Eponge sphérique ou globuleuse
Oscule unique béant
Fort pouvoir de contractilité
Couleur orangée
Subérite charnue (au Québec)
Fleshy sulphur-sponge (GB)
Halichondria carnosus Johnston, 1842
Hymeniacidon carnosa (Johnston, 1842)
Tethya carnosa (Johnston, 1842)
Manche, Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestDe l’Arctique au nord aux îles du Cap Vert au sud, côtes occidentales de la Méditerranée jusqu’à la Grèce.
Sa présence a été notifiée en mer Rouge, sur les côtes orientales de l’Afrique, dans le Pacifique (Australie, Nouvelle-Zélande) mais ces observations sont très certainement invalides.
Fonds horizontaux rocheux ou sédimentaires fins de l’infralittoral* à partir de 8 mètres et jusqu’à une centaine de mètres de profondeur. Elle préfère les zones à forte turbidité soumises aux courants, comme les ports ou les estuaires.
Cette éponge est globuleuse, d’un diamètre de 8 à 15 cm, en forme de coussinet sphérique ou de poire, fixée sur le substrat par un pédoncule très court dans sa forme typique. Cependant, elle est très polymorphe et elle peut prendre d’autres formes : encroûtante massive, succession de lobes massifs plus ou moins cylindriques. Dans ces derniers cas, elle perd son pédoncule et sa taille peut atteindre une trentaine de centimètres. Sa texture est très molle et elle peut se contracter en réduisant son volume de près de 75 %. Sa surface est lisse, légèrement veloutée. Elle présente à son sommet un large oscule, unique la plupart du temps. Sa couleur, variable, peut aller du jaune pâle à l’orangé plus ou moins foncé.
Suberites ficus : moins globuleuse, moins compressible, en général plusieurs oscules. Un examen des spicules au microscope est souvent indispensable afin de différencier ces deux Suberites.
Tethya citrina : consistance dure, surface verruqueuse, section en « quartiers d’orange ».
Comme la majorité des éponges, c’est un animal filtreur* actif qui peut inhaler de grandes quantités d’eau par des myriades de pores. On retrouve donc cette éponge plus volontiers dans les endroits riches en plancton et en bactéries.
Le système de filtre permet la rétention de très fines particules, très abondantes, où la concurrence alimentaire est rare. Elle peut se nourrir uniquement de bactéries.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : par œufs et spermatozoïdes*, aboutissant à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge (Suberites carnosus est ovipare*). Les éponges sont généralement hermaphrodites*, l’émission des gamètes* mâles et femelles est parfois spectaculaire, mais rarement observée.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu’existante, cette reproduction est relativement secondaire. Les Suberites, comme d’autres éponges, peuvent émettre des « coulures », sortes de boutures naturelles.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
On a observé, en Méditerranée, de jeunes individus de Suberites carnosus sur la carapace de petits crabes Inachus communissimus Rizza.
Cette éponge servirait de nourriture au nudibranche Doris verrucosa.
Son squelette est composé de spicules siliceux. Les mégasclères* sont des tylostyles* fins de deux longueurs différentes (de 300 à 500 µm). Cette éponge est dépourvue de microsclères*, ce qui permet de la différencier de l’espèce voisine (et parfois très ressemblante) Suberites ficus (Linnaeus, 1767) dont le squelette comporte toujours des microstrongyles centrotylotes (spicules en forme de petit bâtonnet avec un renflement médian) bien que ces derniers puissent être, selon les individus, très rares. C’est néanmoins le seul caractère fiable qui permet de distinguer les deux espèces.
Vu son polymorphisme*, plusieurs noms de formes lui ont été attribués : f. typica (Johnston) : balle, f. incrustans Topsent, 1900 : encroûtante, f. massa Nardo : lobes massifs, f. ramosus Topsent : excroissances rameuses. Ces noms ne sont plus valides actuellement car soit mis en synonymie avec l’espèce type, soit apparentés à d’autres espèces de Suberites. En particulier, Suberites massa Nardo, 1847 est une espèce valide et distincte.
Balle : sa forme ronde fait penser à une balle.
Suberites : du latin [suber] = à la consistance du liège, dérivation peu évidente.
carnosus : mot latin = charnu, pulpeux, rebondi, comme l'aspect général donné par cette éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Hadromerida | Hadromérides | Squelette constitué de grands spicules de type tylostyles, concentrés à la périphérie et orientés perpendiculairement à la surface. Pas de spongine. |
Famille | Suberitidae | Subéritidés | Grands spicules (tylostyles) organisés en "palissade" pour la couche externe et en désordre à l'intérieur. |
Genre | Suberites | ||
Espèce | carnosus |
En forme de balle
Eponge globuleuse, à surface lisse et légèrement veloutée. Elle présente à son sommet un large oscule, unique la plupart du temps.
Port Lévy, Fermanville (50), 12m
26/08/2007
Un oscule béant
Oscule composé – remarquer les orifices des canaux exhalants qui débouchent dans la cavité principale.
Les 4 Pompes, rade de Brest (29), 7 m
08/2008
Libre dans l'herbier de zostère
Cette éponge très polymorphe peut perdre son pédoncule et devenir libre.
Plougastel, rade de Brest (29), 4 m
09/2008
Sur une coquille de nasse
Sa surface est lisse et légèrement veloutée.
Lézardrieux, Trieux (22), 7 m
05/2009
Couleur orange
Sa couleur, variable, peut aller du jaune pâle à l’orangé plus ou moins foncé.
Dellec, Rade de Brest (29), 6 m
07/2008
Squatteur d'oscule
Un Bernard l'ermite est ici logé dans l'oscule d'une subérite.
Morgat (29), 5 m
06/2009
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
La page sur Suberites carnosus sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Suberites carnosus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN