Tétrodon réticulé

Sphoeroides testudineus | Linnaeus, 1758

N° 1942

Atlantique tropical Ouest

Clé d'identification

Dos couvert de motifs polygonaux
Flancs et joues constellés de petits points noirs
Une à deux barres interorbiculaires

Noms

Autres noms communs français

Pelpète, boubou (Guadeloupe), Kiouf-kiouf (Martinique), Tchouf tchouf, tétraodon réticulé, poisson-globe réticulé

Noms communs internationaux

Checkered puffer (GB), Corrotucho común (E), Baiacu-de-croa, baiacu-franguinho

Synonymes du nom scientifique actuel

Tetraodon testudineus Linnaeus, 1758

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Il est présent de la Floride au Brésil ainsi qu'aux Antilles. Il n'a pas été observé dans le golfe du Mexique.

Biotope

Le tétrodon réticulé vit en eaux peu profondes (1 à 10 mètres). Il fréquente particulièrement les zones protégées près des côtes comportant herbiers, débris coralliens ou étendues de sable. Il apprécie les mangroves et les eaux peu profondes et saumâtres des estuaires. Il est capable de s'adapter aux variations de température et de salinité de l'eau. Il repose sur le fond ou se déplace juste au-dessus.

Description

Le tétrodon réticulé a une taille qui varie généralement entre 15 et 20 cm (maximum 30 cm). Son corps de forme sphérique est de couleur allant du jaune pâle au beige. Le dos est couvert de motifs polygonaux de couleur vert olive, brune ou grise. Entre les yeux, ces motifs forment une à deux barres interorbiculaires. Les flancs et les joues sont constellés de petits points noirs. Le ventre est blanc ou beige. Le museau est muni de fortes mâchoires garnies de deux dents chacune pour former un bec. Les narines sont bien visibles en dessous des yeux proéminents.
Les nageoires dorsale et anale sont situées très en arrière près de la nageoire caudale. Cette dernière, dont l'extrémité est en arrondi convexe, porte parfois une bande sombre. Comme tous les tétrodons, ce poisson ne possède pas de nageoires pelviennes.
L'ouverture branchiale est réduite et est située près de la nageoire pectorale.

Espèces ressemblantes

Le tétrodon réticulé ressemble au tétrodon marbré (Sphoeroides dorsalis) qui porte des marbrures bleues sur la tête et le museau, une paire de petits clapets sombres et charnus sur le dos et une queue rayée.
Il présente quelques similitudes avec le tétrodon vert (Sphoeroides greeleyi) qui vit dans les mêmes zones mais qui est plus petit avec un ventre plus volumineux et qui possède des excroissances le long des flancs arrières.

Alimentation

C'est un vorace : bivalves, gastéropodes, invertébrés benthiques, spécialement les crustacés, composent le menu de ce poisson. Ses dents puissantes lui permettent de briser aisément carapaces et coquilles.

Reproduction - Multiplication

Il y a peu d'informations sur la reproduction des tétrodons. En général, leurs œufs démersaux* sont déposés dans un nid ou adhèrent aux algues et aux cailloux. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel.

Divers biologie

Les tétrodons possèdent un mode de locomotion particulier qui leur confère une maniabilité maximale dans un espace restreint. En effet, leur nage lente est produite par un mouvement alternatif "en godille" des nageoires dorsale et anale qui assurent la propulsion mais aussi la marche arrière ainsi que des rotations complètes sur place. En cas de fuite rapide, c'est alors la nageoire caudale qui est sollicitée.
Le tétrodon réticulé reste indifférent au plongeur si celui-ci ne le dérange pas. Effrayé, il est capable d'accélération soudaine pour fuir la zone dangereuse et éventuellement se cacher dans le sable.

Informations complémentaires

La toxicité du tétrodon réticulé est démontrée malgré sa petite taille. Il est parfois utilisé pour empoisonner chiens et chats.
En effet, les tétrodons, comme la plupart des Tetraodontidés, contiennent une toxine (tétrodotoxine), résistante à la cuisson, dans leur peau, leurs viscères et leurs gonades. Les muscles n'en contiennent pas. Cette toxine provient de bactéries ingérées dans leur alimentation et qui s'accumuleraient dans leurs tissus.
La tétrodotoxine agit en bloquant le système nerveux, entraînant progressivement une paralysie, pouvant mener à la mort par défaillance respiratoire.
Les Japonais apprécient beaucoup les poissons de cette famille, sous la dénomination fugu. Il faut être un cuisinier japonais diplômé d'Etat pour savoir en préparer et servir la chair sans danger. Entre 20 et 100 personnes décéderaient suite à la consommation de fugu chaque année. Cette toxine serait également utilisée en Haïti lors de rites vaudous.

En plus de leur toxicité, les tétrodons disposent d'un autre mécanisme de défense, qui consiste à se gonfler d'eau comme un ballon, pour augmenter leur volume. Ils avalent alors du liquide et remplissent une annexe de leur estomac qui est extensible, de même que leur peau. L'absence de côtes et une colonne vertébrale très souple facilitent aussi cette opération. Une membrane se repliant dernière les dents empêche le reflux. Une fois gonflé, il est très difficile pour un prédateur d'avaler un tétrodon qui, de plus, apparaît beaucoup plus impressionnant. Cependant, pendant cette phase, ce poisson ne peut pratiquement plus nager ni se diriger. Toutefois le gonflement est si subit que l'agresseur prend en général la fuite. En fin d'alerte, l'eau peut être régurgitée de façon quasi instantanée.

Les tétrodons sont également appelés poissons-globes ou poissons-ballons.

Origine des noms

Origine du nom français

Tétrodon : fait référence à son ancien nom de genre qui signifie quatre dents en grec. Ses dents sont en effet soudées en quatre parties,
réticulé : à cause des motifs réticulés sur son dos.

Origine du nom scientifique

Sphoeroides : du grec [sphaira] = sphère et [-oides] = en forme de, du fait de sa forme, notamment quand il est gonflé d'eau ou d'air,
testudineus : du latin [testudo] = tortue, les motifs réticulés sur son dos rappelant la carapace d'une tortue.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Tetraodontiformes Tétraodontiformes Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes.
Sous-ordre Tetraodontoidei Tétraodontoïdes Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet".
Famille Tetraodontidae Tétraodontidés Environ 120 espèces. Deux sous-familles : les tétraodontinés (Arothron, Tetraodon, Chelonodon,...) et canthigastérinés (un seul genre, Canthicaster)
Genre Sphoeroides
Espèce testudineus

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