Larve aquatique au corps aplati dorso-ventralement
2ème segment thoracique plus grand que les autres
Branchies ventrales ou ventrolatérales doubles : une lamelle et des filaments
3 « filaments » en bout d'abdomen
Yeux dorsaux ou latéraux-dorsaux
Mouche de mai, manne
Mayfly, dayfly (GB), Mosche di maggio (I), Maifliege (D)
Quasi-mondiale
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestOn les retrouve dans presque toutes les eaux douces du monde (sauf climat polaire et îles très isolées).
Adultes : près des plans d'eau.
Larves* : dans les rivières non polluées, bien oxygénées et pérennes. Elles apprécient le courant.
La plupart des larves de ce sous-ordre sont des larves marcheuses. Leur forme aplatie est hydrodynamique et leur permet de s'accrocher sur ou sous les galets, sans subir trop le courant.
Adultes :
Les éphémères sont des insectes volants.
Les adultes (= imago*) ont un corps entouré d'une carapace et organisé en 3 parties :
- la tête avec deux petites antennes et des yeux composés parfois proéminents (semblables à des miradors) ;
- le thorax portant 3 paires de pattes et 2 paires d'ailes ;
- l'abdomen qui se termine par 2 longs filaments : les cerques* (organes sensoriels tactiles sensibles aux stimulations mécaniques : déplacement d'eau, d'air, toucher… Ils permettraient également de stabiliser le vol).
Le corps est cylindrique (il n'est pas aplati) et glabre.
La couleur varie selon les espèces : gris, jaune, orangé ou marron.
Les ailes antérieures sont plus grandes que les postérieures. Elles ont une forme arrondie (ovale), sont transparentes, sans taches et dépourvues de poils. Elles présentent un grand nombre de nervures longitudinales et des nervures transversales.
Au repos, l'animal les tient relevées à la verticale au-dessus du thorax et de l'abdomen (dans le sens de la longueur), car il est incapable de les plaquer sur son dos.
Les ailes postérieures sont plus petites.
Les adultes ne sont quasiment pas visibles en plongée puisqu'ils sont « terrestres/aériens » : ils ne vivent que quelques heures et ne cherchent qu'à se reproduire. On les trouve donc en vol au-dessus des étendues d'eau. Le mâle meurt juste après la reproduction, la femelle se cache dans les arbres (sous les feuilles) en attendant de pondre et de mourir à son tour.
Chez le mâle, la première paire de pattes est plus longue que les autres. Il s'en sert pour tenir la femelle pendant la reproduction.
La bouche est atrophiée car les adultes ne se nourrissent pas.
Larves :
En plongée en eaux douces, avec de la chance, on peut rencontrer les différents stades larvaires de l'éphémère.
La forme générale (= habitus) est très reconnaissable d'après schéma ou photo, on peut s'y fier pour identifier le genre.
Le corps est entouré d'une carapace, mais pas sur le dos. Il est organisé en 3 parties :
- une tête avec des yeux et des antennes ;
- un thorax avec 3 paires de pattes bien visibles ; le segment du milieu est le plus grand ;
- et un abdomen allongé, segmenté en 10 parties bien visibles, prolongé par 3 filaments (les cerques).
Le corps est aplati dorso-ventralement, il peut être allongé ou trapu selon les groupes.
La couleur varie selon les espèces : de beige à marron en passant par des teintes plus rousses ou grises.
Il n'y a pas encore d'ailes. A partir d'un certain stade de développement, on peut apercevoir sur le dos des fourreaux alaires. Ce sont des extensions qui contiennent les futures ailes en formation. Ils ne sont pas fusionnés avec la partie dorsale du thorax.
Si les adultes ne vivent que quelques heures, les larves peuvent rester plusieurs mois, voire plusieurs années dans l'eau. Elles respirent donc sous l'eau grâce à des branchies situées en position latérale, voire ventrale. Les branchies sont des extensions du système respiratoire « normal » des insectes, que l'on appelle des trachées. Elles portent donc le nom de trachéobranchies.
On peut apercevoir les branchies en regardant l'animal par dessus (vue dorsale). Elles sont organisées en 2 parties : une lamelle et un faisceau de filaments.
Les pièces buccales (bouche) sont bien développées et de type racleur.
Les yeux sont en position dorsale (voire dorso-latérale).
Le sous-ordre Furcatergalia se distingue de Setisura par :
- un corps cylindrique
- des yeux latéraux.
Le sous-ordre Pisciforma se distingue de Setisura par :
- un corps cylindrique
- des branchies dorsales simples, sans soie
- des cerques avec soies.
Adultes : pas d'alimentation.
Larves : principalement filtreuses. Elles récupèrent la matière organique en suspension dans leurs pattes (la matière récupérée est souvent d'origine végétale, comme pour la plupart des éphémères).
Les adultes s'accouplent de mai à septembre (surtout mai et juin) en vol.
On observe alors un rassemblement de plusieurs centaines d'individus qui effectuent une danse nuptiale, en montant puis se laissant planer vers la surface. Les mâles attrapent les femelles et la copulation a lieu en vol ; elle dure quelques secondes.
Les mâles ont deux appendices copulateurs (« pénis ») qu'ils introduisent dans les 2 orifices génitaux de la femelle. Le transfert du sperme et la fécondation des œufs sont quasi-simultanés.
Dès la fin de l'accouplement, la femelle redescend sur l'eau pour pondre quelques centaines à quelques milliers d'œufs.
Le mâle meurt dès la fin de l'accouplement. La femelle mourra juste après avoir pondu. A leur mort, ils tombent dans l'eau et dérivent les ailes écartées. On les appelle alors spents.
Chez plusieurs espèces, la femelle s'immerge complètement pour aller pondre sur le fond, préférentiellement sous les cailloux.
Chez les autres, la ponte se fait en surface. Dès qu'ils sont pondus, les œufs coulent et se fixent au fond.
Au bout de quelques semaines, les larves (= nymphes ou naïades) qui en sortent sont aquatiques et se développent pendant au moins un an. Leur développement est interrompu l'hiver, c'est la diapause*.
La croissance se fait par palier, à cause de la carapace. Comme les crustacés, elles doivent régulièrement muer. On peut retrouver les exuvies* (carapaces vides) en plongée ou au bord de l'eau : elles sont vides, le thorax est déchiré sur le dos (là où l'animal est sorti) et elles ont généralement une teinte noirâtre.
Lorsque la période de reproduction approche, les larves remontent vers la surface où elles subissent leurs dernières transformations. Dans la plupart des genres, l'émergence est synchrone pour de nombreux individus mais ce n'est pas le cas de toutes les espèces.
La mouche se dégage alors de son exuvie et se laisse dériver dans le courant. Petit à petit, ses ailes sortent et elle les garde étalées à la surface. A la fin de cette émergence, la larve est devenue un « subimago* » (= préadulte) très pâle qui redresse ses ailes blanchâtres au-dessus de l'eau. Dès qu'il le peut, il s'envole et va se cacher dans la végétation.
Ce stade de développement est typique des éphémères. Il correspond à une métamorphose incomplète.
Plus tard, il subit une dernière mue qui fait de lui un adulte mature appelé imago*, apte à se reproduire.
Proies favorites des truites au stade subimago, les éphémères constituent jusqu'à 30 % de leur alimentation !
L'appétence des truites et des saumons pour cet insecte a incité les pêcheurs à la mouche à imiter les éphémères à l'aide de brindilles, plumes et autres artifices. Succès quasiment garanti en période « d'éclosion » des mouches de mai.
Très sensibles à la pollution, les éphémères jouent le rôle de bio-indicateurs* (l'étude de leur population permet de détecter une pollution aquatique).
En Amérique du Nord, les mâles peuvent former des nuages tellement denses qu'ils perturbent momentanément la circulation. Ils sont particulièrement attirés par les lampes à sodium. Les cadavres de mouches s'accumulent en certains endroits sur plusieurs dizaines de centimètres, jusqu'à un mètre !
En Europe, on ramasse les insectes morts après les grosses émergences, pour en faire des engrais ou de la nourriture pour oiseaux.
Ephémères : car les adultes ne vivent pas plus d'une journée.
Mouche de mai : car elles « éclosent » c'est-à-dire qu'elles vivent leur dernière transformation et sortent de l'eau majoritairement en mai.
Manne : car l'émergence fait apparaître un très grand nombre d'individus.
Setisura : du latin [saeta (seta)] = poil rude, soie et du grec [oura] = la queue en allusion aux cerques sur l'abdomen.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Hexapoda | Hexapodes | Arthropodes à six pattes. Ce sont les insectes au sens large. |
Classe | Insecta | Insectes | Hexapodes terrestres et dulcicoles possédant trois paires de pattes et deux paires d’ailes (sauf chez les Diptères). |
Sous-classe | Pterygota Palaeoptera | Ptérygotes Paléoptères | Insectes ailés dont les ailes ne sont pas rabattues au repos. Deux ordres d'insectes primitifs. |
Ordre | Ephemeroptera | Ephéméroptères | 1 à 4 cm, existence d’un stade subimago, adulte à durée de vie courte, pièces buccales atrophiées. |
Sous-ordre | Setisura | Setisura | Larve aquatique au corps aplati dorso-ventralement. Branchies ventrales ou ventrolatérales doubles : une lamelle et des filaments. Comprend les familles suivantes : - Arthropleidae - Heptageniidae - Isonychiidae - Oligoneuriidae - Pseudironidae |
Genre | Setisura | ||
Espèce | (sous-ordre) |
Larve aquatique
Larve aquatique au corps aplati dorso-ventralement ;
2ème segment thoracique plus grand que les autres ;
Branchies ventrales ou ventrolatérales doubles : une lamelle et des filaments ;
3 « filaments » en bout d’abdomen ;
Yeux dorsaux ou latéraux-dorsaux.
Lac des Îles à Sion, Valais - Suisse, 5 m
01/06/2008
Rédacteur principal : Magali PERRIN
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER