Eponge à tétines jaunes

Sphaerotylus renoufi | Plotkin, Morrow, Gerasimova & Rapp, 2017

N° 4600

Atlantique Nord-Est (limite sud : Bretagne)

Clé d'identification

En forme de coussin hémisphérique
Surface d’aspect hirsute et de couleur gris-brun
Papilles en forme de tétines de couleur jaune vif
Oscules situés en position apicale

Noms

Autres noms communs français

Éponge-tétines de Renouf

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est (limite sud : Bretagne)

Zones DORIS : ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Europe (côtes françaises)

Sphaerotylus renoufi est présente en mer Celtique : Irlande, Pays-de-Galles. En Atlantique Nord-Est, sa limite nord semble se situer sur la façade nord-est de l’Irlande et sa limite sud à l’ouest de la Bretagne.

Biotope

Cette éponge vit sur des fonds rocheux recouverts par une fine couche de sédiments entre 6 et 42 m de profondeur environ.

Description

Cette discrète et rare éponge se présente sous la forme d’un coussin hémisphérique légèrement bombé de 3 à 12 cm2. Sa surface, d’aspect hirsute, est de couleur gris-brun du fait de son recouvrement par des sédiments meubles plus ou moins vaseux. Plusieurs papilles*, jusqu’à une cinquantaine, en forme de tétines et de couleur jaune vif se dressent au-dessus de la base. Ces papilles mesurent de 3 à 11 mm de hauteur pour un diamètre de 2 à 3,5 mm environ.

Le squelette principal du choanosome* est constitué d’un réseau radial ou longitudinal de spicules* qui traverse le cortex* et donne cet aspect hispide* de la surface de l’éponge. Le cortex, qui peut atteindre 300 µm d’épaisseur, est composé d’une couche externe de petits spicules disposés en bouquets et d’une couche interne légèrement plus fine et lâche de spicules intermédiaires placés tangentiellement.

Les oscules* sont situés en position apicale*, les ostioles* positionnés en périphérie.

Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".

Espèces ressemblantes

Ciocalypta penicillus : les digitations sont coniques et translucides. Les oscules*, quasi invisibles, ne sont pas disposés en position apicale*.

Polymastia penicillus : les languettes sont plus longues et plus tubulaires. La couleur est nettement plus claire. Son aire de répartition est beaucoup plus importante puisqu’elle est présente dans tout l’Atlantique Nord-Est ainsi qu’en Méditerranée. L’éponge à languettes se rencontre également plus haut dans l’étage infralittoral* puisqu’il n’est pas rare de la voir à marée basse lors des grandes marées de vive eau.

Alimentation

Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage*. L'eau est aspirée par pompage à l'intérieur grâce aux pores* inhalant* qui parsèment la surface de l'éponge. Elle est filtrée ensuite par les choanocytes*, regroupés en chambres choanocytaires et qui génèrent ce phénomène de pompage. Elle est rejetée finalement par l'unique oscule* terminal. Au passage les choanocytes retiennent les organismes unicellulaires et les particules alimentaires contenues dans l'eau.

Reproduction - Multiplication

La reproduction, probablement comme les autres espèces de la famille des polymastiidae, peut être sexuée ou asexuée.

  • Sexuée : il existe encore peu d'information sur le cycle de reproduction de cette éponge. Quand c’est connu, les Polymastiidae sont plutôt ovipares*. Les ovules* fécondés par les spermatozoïdes* donneront naissance à une larve* ciliée* nageuse de type « blastula », dernier stade embryonnaire, qui n’est pas incubée mais se développe librement dans l’eau et se fixe rapidement pour donner une nouvelle éponge.
  • Asexuée : par bourgeonnement* ou bouturage de fragments qui se détachent de l'éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Bien qu'existante, cette reproduction est relativement secondaire.

On rappellera que les éponges ont une forte capacité de régénération.

Informations complémentaires

Description microscopique : les spicules* principaux sont des subtylostyles* droits, légèrement fusiformes* de 560 à 1 030µm de longueur et de 7,5 à 16 µm d’épaisseur. Les spicules intermédiaires sont de minces tylostyles droits longs de 200 à 650 µm et d’un diamètre de 5 à 13,8 µm. On observe également de petits spicules tylostyles droits et légèrement fusiforme longs de 70 à 210 µm pour un diamètre de 2 à 6,5 µm.

D’autres spicules mégasclères* sont présents. Ce sont des exotyles, spicules droits ou légèrement courbés dont la tige cylindrique est lisse avec une extrémité pointue et une autre fongiforme couverte de petites verrucosités. Ils mesurent de 1 110 à 2 460 µm de longueur pour un diamètre de 5 à 10 µm de diamètre. Le bouton distal* calibre, quant à lui, 7 à 25,3 µm.

Cette éponge ne possède pas de microsclères*

A noter que l’observation de François Roche, plongeur de la région Pays de la Loire, est une signalisation nouvelle pour la France.

Origine des noms

Origine du nom français

Éponge jaune à tétines est une proposition des auteurs du site DORIS : allusion à la forme et la couleur des papilles.

Origine du nom scientifique

Sphaerotylus : du grec ancien [sphaîra] = boule, globe, balle et [styl-] = colonne, tout objet en forme de tige pointue). En référence aux spicules exotyles dont la tige est pointue à une extrémité et en forme de demi-sphère à l’autre.

renoufi : en hommage au Professeur Louis Renouf de l’University College de Cork (Irlande) le premier biologiste à remarquer le caractère unique de Lough Hyne, lac marin situé dans le comté de Cork, au sud de l’Irlande. Il y a commencé ses recherches marines dès 1923. Ce lac a été désigné comme la première réserve naturelle marine d'Irlande en 1981.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 877531

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Porifera Spongiaires / Eponges Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules).
Classe Demospongiae Démosponges

Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella.

Sous-classe Heteroscleromorpha Hétéroscléromorphes
Ordre Polymastiida Polymastiides
Famille Polymastiidae Polymastiidés
Genre Sphaerotylus
Espèce renoufi

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