais elles augmentent simultanément ses risques d'être capturé par un prédateur.
Symphodus bailloni est une espèce qui a été essentiellement étudiée après prélèvements par chalutages, les scientifiques déplorent le peu d'observations de ce crénilabre dans son milieu.
Cette espèce est évaluée et classée dans la liste rouge 2010 UICN* sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Le nom crénilabre provient directement de son ancien nom scientifique : Crenilabrus du latin crena = crénelé, en référence à la forme de l'opercule des crénilabres, et labrum en référence aux grosses lèvres de ces animaux.
de Baillon : voir infra.
Symphodus : du grec [symphysis] = jonction naturelle, ensemble et [odont] = dent. Les dents sont fusionnées à chaque mâchoire.
bailloni en hommage à Louis Antoine François Baillon (1778-1851) qui était zoologiste, comme son père Jean François Emmanuel Baillon. Il a été "embauché" par le Muséum National d'Histoire Naturelle en l'an VII, mais sans pouvoir obtenir de poste... Il a étudié les oiseaux, les insectes, mais aussi les poissons et les mollusques marins. Il a aussi donné beaucoup de pièces zoologiques au MNHN. Il n'a pas beaucoup publié, mais a échangé beaucoup de matériel avec ses collègues européens, entre autres au sujet de ce crénilabre.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Symphodus | ||
Espèce | bailloni |
Femelle près de Brest
De profil, un individu femelle, de teinte assez terne, mais avec les taches caractéristiques bien visibles sur le pédoncule caudal et sur la dorsale.
Lanvéoc (29), La plage, 5 m
29/07/2009
Mâle, de nuit
Un individu mâle se repose de nuit sur des ascidies blanches (Phallusia mamillata) accrochées sur le flanc d'une épave.
Epave des 4 pompes, Brest (29), 10 m, de nuit
30/10/2009
Tête
Gros plan de la tête d'un mâle de crénilabre de Baillon permettant de voir les motifs colorés qui l'ornent.
Epave des 4 pompes, Brest (29), 10 m, de nuit
30/10/2009
A Biarritz
A Biarritz le crénilabre de Baillon est réputé fréquent.
Biarritz (64), 6 m
07/10/2005
En rade de Brest
Un crénilabre de Baillon nage au-dessus d'un fond breton colonisé par des hydraires-antennes (Nemertesia antennina et Nemertesia ramosa).
Rade de Brest (29)
2011
Couleurs côtes basques
Le long des côtes basques, le crénilabre de Baillon semble présenter une coloration entre rose et mauve pour les extrémités de ses nageoires impaires.
Biarritz (64), 6 m
22/06/2004
En Normandie
Même sous cet angle les caractéristiques principales d'une femelle de crénilabre de Baillon peuvent être remarquées, notamment la tache de la nageoire dorsale.
Ouistreham (14), 24 m
20/11/2011
Pectorale
La pectorale en action présente un mouvement assez gracieux...
Le Mur de la Fraternité, Camaret (29), 21 m
27/07/2009
Risque de confusion, crénilabre à 5 taches
De nuit, lorsqu'il change de robe, le crénilabre à cinq taches (Symphodus roissali) peut présenter des risques de confusion avec le crénilabre de Baillon. Sur ce cliché on remarque la présence d'une marque allongée entre l’œil et le museau, mais ici probablement rendue claire par la nuit. Cette marque est caractéristique du crénilabre à cinq taches. D'autre part, son pédoncule caudal est visiblement ici légèrement moins élevé que celui du crénilabre de Baillon.
Banyuls (66), 6 m, de nuit
02/08/2007
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Vincent MARAN
Maran V. et Chanet B., 2011, Observations de crénilabre de Baillon (Symphodus bailloni (Valenciennes, 1839), Labridae), dans et autour de la rade de Brest (Nord Bretagne (France)), Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, 33(2), 57-60.
La page sur Symphodus bailloni sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase