Petit buisson finement ramifié d'environ 20 cm
Se déploie dans un plan
Branches noirâtres à rouge lie-de-vin
Polypes filiformes
Black fan-shaped hydroid (GB)
Attention une coquille récurrente attribue cette espèce à « Duchaissaing & Michelin, 1846 » ou à « Duchassaing & Michelotti, 1846 ».
Il s'agit dans le premier cas d'une erreur typographique, dans le second cas d'une confusion entre Jean Louis Hardouin Michelin de Choisy et Giovanni Michelotti, coauteur de plusieurs ouvrages en collaboration avec E.P. Duchassaing de Fonbressin.
Atlantique Est tropical et sub-tropical
Zones DORIS : ● CaraïbesCette espèce relativement peu commune a été signalée de la Caroline du Nord au Brésil, en passant par les Bahamas, Porto Rico, les îles Vierges, la Guadeloupe, la Martinique, la côte est du Mexique et du Panama, le Venezuela, Tobago.
Les colonies se trouvent toujours en eau claire, de préférence dans les sites exposés au courant ou aux vagues, et sur substrat rocheux. On les trouve à partir de 5 m jusqu'à 40 m de profondeur. Elles semblent indifférentes à l'éclairement, et poussent aussi bien sur des pentes ensoleillées ou sous des surplombs ombragés.
Comme les gorgones éventail, l'hydraire-éventail est toujours orienté perpendiculairement au sens du courant.
Cet hydraire forme des colonies en forme de petit buisson d'une vingtaine de centimètres d'étalement.
La colonie est fixée au substrat rocheux par une base encroûtante plus ou moins étalée, formée de crampons ou hydrorhizes* entrelacés.
Le tronc principal et les branches paraissent noirâtres, mais deviennent rose foncé à rouge lie-de-vin lorsqu'on les éclaire. Ils sont rigides, avec cependant une certaine élasticité.
Les branches se ramifient approximativement dans un plan. Les ramifications sont irrégulières, asymétriques et très serrées, avec des extrémités très fines. Leur surface est légèrement plissée ou striée.
Les polypes (ou hydranthes*) hérissent le tronc et les branches sous forme de filaments blanchâtres, de 1 à 2 mm de longueur environ tout déployés. Ils sont disposés sur toute la longueur des branches, mais préférentiellement dans le même plan que l'éventail lui-même, de part et d'autre de chaque rameau. Ils sont munis de tentacules capités*, visibles seulement à la loupe.
Sur les colonies fertiles, on peut voir les gonophores*, sous la forme de petits corpuscules globuleux, disséminés parmi les hydranthes.
A première vue on pourrait confondre avec une gorgone aux ramifications extrêmement fines, mais un examen rapproché permet de reconnaître les hydranthes filiformes directement issus des rameaux, bien différents des polypes caractéristiques des Octocoralliaires.
Cet hydraire ne se trouve que dans des zones soumises à un fort brassage des eaux (vagues ou courant), dans lesquelles il capte le plancton* pour se nourrir.
Les colonies sont soit mâles, soit femelles : c'est une espèce gonochorique*.
Les gonophores* globuleux sont directement insérés sur les plus fines ramifications, entre les hydranthes.
Une minuscule crevette, apparemment très spécifique de Solanderia gracilis, a été photographiée sur ces hydraires.
Le squelette est formé d'un réseau de fibres chitineuses* entrelacées et anastomosées*. Il sert de support au coenosarc* (partie vivante charnue de la colonie) qui pénètre et englobe les mailles de ce réseau et le recouvre d'une mince couche superficielle portant les hydranthes.
Hydraire-éventail, sans grande originalité, à cause de son port étalé dans un plan.
Duchassaing a nommé le genre Solanderia "en l'honneur du docteur Solander, qui accompagna Cook dans ses voyages et auquel la science doit un ouvrage sur les polypiers".
gracilis : du latin [gracilis] = gracile, mince.
Numéro d'entrée WoRMS : 288712
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
| Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
| Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
| Ordre | Anthoathecata | Anthoathécates | Hydraires dont la phase polype est dépourvue de thèques protectrices rigides. Phase polype presque exclusivement benthique, quelques espèces tropicales sécrétant un exosquelette calcaire (coraux de feu). Méduse avec ombrelle haute possédant des ocelles, les gonades se développent autour du manubrium. |
| Sous-ordre | Capitata | Capités | Tentacules des polypes le plus souvent capités (avec des nématocystes groupés en « boutons »), parfois seulement chez les juvéniles. Longs pédoncules fixés ou ancrés dans le sédiment. Anthoméduses. Quelques espèces sécrètent un squelette calcaire. |
| Famille | Solanderiidae | Solanderiidés | Colonies arborescentes, ramifiées, squelette formé de fibres chitineuses anastomosées. |
| Genre | Solanderia | ||
| Espèce | gracilis |
Hydrozoaires (Hydraires, Hydroméduses...)
Hydrozoaires benthiques
Eventail rose
Solanderia gracilis forme un éventail plat, aux ramifications très fines et de teinte rose-rouge.
Martinique Nord, 20 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
18/02/2012
Hydrozoaires (Hydraires, Hydroméduses...)
Hydrozoaires benthiques
Solanderia et gorgones
Un plongeur non averti pourrait facilement confondre Solanderia gracilis avec une gorgone, à cause de la morphologie des colonies en forme d'arbuste plus ou moins aplati en éventail.
La Citadelle, Martinique Nord, 15 m
30/11/2012
Non éclairé
Les branches sont de plus en plus fines vers leur extrémité.
Le Sous-Marin, Martinique Nord, 10 m
17/02/2008
Eclairé
Bien éclairés, les rameaux sont rouge violacé et contrastent avec les petits polypes filiformes blancs.
Saint Pierre, Martinique, 17 m
14/12/2015
Ramifications
Les ramifications sont irrégulières et plutôt anguleuses.
Le Sous-Marin, Martinique Nord, 10 m
10/05/2009
Hérissé
A contrejour, se détachent nettement les petits polypes arrangés "en arête de poisson" de part et d'autre des rameaux.
Martinique Nord, 20 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
25/02/2012
Colonie fertile
La structure en réseau du squelette est bien visible dans la zone de netteté de l'image.
Martinique Nord, 20 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
25/02/2012
Gros plan
Cette vue macro permet de voir la structure du squelette, en fibres entrelacées, et les petits hydranthes aux tentacules capités.
Abymes, Martinique, 28 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
27/01/2011
Transparence
Les polypes extrêmement fins ont l'air de filaments blanchâtres à l'œil nu. Il faut une loupe pour voir toute la délicatesse de leur structure.
Martinique Nord, 20 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
18/02/2012
Gonophores
Voici les structures reproductrices de Solanderia : des médusoïdes (méduses très simplifiées, non libérées), directement insérées sur les rameaux et contenant les gamètes.
Martinique Nord, 20 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
25/02/2012
En famille
Deux petits buissons ont poussé au pied de ce Solanderia, rejetons ou clones de celui-ci ?
La Perle, Martinique, 16 m
04/12/2011
Support
Les branches servent souvent de support à d'autres organismes (ici une éponge).
Le Sous-Marin, Martinique Nord, 10 m
30/08/2008
Commensaux
3 crevettes se cachent dans cette photo...
Abymes, Martinique, 28 m
Romain (OCEANvironnement) FERRY
27/01/2011
Rédacteur principal : Anne PROUZET
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Anne PROUZET
Duchassaing, P., Michelin, H., 1846, Note sur deux polypiers de la famille des coraux, appartenant aux genres Solanderia et Pterogorgia, Revue zoologique de la société Cuverienne, 218-220.
Larson, R. J. 1987, The ecology of the western Atlantic athecate hydroid, Solanderia gracilis, Bulletin of Marine Science, 40(3), 512-515.
Vervoort, W., 1962, A redescription of Solanderia gracilis Duchassaing & Michelin, 1846, and general notes on the family Solanderiidae (Coelenterata: Hydrozoa), Bulletin of Marine Science of the Gulf and Caribbean, 12(3), 508-542.
Wedler E., Larson R., 1986, Athecate hydroids from Puerto Rico and the Virgin Islands, Studies on Neotropical Fauna and Environment, 21, 69-101.
La page de Solanderia gracilis dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
