Nombreuses taches et petits points marron de taille variable sur le dos et les flancs
Ventre blanc assez volumineux
Excroissances en forme d'épines à l'arrière de ses flancs
Compère vert (FAO), poisson-ballon des Caraïbes, Pelpète (Guadeloupe), Kiouf-kiouf (Martinique)
Green puffer (GB), Corrotucho verde, tamboril (E), Baiacu-areia, baiacu-pinima, baiacu-pintado (P)
Sphoeroides eulepidotus (Metzelaar, 1919)
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesCe poisson est présent des côtes du Belize jusqu'au Brésil, ainsi qu'autour de la Jamaïque, d'Hispaniola, de Porto Rico et des Petites Antilles.
Sphoeroides greeleyi vit en eaux troubles et saumâtres entre 1 et 15 mètres de profondeur. Il fréquente particulièrement les fonds de vase et occasionnellement les fonds sableux. Il est capable de s'adapter aux variations de température et de salinité de l'eau.
Sphoeroides greeleyi a une taille qui varie généralement entre 10 et 15 cm. Son corps, de forme ovale, est plus massif que celui des autres représentants du genre fréquentant la même zone. Sa tête est ronde et se termine par de fortes mâchoires garnies de deux dents chacune pour former un bec. Les narines sont bien visibles en dessous des yeux proéminents.
Ce poisson de couleur blanche présente de nombreuses taches et petits points marron de taille variable sur le dos et les flancs. Son ventre reste assez volumineux même au repos (cf. § Divers biologie). Des excroissances en forme d'épines sont positionnées à l'arrière de ses flancs.
Les nageoires dorsale et anale sont situées très en arrière près de la nageoire caudale. Comme tous les tétrodons, ce poisson ne possède pas de nageoires pelviennes. La nageoire caudale est jaunâtre avec une barre blanche plus ou moins distinctement marquée.
L'ouverture branchiale est réduite et est située près de la nageoire pectorale.
Il peut être confondu aisément avec le plus courant des tétrodons de la zone, le tétrodon réticulé (Sphoeroides testudineus). Ce dernier présente des motifs polygonaux sur le dos, son ventre est moins volumineux et il ne possède pas d'excroissances le long des flancs.
Sa nourriture est composée de petits invertébrés benthiques. Ses dents puissantes lui permettent de briser aisément carapaces et coquilles.
Il y a peu d'informations sur la reproduction des tétrodons. En général, leurs œufs démersaux* sont déposés dans un nid ou adhèrent aux algues et aux cailloux. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel.
Les tétrodons possèdent un mode de locomotion particulier qui leur confère une maniabilité maximale dans un espace restreint. En effet, leur nage lente est produite par un mouvement alternatif "en godille" des nageoires dorsale et anale qui assurent la propulsion mais aussi la marche arrière ainsi que des rotations complètes sur place. En cas de fuite rapide, c'est alors la nageoire caudale qui est sollicitée.
Le tétrodon vert est assez craintif.
La toxicité de Sphoeroides greeleyi est démontrée malgré sa petite taille.
En effet, les tétrodons, comme la plupart des Tetraodontidés, contiennent une toxine (tétrodotoxine), résistante à la cuisson, dans leur peau, leurs viscères et leurs gonades. Les muscles n'en contiennent pas. Cette toxine provient de bactéries ingérées dans leur alimentation et qui s'accumuleraient dans leurs tissus.
La tétrodotoxine agit en bloquant le système nerveux, entraînant progressivement une paralysie, pouvant mener à la mort par défaillance respiratoire.
Les Japonais apprécient beaucoup les poissons de cette famille, sous la dénomination fugu. Il faut être un cuisinier japonais diplômé d'Etat pour savoir préparer et servir la chair de ce poisson sans danger. Entre 20 et 100 personnes décèderaient suite à la consommation de fugu chaque année. Cette toxine serait également utilisée en Haïti lors de rites vaudous.
En plus de leur toxicité, les tétrodons disposent d'un autre mécanisme de défense, qui consiste à se gonfler d'eau comme un ballon, pour augmenter leur volume. Ils avalent alors de l'eau et en remplissent une annexe de leur estomac qui est extensible, de même que leur peau. L'absence de côtes et une colonne vertébrale très souple facilitent cette opération. Une membrane se repliant dernière les dents empêche le reflux. Une fois gonflé, il est très difficile pour un prédateur d'avaler un tétrodon qui, de plus, apparaît beaucoup plus impressionnant. Cependant, pendant cette phase, ce poisson ne peut pratiquement plus nager ni se diriger. Toutefois, le gonflement est si subit que l'agresseur prend en général la fuite. L'alerte passée, l'eau peut être régurgitée de façon quasi instantanée.
Les tétrodons sont également appelés poissons-globes ou poissons-ballons.
Tétrodon : fait référence à son ancien nom de genre qui signifie quatre dents en grec. Ses dents sont en effet soudées en quatre parties,
vert : traduction du nom anglais plutôt que du fait de sa couleur.
Sphoeroides : du grec [sphaira] = sphère et [-oides] = en forme de, du fait de sa forme notamment quand il est gonflé d'eau ou d'air,
greeleyi : du patronyme Greeley, peut-être John R. Greeley, un ichtyologue américain contemporain de Gilbert, l'auteur de la description de ce poisson.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Sous-ordre | Tetraodontoidei | Tétraodontoïdes | Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet". |
Famille | Tetraodontidae | Tétraodontidés | Environ 120 espèces. Deux sous-familles : les tétraodontinés (Arothron, Tetraodon, Chelonodon,...) et canthigastérinés (un seul genre, Canthicaster) |
Genre | Sphoeroides | ||
Espèce | greeleyi |
Spécimen représentatif
Le ventre blanc du tétrodon vert est plus volumineux que chez les autres membres du même genre, même au repos.
Pointe des nègres (Martinique), 3 m
20/02/2008
Sur ses gardes
C'est un poisson craintif et assez vif pour un tétrodon.
Pointe des nègres (Martinique), 2 m
14/01/2009
Excroissances le long des flancs
Les excroissances le long des flancs permettent de le distinguer à coup sûr du tétrodon réticulé (Sphoeroides testudineus). La bande blanche est ici bien visible sur la caudale de cet individu.
Pointe des nègres (Martinique), 2m
22/02/2008
A la recherche du tétrodon vert
Il affectionne les eaux troubles et saumâtres des estuaires ou des mangroves et est souvent tapi sur des fonds de très faible profondeur (1 à 4 m). Pour le voir, il faut donc aller le chercher chez lui à l'occasion d'une plongée qui sort de l'ordinaire.
Pointe des nègres (Martinique), 2 m
26/04/2006
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
La page sur Sphoeroides greeleyi sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase