En forme de coussin hémisphérique
Surface d’aspect hirsute et de couleur gris-brun
Papilles en forme de tétines de couleur jaune vif
Oscules situés en position apicale
Éponge-tétines de Renouf
Atlantique Nord-Est (limite sud : Bretagne)
Zones DORIS : ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Europe (côtes françaises)Sphaerotylus renoufi est présente en mer Celtique : Irlande, Pays-de-Galles. En Atlantique Nord-Est, sa limite nord semble se situer sur la façade nord-est de l’Irlande et sa limite sud à l’ouest de la Bretagne.
Cette éponge vit sur des fonds rocheux recouverts par une fine couche de sédiments entre 6 et 42 m de profondeur environ.
Cette discrète et rare éponge se présente sous la forme d’un coussin hémisphérique légèrement bombé de 3 à 12 cm2. Sa surface, d’aspect hirsute, est de couleur gris-brun du fait de son recouvrement par des sédiments meubles plus ou moins vaseux. Plusieurs papilles*, jusqu’à une cinquantaine, en forme de tétines et de couleur jaune vif se dressent au-dessus de la base. Ces papilles mesurent de 3 à 11 mm de hauteur pour un diamètre de 2 à 3,5 mm environ.
Le squelette principal du choanosome* est constitué d’un réseau radial ou longitudinal de spicules* qui traverse le cortex* et donne cet aspect hispide* de la surface de l’éponge. Le cortex, qui peut atteindre 300 µm d’épaisseur, est composé d’une couche externe de petits spicules disposés en bouquets et d’une couche interne légèrement plus fine et lâche de spicules intermédiaires placés tangentiellement.
Les oscules* sont situés en position apicale*, les ostioles* positionnés en périphérie.
Voir la description microscopique dans la rubrique "Divers biologie".
Ciocalypta penicillus : les digitations sont coniques et translucides. Les oscules*, quasi invisibles, ne sont pas disposés en position apicale*.
Polymastia penicillus : les languettes sont plus longues et plus tubulaires. La couleur est nettement plus claire. Son aire de répartition est beaucoup plus importante puisqu’elle est présente dans tout l’Atlantique Nord-Est ainsi qu’en Méditerranée. L’éponge à languettes se rencontre également plus haut dans l’étage infralittoral* puisqu’il n’est pas rare de la voir à marée basse lors des grandes marées de vive eau.
Comme toutes les éponges, il s'agit d'un organisme filtreur* microphage*. L'eau est aspirée par pompage à l'intérieur grâce aux pores* inhalant* qui parsèment la surface de l'éponge. Elle est filtrée ensuite par les choanocytes*, regroupés en chambres choanocytaires et qui génèrent ce phénomène de pompage. Elle est rejetée finalement par l'unique oscule* terminal. Au passage les choanocytes retiennent les organismes unicellulaires et les particules alimentaires contenues dans l'eau.
La reproduction, probablement comme les autres espèces de la famille des polymastiidae, peut être sexuée ou asexuée.
On rappellera que les éponges ont une forte capacité de régénération.
Description microscopique : les spicules* principaux sont des subtylostyles* droits, légèrement fusiformes* de 560 à 1 030µm de longueur et de 7,5 à 16 µm d’épaisseur. Les spicules intermédiaires sont de minces tylostyles droits longs de 200 à 650 µm et d’un diamètre de 5 à 13,8 µm. On observe également de petits spicules tylostyles droits et légèrement fusiforme longs de 70 à 210 µm pour un diamètre de 2 à 6,5 µm.
D’autres spicules mégasclères* sont présents. Ce sont des exotyles, spicules droits ou légèrement courbés dont la tige cylindrique est lisse avec une extrémité pointue et une autre fongiforme couverte de petites verrucosités. Ils mesurent de 1 110 à 2 460 µm de longueur pour un diamètre de 5 à 10 µm de diamètre. Le bouton distal* calibre, quant à lui, 7 à 25,3 µm.
Cette éponge ne possède pas de microsclères*
A noter que l’observation de François Roche, plongeur de la région Pays de la Loire, est une signalisation nouvelle pour la France.
Éponge jaune à tétines est une proposition des auteurs du site DORIS : allusion à la forme et la couleur des papilles.
Sphaerotylus : du grec ancien [sphaîra] = boule, globe, balle et [styl-] = colonne, tout objet en forme de tige pointue). En référence aux spicules exotyles dont la tige est pointue à une extrémité et en forme de demi-sphère à l’autre.
renoufi : en hommage au Professeur Louis Renouf de l’University College de Cork (Irlande) le premier biologiste à remarquer le caractère unique de Lough Hyne, lac marin situé dans le comté de Cork, au sud de l’Irlande. Il y a commencé ses recherches marines dès 1923. Ce lac a été désigné comme la première réserve naturelle marine d'Irlande en 1981.
Numéro d'entrée WoRMS : 877531
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Sous-classe | Heteroscleromorpha | Hétéroscléromorphes | |
Ordre | Polymastiida | Polymastiides | |
Famille | Polymastiidae | Polymastiidés | |
Genre | Sphaerotylus | ||
Espèce | renoufi |
Papilles en forme de tétines
Des papilles en forme de tétines et de couleur jaune vif se dressent au-dessus de la base.
Ile d’Ouessant (29), mer d'Iroise, 30m
09/11/2014
Papilles dressées
Les papilles qui se dressent au-dessus de la base mesurent de 3 à 11 mm de hauteur pour un diamètre de 2 à 3,5 mm environ.
Baie du Stiff, île d'Ouessant (29), mer d’Iroise, 35 m
14/11/2021
Couleur jaune vif
Les papilles sont de couleur jaune vif.
Ile d’Ouessant (29), mer d’Iroise, 35m
15/06/2023
Oscules terminaux
Les oscules sont situés en position apicale.
Ile d’Ouessant (29), mer d’Iroise, 35m
15/06/2023
Spicules
Détailles des spicules : subtylostyles (a), subtylostyles intermédiaires (b), extrémités proximale (c) et distale (d) d’un substylostyle (grossies), tylostyle (f), exotyle (g), extrémités proximale (i) et distale (h) d’un exotyle (grossies).
Dessin naturaliste d’après la fig. 22 dans la publication de Plotkin et al, 2017.
05/02/2022
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Jean VACELET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Jones J., Lock K., Burton M., Newman P., 2020, Skomer Marine Conservation Zone Sponge Diversity Survey 2019, Natural Resources Wales Evidence Report, 460, 1-41.
Plotkin A., Morrow C., Gerasimova E., Rapp H.T., 2017, Polymastiidae (Demospongiae: Hadromerida) with ornamented exotyles: a review of morphological affinities and description of a new genus and three new species, Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom, 97, 1351–1406.
La page de Sphaerotylus renoufi sur le site de référence de DORIS pour les spongiaires : World Porifera Database