Arbuscules ramifiés dans plusieurs plans
Rameaux hérissés de petits poils
Consistance ferme et flexible
Jaune pâle à orangé
Stelligère de Montagu
Spongia rigida Montagu, 1814
Raspailia rigida (Montagu, 1814)
Stelligera rigida (Montagu, 1814)
Stelligera stuposa f. rigida (Montagu, 1814)
Vibulinus rigidus (Montagu, 1814)
Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]On observe cette espèce des côtes occidentales des îles Britanniques (Ecosse) au nord jusqu'aux côtes septentrionales de la Bretagne au sud, entre 10 et 20 m de profondeur.
Stelligera rigida occupe les parois verticales des fonds rocheux de l'infralittoral*, entre 10 et 20 m de profondeur, préférant les zones à fort courant.
Cette éponge forme de petits arbuscules de 2 à 5 cm de haut ramifiés dans plusieurs plans et irrégulièrement hérissés de petits poils (longs spicules* jusqu'à 2 mm de long). Les spicules mégasclères* sont orientés longitudinalement et lui donnent ainsi une consistance ferme et flexible. Les branches terminales font régulièrement 5 mm de diamètre. Les oscules* sont petits et peu visibles.
Sa couleur va du jaune pâle à l'orangé. La plupart du temps cette couleur est en partie masquée par de nombreuses particules sableuses ou vaseuses qui adhèrent à l'individu. Elle est gluante au toucher contrairement à la plupart des autres éponges ramifiées.
Stelligera stuposa : ses rameaux sont ronds, plus longs et souvent dichotomes. Sécrète beaucoup plus de mucus que S. rigida lorsqu'elle est sortie de l'eau.
Axinella damicornis : ses rameaux sont courts, aplatis, et se réunissent en forme de lame. Sa surface n’est pas hérissée de polis et elle est non gluante.
Les éponges sont des animaux filtreurs* qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas, en général, trois micromètres. Le courant d'eau nécessaire est créé par le mouvement des flagelles* des cellules ciliées* spécifiques des éponges : les choanocytes*.
La reproduction peut être sexuée ou asexuée.
Les éponges ont une forte capacité de régénération.
Les spicules* microsclères*, observables au microscope, sont des boules à piquants de type euaster* dont la taille varie de 10 à 25 microns. On observe également des spicules mégasclères* en forme d'aiguilles courbes de type style* dont l'une des extrémités est pointue, l'autre arrondie ainsi que des oxes*, fines aiguilles courbes pointues aux deux extrémités. Quelques strongyles* de 800 à 1075 µm sont également présents.
La quantité de spongine* est peu importante.
Il y a quelques années, un certain nombre de scientifiques considéraient Stelligera montagui et S. stuposa comme deux formes d’une seule et même espèce.
Stelligère : traduction francisée du nom latin.
étoilée : en rapport avec une partie des spicules microsclères* en forme de boules à piquants ou étoilées (= euasters). Noter que l'espèce voisine S. stuposa possède aussi des microsclères étoilés.
Stelligera : mot latin = étoilé, comme la forme d'une partie des spicules.
montagui : en hommage à Georges Montagu (1753 - 1815), colonel dans l’armée Britannique et éminent naturaliste amateur anglais. Rendu célèbre par la publication d’un ouvrage sur les oiseaux britanniques, il s’intéresse également à la faune et à la flore marines.
Numéro d'entrée WoRMS : 1424275
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Axinellida | Axinellides | |
Famille | Stelligeridae | Stelligéridés | |
Genre | Stelligera | ||
Espèce | montagui |
Arbuscules ramifiés
Cette éponge forme de petits arbuscules de 2 à 5 cm de haut ramifiés dans plusieurs plans.
Fort Chavagnac, rade de Cherbourg (50), 12 m
05/08/2007
En Bretagne Nord
Petite éponge ramifiée et hérissée de petits poils.
Saint-Quay-Portrieux (22), 20 m
16/01/2016
Couleur jaune orangé
Sa couleur va du jaune pâle à l’orangé. La plupart du temps cette couleur est en partie masquée par de nombreuses particules sableuses ou vaseuses qui adhèrent à l’individu.
Fort Chavagnac, rade de Cherbourg (50), 12 m
05/08/2007
Rameaux hérissés de petits poils
Les rameaux sont irrégulièrement hérissés de petits poils (longs spicules jusqu’à 2 mm de long).
Fort Chavagnac, rade de Cherbourg (50), 12 m
05/08/2007
Au large du Pas-de-Calais
Il n'est pas toujours aisé de reconnaître parmi ses semblables une espèce d'éponge uniquement d'après photo, mais dans ce secteur rocheux sous-marin le plus septentrional de France, Stelligera montagui est la seule présente.
Les Ridens, Boulogne-sur-Mer (62), 20 m
21/10/2007
Spicules strongyle et euaster
Extrémité d'un strongyle + euaster. Prise de vue au microscope avec contraste différentiel.
Pointe de Fouly, Barfleur, côte est du Cotentin (50), 13 m
26/04/2008
Spicule euaster
Spicule microsclère de type euaster. Prise de vue au microscope avec contraste différentiel.
Pointe de Fouly, Barfleur, côte est du Cotentin (50), 13 m
26/04/2008
Spicules oxes, styles et euasters
Spicules oxes (flèche rouge), styles (flèche bleue) et euasters (flèche noire). Prise de vue au microscope.
Pointe de Fouly, Barfleur, côte est du Cotentin (50), 13 m
26/04/2008
Spicules oxe, style et euaster
Spicules oxe (flèche rouge), style (flèche bleue) et euaster (flèche noire). Prise de vue au microscope.
Pointe de Fouly, Barfleur, côte est du Cotentin (50), 13 m
26/04/2008
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Gérard BRETON
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Descatoire, A., 1969, Les peuplements sessiles de l'archipel de Glénan de l'infralittoral rocheux - II : Notes systématiques à propos de l'inventaire des spongiaires, Vie & Milieu, 20, 9-29.
Montagu G., 1814, An Essay on Sponges, with Descriptions of all the Species that have been discovered on the Coast of Great Britain, Memoirs of the Wernerian Natural History Society, 2(1), 67-122, pls III-XVI.
Van Soest R. W. M., Hooper J. N. A., Butler P. J., 2020, Every sponge its own name: removing Porifera homonyms, Zootaxa, 4745(1), 1-93.
La page de Stelligera montagui sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database
La page de Stelligera montagui dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN