Forme arborescente
Rameaux assez épais et de section ovale
Aspect hirsute
Petits oscules
Couleur jaune pâle
Gluante au toucher
Stelligère fibreuse, stelligère-étoupe
Bushy sponge, tow sponge (GB), Esponja-arbusto (E), Strauchschwamm (D)
Spongia stuposa Ellis & Solander, 1786
Dictyocylindrus stuposus (Ellis & Solander, 1786)
Vibulinus stuposus (Ellis & Solander, 1786)
Raspailia stelligera Schmidt, 1862)
Stelligera stelligera (Schmidt, 1862)
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]L’éponge-arbuste est présente sur toutes les côtes britanniques et sur les côtes françaises de la Manche et de l’Atlantique. On la rencontre également en Méditerranée ainsi que sur les côtes africaines du Maroc et de la Mauritanie.
Cette espèce vit sur les fonds rocheux de l’étage infralittoral* jusqu’à une centaine de mètres de profondeur. Elle préfère les surfaces horizontales mais peut se rencontrer sur tous les types de parois.
Cette éponge arborescente, dont la taille moyenne est de 5 à 12 cm, peut atteindre 18 cm de hauteur. Les rameaux sont assez épais, de section plutôt ovale, d’un même diamètre sur toute leur longueur et souvent dichotomes*. Ils partent d’un court pédoncule* et sont bien séparés les uns des autres.
Sa surface est régulière. Les spicules*, semblables à de longs poils, dépassent irrégulièrement de la surface lui donnant un aspect hirsute. Les oscules* sont petits et les pores* inhalants invisibles à l’œil nu. Sa consistance est flexible et élastique. Elle sécrète un mucus qui la rend gluante au toucher. La couleur de ce spongiaire est jaune pâle, parfois orangée. Les particules grisâtres sur la surface velue, lui donnent souvent une teinte grisâtre.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Stelligera rigida : a des rameaux plus fins, cylindriques, ne produisant pas de mucus.
Raspailia hispida : a des ramifications très régulières et des rameaux nettement poilus, peu serrés et jamais soudés entre eux.
Axinella agnata : a des rameaux dont les extrémités sont souvent en forme de Y. De plus, les rameaux sont soudés entre eux et finement veloutés.
Une observation des spicules au microscope ôtera tout doute car la famille des Axinellidés est toujours dépourvue de microsclères*.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 micromètres en général. Le courant d’eau nécessaire est créé par le mouvement de cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*. Celles-ci captent et digèrent les particules organiques microscopiques et les produits de la digestion sont distribués aux autres cellules de l’organisme. Les déchets non métabolisables sont évacués par des orifices exhalants : les oscules.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
- Sexuée : la production d'œufs et de spermatozoïdes* aboutissent à la naissance d’une larve* ciliée* nageuse qui donnera une nouvelle éponge. La plupart des éponges sont hermaphrodites*, les gamètes* mâles et femelles d’une même éponge ne sont pas expulsés au même moment. Stelligera stuposa est ovipare*, comme la plupart des éponges tétractinomorphes*. La larve de type « parenchymella »* se fixe sur son support après quelques jours de vie pélagique*.
- Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu’existante, cette reproduction est relativement secondaire.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Certains vers nématodes* vivent souvent dans la couche de vase retenue à la surface de l’éponge.
Description microscopique : les spicules mégasclères* de l’endoderme* sont des styles*, longues aiguilles (900 à 2000 µm) pointues à une extrémité et arrondies à l’autre. Ils sont accompagnés de petites touffes d’oxes*, aiguilles beaucoup plus petites (520 à 690 µm) fines et légèrement courbes. Ce sont ces styles et ces oxes qui dépassent de la surface de l’éponge et lui donnent cet aspect hérissé. Des strongyles* (aiguilles arrondies aux 2 terminaisons) sont parfois présents. Les spicules microsclères sont des euasters*, petites étoiles de 14 µm de diamètre, qui forment une couche à la surface de l’ectoderme*.
Note taxonomique : le genre Stelligera Gray, 1867 est initialement inclus dans la famille Stelligeridae par Lendenfeld en 1898. Il est ensuite transféré à la famille Hemiasterellidae jusqu’à la publication de Morrow & al. (2012:184), qui ré-activent la famille Stelligeridae et y rangent à nouveau le genre Stelligera Gray, 1867.
Malheureusement, le genre Stelligera Gray, 1867 figure encore sous la famille Hemiasterellidae dans plusieurs publications récentes ainsi que sur plusieurs sites Internet. Ces deux familles sont aujourd’hui distinctes et ne sont donc plus synonymes depuis Morrow & al. (2012).
Eponge-arbuste : sa forme fait penser à un petit arbre.
Stelligera : du latin [stella] = étoile. Cette espèce est riche en asters, spicules microsclères en forme d’étoile.
stuposa : du latin [stupa] = étoupe, rebut fibreux de la filasse (filaments tirés du chanvre ou du lin). Les branches peuvent faire penser à une corde de chanvre.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Axinellida | Axinellides | |
Famille | Stelligeridae | Stelligéridés | |
Genre | Stelligera | ||
Espèce | stuposa |
Forme arborescente
Eponge de forme arborescente dont la taille moyenne est de 5 à 12 cm.
Basse de Longue Ile, Chausey, Granville (50), 15 m
10/09/2012
Aspect hirsute
Sa surface est régulière. Les spicules*, semblables à de longs poils, dépassent irrégulièrement de la surface lui donnant un aspect hirsute.
Basses du Fis-Cous, îles Chausey, Granville (50), 13 m
07/09/2012
Couleur jaunâtre
La couleur de ce spongiaire est jaune pâle, parfois orangée. Les particules grisâtres sur la surface velue, lui donnent souvent une teinte grisâtre
Rade de Brest (29), 40 m
14/06/2009
Rameaux épais
Les rameaux sont assez épais, de section plutôt ovale, d’un même diamètre sur toute leur longueur et souvent dichotomes*.
Basses du Fis-Cous, îles Chausey, Granville (50), 13 m
07/09/2012
Spicules euaster
Les spicules microsclères* sont des euasters* de 14 µm de diamètre.
Spicules euasters x 400 (contraste interférentiel frange noire).
Basse Happetout, Tourlaville (50), 15 m
03/102006
Oxes : spicules mégasclères
Les spicules mégasclères* de l’endoderme* sont des styles*, longues aiguilles (900 à 2000 µm) pointues à une extrémité et arrondies à l’autre. Ils sont accompagnés de petites touffes d’oxes*, aiguilles beaucoup plus petites (520 à 690 µm) fines et légèrement courbes.
Basses du Fis Cous, îles Chausey, Granville (50), 13 m
03/04/2013
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Descatoire A., 1969, Peuplements sessiles de l’archipel de Glénan. I – Inventaire : spongiaires, Vie et milieu (B, Océanographie), 20(1-B), 177-210.
La page de Stelligera stuposa sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Stelligera stuposa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN