Hydraire-éventail

Solanderia gracilis | Duchassaing & Michelin, 1846

N° 3027

Atlantique Est tropical et sub-tropical

Clé d'identification

Petit buisson finement ramifié d'environ 20 cm
Se déploie dans un plan
Branches noirâtres à rouge lie-de-vin
Polypes filiformes

Noms

Noms communs internationaux

Black fan-shaped hydroid (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Attention une coquille récurrente attribue cette espèce à « Duchaissaing & Michelin, 1846 » ou à « Duchassaing & Michelotti, 1846 ».
Il s'agit dans le premier cas d'une erreur typographique, dans le second cas d'une confusion entre Jean Louis Hardouin Michelin de Choisy et Giovanni Michelotti, coauteur de plusieurs ouvrages en collaboration avec E.P. Duchassaing de Fonbressin.

Distribution géographique

Atlantique Est tropical et sub-tropical

Zones DORIS : ● Caraïbes

Cette espèce relativement peu commune a été signalée de la Caroline du Nord au Brésil, en passant par les Bahamas, Porto Rico, les îles Vierges, la Guadeloupe, la Martinique, la côte est du Mexique et du Panama, le Venezuela, Tobago.

Biotope

Les colonies se trouvent toujours en eau claire, de préférence dans les sites exposés au courant ou aux vagues, et sur substrat rocheux. On les trouve à partir de 5 m jusqu'à 40 m de profondeur. Elles semblent indifférentes à l'éclairement, et poussent aussi bien sur des pentes ensoleillées ou sous des surplombs ombragés.
Comme les gorgones éventail, l'hydraire-éventail est toujours orienté perpendiculairement au sens du courant.

Description

Cet hydraire forme des colonies en forme de petit buisson d'une vingtaine de centimètres d'étalement.
La colonie est fixée au substrat rocheux par une base encroûtante plus ou moins étalée, formée de crampons ou hydrorhizes* entrelacés.

Le tronc principal et les branches paraissent noirâtres, mais deviennent rose foncé à rouge lie-de-vin lorsqu'on les éclaire. Ils sont rigides, avec cependant une certaine élasticité.
Les branches se ramifient approximativement dans un plan. Les ramifications sont irrégulières, asymétriques et très serrées, avec des extrémités très fines. Leur surface est légèrement plissée ou striée.

Les polypes (ou hydranthes*) hérissent le tronc et les branches sous forme de filaments blanchâtres, de 1 à 2 mm de longueur environ tout déployés. Ils sont disposés sur toute la longueur des branches, mais préférentiellement dans le même plan que l'éventail lui-même, de part et d'autre de chaque rameau. Ils sont munis de tentacules capités*, visibles seulement à la loupe.

Sur les colonies fertiles, on peut voir les gonophores*, sous la forme de petits corpuscules globuleux, disséminés parmi les hydranthes.

Espèces ressemblantes

A première vue on pourrait confondre avec une gorgone aux ramifications extrêmement fines, mais un examen rapproché permet de reconnaître les hydranthes filiformes directement issus des rameaux, bien différents des polypes caractéristiques des Octocoralliaires.

Alimentation

Cet hydraire ne se trouve que dans des zones soumises à un fort brassage des eaux (vagues ou courant), dans lesquelles il capte le plancton* pour se nourrir.

Reproduction - Multiplication

Les colonies sont soit mâles, soit femelles : c'est une espèce gonochorique*.
Les gonophores* globuleux sont directement insérés sur les plus fines ramifications, entre les hydranthes.

Vie associée

Une minuscule crevette, apparemment très spécifique de Solanderia gracilis, a été photographiée sur ces hydraires.

Divers biologie

Le squelette est formé d'un réseau de fibres chitineuses* entrelacées et anastomosées*. Il sert de support au coenosarc* (partie vivante charnue de la colonie) qui pénètre et englobe les mailles de ce réseau et le recouvre d'une mince couche superficielle portant les hydranthes.

Origine des noms

Origine du nom français

Hydraire-éventail, sans grande originalité, à cause de son port étalé dans un plan.

Origine du nom scientifique

Duchassaing a nommé le genre Solanderia "en l'honneur du docteur Solander, qui accompagna Cook dans ses voyages et auquel la science doit un ouvrage sur les polypiers".

gracilis : du latin [gracilis] = gracile, mince.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 288712

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Hydrozoa Hydrozoaires Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce.
Sous-classe Hydroidolina Hydroïdes Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype.
Ordre Anthoathecata Anthoathécates

Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium.

Sous-ordre Capitata Capités

Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire.

Famille Solanderiidae Solanderiidés Colonies arborescentes, ramifiées, squelette formé de fibres chitineuses anastomosées.
Genre Solanderia
Espèce gracilis

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