Tétrodon vert des Caraïbes

Sphoeroides greeleyi | Gilbert, 1900

N° 1943

Atlantique tropical Ouest

Clé d'identification

Nombreuses taches et petits points marron de taille variable sur le dos et les flancs
Ventre blanc assez volumineux
Excroissances en forme d'épines à l'arrière de ses flancs

Noms

Autres noms communs français

Compère vert (FAO), poisson-ballon des Caraïbes, Pelpète (Guadeloupe), Kiouf-kiouf (Martinique)

Noms communs internationaux

Green puffer (GB), Corrotucho verde, tamboril (E), Baiacu-areia, baiacu-pinima, baiacu-pintado (P)

Synonymes du nom scientifique actuel

Sphoeroides eulepidotus (Metzelaar, 1919)

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Caraïbes

Ce poisson est présent des côtes du Belize jusqu'au Brésil, ainsi qu'autour de la Jamaïque, d'Hispaniola, de Porto Rico et des Petites Antilles.

Biotope

Sphoeroides greeleyi vit en eaux troubles et saumâtres entre 1 et 15 mètres de profondeur. Il fréquente particulièrement les fonds de vase et occasionnellement les fonds sableux. Il est capable de s'adapter aux variations de température et de salinité de l'eau.

Description

Sphoeroides greeleyi a une taille qui varie généralement entre 10 et 15 cm. Son corps, de forme ovale, est plus massif que celui des autres représentants du genre fréquentant la même zone. Sa tête est ronde et se termine par de fortes mâchoires garnies de deux dents chacune pour former un bec. Les narines sont bien visibles en dessous des yeux proéminents.
Ce poisson de couleur blanche présente de nombreuses taches et petits points marron de taille variable sur le dos et les flancs. Son ventre reste assez volumineux même au repos (cf. § Divers biologie). Des excroissances en forme d'épines sont positionnées à l'arrière de ses flancs.
Les nageoires dorsale et anale sont situées très en arrière près de la nageoire caudale. Comme tous les tétrodons, ce poisson ne possède pas de nageoires pelviennes. La nageoire caudale est jaunâtre avec une barre blanche plus ou moins distinctement marquée.
L'ouverture branchiale est réduite et est située près de la nageoire pectorale.

Espèces ressemblantes

Il peut être confondu aisément avec le plus courant des tétrodons de la zone, le tétrodon réticulé (Sphoeroides testudineus). Ce dernier présente des motifs polygonaux sur le dos, son ventre est moins volumineux et il ne possède pas d'excroissances le long des flancs.

Alimentation

Sa nourriture est composée de petits invertébrés benthiques. Ses dents puissantes lui permettent de briser aisément carapaces et coquilles.

Reproduction - Multiplication

Il y a peu d'informations sur la reproduction des tétrodons. En général, leurs œufs démersaux* sont déposés dans un nid ou adhèrent aux algues et aux cailloux. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel.

Divers biologie

Les tétrodons possèdent un mode de locomotion particulier qui leur confère une maniabilité maximale dans un espace restreint. En effet, leur nage lente est produite par un mouvement alternatif "en godille" des nageoires dorsale et anale qui assurent la propulsion mais aussi la marche arrière ainsi que des rotations complètes sur place. En cas de fuite rapide, c'est alors la nageoire caudale qui est sollicitée.

Informations complémentaires

Le tétrodon vert est assez craintif.

La toxicité de Sphoeroides greeleyi est démontrée malgré sa petite taille.
En effet, les tétrodons, comme la plupart des Tetraodontidés, contiennent une toxine (tétrodotoxine), résistante à la cuisson, dans leur peau, leurs viscères et leurs gonades. Les muscles n'en contiennent pas. Cette toxine provient de bactéries ingérées dans leur alimentation et qui s'accumuleraient dans leurs tissus.
La tétrodotoxine agit en bloquant le système nerveux, entraînant progressivement une paralysie, pouvant mener à la mort par défaillance respiratoire.
Les Japonais apprécient beaucoup les poissons de cette famille, sous la dénomination fugu. Il faut être un cuisinier japonais diplômé d'Etat pour savoir préparer et servir la chair de ce poisson sans danger. Entre 20 et 100 personnes décèderaient suite à la consommation de fugu chaque année. Cette toxine serait également utilisée en Haïti lors de rites vaudous.

En plus de leur toxicité, les tétrodons disposent d'un autre mécanisme de défense, qui consiste à se gonfler d'eau comme un ballon, pour augmenter leur volume. Ils avalent alors de l'eau et en remplissent une annexe de leur estomac qui est extensible, de même que leur peau. L'absence de côtes et une colonne vertébrale très souple facilitent cette opération. Une membrane se repliant dernière les dents empêche le reflux. Une fois gonflé, il est très difficile pour un prédateur d'avaler un tétrodon qui, de plus, apparaît beaucoup plus impressionnant. Cependant, pendant cette phase, ce poisson ne peut pratiquement plus nager ni se diriger. Toutefois, le gonflement est si subit que l'agresseur prend en général la fuite. L'alerte passée, l'eau peut être régurgitée de façon quasi instantanée.

Les tétrodons sont également appelés poissons-globes ou poissons-ballons.

Origine des noms

Origine du nom français

Tétrodon : fait référence à son ancien nom de genre qui signifie quatre dents en grec. Ses dents sont en effet soudées en quatre parties,
vert : traduction du nom anglais plutôt que du fait de sa couleur.

Origine du nom scientifique

Sphoeroides : du grec [sphaira] = sphère et [-oides] = en forme de, du fait de sa forme notamment quand il est gonflé d'eau ou d'air,
greeleyi
: du patronyme Greeley, peut-être John R. Greeley, un ichtyologue américain contemporain de Gilbert, l'auteur de la description de ce poisson.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Acanthopterygii Acanthoptérygiens Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens.
Ordre Tetraodontiformes Tétraodontiformes Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes.
Sous-ordre Tetraodontoidei Tétraodontoïdes Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet".
Famille Tetraodontidae Tétraodontidés Environ 120 espèces. Deux sous-familles : les tétraodontinés (Arothron, Tetraodon, Chelonodon,...) et canthigastérinés (un seul genre, Canthicaster)
Genre Sphoeroides
Espèce greeleyi

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