Tête massive, grande bouche
Lambeaux cutanés sur tout le corps et particulièrement sous la mâchoire
Aspect épineux
Coloration à dominante rouge
Grande rascasse rouge, scorpeno, badasco, escourpe (Provence), cappone (Corse), escorpe (Roussillon), capoun (Languedoc)
Large-scaled scorpionfish (GB), Cappone, scorfano rosso (I), Cabracho, rascacio (E), Große Meersau, Roter Drachenkopf (D)
Sebastapistes scorfa (Linnaeus, 1758)
Scorpaena lutea (Risso, 1810)
Scorpaena natalensis Regan, 1906
Scorpaenopsis natalensis (Regan, 1906)
Méditerranée et Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Elle est présente dans toute la Méditerranée. En Atlantique, on peut l'observer sur toute la côte espagnole et la côte française jusqu'en Bretagne, ainsi que le long de la côte nord-africaine jusqu’au Cap Vert, aux Canaries et aux Açores. On la trouve parfois sur les côtes sud de la Grande-Bretagne et de l’Irlande.
Elle vit sur des fonds rocheux et coralligène*, où son camouflage prend toute son importance. On ne la trouvera qu’exceptionnellement à moins de 20 mètres de profondeur.
Ce poisson, posé sur le fond, a une tête longue et massive parsemée de lambeaux cutanés (notamment sous la mâchoire), dont un appendice en palette au dessus de l'œil. La bouche est particulièrement grande et oblique. Sa nageoire dorsale et sa tête sont épineuses. La coloration du corps, qui arbore également des lambeaux cutanés, varie fortement : rouge, orange, rose ou jaune, ces couleurs peuvent être très pâles ou au contraire très vives. Sa taille maximale est d’environ 50 cm, 30 à 40 cm en moyenne. C’est la plus grande rascasse méditerranéenne (avec la rascasse rose Scorpaena elongata). Une tache noire est très souvent visible au milieu de la nageoire dorsale (entre la 6ème et la 11ème épine).
Grâce à sa gueule protractile*, il avale les crustacés décapodes* et amphipodes*, mysidacés*, copépodes*, mollusques. Il chasse également de petits poissons, à l’affût.
La reproduction a lieu à la fin du printemps et en été (mai à août), les œufs étant pondus sous forme d'une masse gélatineuse. Les larves* se développent en pleine eau avant de rejoindre le fond à une taille de 2-3 cm.
Le chapon étant peu farouche, on observe parfois des petits animaux posés à sa surface (des nudibranches par exemple), mais il ne s’agit bien sûr pas là d’une association.
Comme beaucoup de poissons benthiques*, il possède une vessie natatoire atrophiée et nage donc assez mal.
Nageoire dorsale avec 11 à 12 épines et 9 à 10 rayons mous, anale avec 3 épines et 5 à 6 rayons mous.
Les rascasses sont connues pour les douloureuses piqures de leurs épines venimeuses. Les épines sont dorsales, céphaliques, operculaires, pectorales, pelviennes et anales. Une glande à venin est située dans l’épine elle même, creuse et recouverte de peau fine. Il n’y a pas de canal excréteur. L’appareil venimeux des rascasses est uniquement utilisé pour la défense, et la victime s’injecte elle même le venin par pression sur l’épine.
Les rascasses sont toujours très bien camouflées et immobiles, ce qui les rend difficiles à apercevoir et augmente le nombre d’accidents, qui sont cependant sans gravité. La rascasse fait confiance à son camouflage, et reste parfois immobile même lorsqu’on s'approche à quelques centimètres. Elle se contente alors de dresser sa nageoire dorsale à série d’épines venimeuses.
Comme tous les venins des rascasses, celui-ci est thermolabile. Une source de chaleur supérieure ou égale à 50 °C, à proximité, ou sur la zone envenimée, détruit les principes actifs du venin.
Cette espèce est, de par sa taille, la rascasse méditerranéenne la plus impressionnante. Elle est bien connue des plongeurs car facile à approcher.
Chapon : désigne un jeune coq castré, engraissé spécialement pour la consommation. La grande rascasse rouge, avec ses grosses joues, peut faire penser à un animal particulièrement bien nourri et un peu bouffi.
Grande rascasse rouge : plus grande que la petite rascasse rouge (Scorpaena notata ou rascasse pustuleuse). Le nom rascasse pourrait provenir de l’ancien provençal [rasca] = teigne, par allusion aux taches du poisson qui le font ressembler à un animal teigneux.
Scorpaena : du grec [scorpaina], dérivé de [scorpio] = scorpion, et qui désignait les poissons de mer que nous appelons aujourd’hui "rascasses" ou "poissons-scorpions".
scrofa : signifie "truie" en latin, se référant tout comme le “chapon” à un animal bien nourri.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Scorpaeniformes | Scorpéniformes | Poissons scorpions. |
Sous-ordre | Scorpaenoidei | Scorpénoïdes | |
Famille | Scorpaenidae | Scorpénidés | |
Genre | Scorpaena | ||
Espèce | scrofa |
De profil, sur le sable
Ce chapon, dérangé par un plongeur, est venu se poser sur la sable. On peut alors bien distinguer son corps qui perd son camouflage. On notera l'absence de tache noire sur la dorsale de cet individu, et sa coloration à dominante rose/rouge.
Marseille (13), 30 m
15/12/2006
De face
On remarque, chez ce chapon de face, l'importance de la tête et des lambeaux cutanés, notamment sous la mâchoire.
Marseille (13), 25 m
21/10/2006
Tête
Ce chapon de profil nous permet de bien voir la forme de la tête, et les nombreux lambeaux cutanés sous la mâchoire et au dessus des yeux.
Port-Cros (83), 25 m
11/08/2007
Vue dorsale
Cette vue nous montre l'importance des « joues » du chapon par rapport à son corps.
Marseille (13), 30 m
15/12/2006
De profil
On remarquera ici la tache noire sur la dorsale. Ce chapon a un tête assez petite.
Marseille (13), 25 m
12/12/2006
Robe jaune
Ce chapon, inquiété par le photographe, relève sa nageoire dorsale qui laisse apparaitre sa rangée d'épines. On voit d'autant mieux la coloration jaune que les individus de cette espèce arborent parfois.
La Roure, Cannes (06), 20 m
13/08/2007
Taches orange
La robe peut se parer de taches diverses orange.
Crau de Nao, Rade de Villefranche-sur-mer (06), 25 m
09/06/2007
Profil blanchâtre
Ce chapon à une blancheur inhabituelle, illustrant la diversité des couleurs chez les rascasses.
Marseille (13), 11 m
11/02/2007
A l'affût
On remarque particulièrement sur ce cliché les palettes au-dessus des yeux.
Marseille (13), 30 m
06/08/2007
Juvénile camouflé
Ce chapon juvénile, à la robe rose, se fond parfaitement dans le paysage.
Marseille (13), 35 m
08/04/2006
Femelle gravide
Une femelle chapon gravide en train de « planer », avant de retomber sur le fond.
L'Estartit, Espagne, 12 m
07/2006
Rencontre
Surpris dans une grotte ce chapon dresse ses épines face à l"intruse, Tizette Penin, l'épouse du photographe.
N/A
2005
Combat !
Deux individus se "prennent le bec", toutes nageoires déployées.
Bormes-les-Mimosas (83), 55 m
2019
Rédacteur principal : Thomas VIGNAUD
Vérificateur : Michel PEAN
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
La page sur Scorpaena scrofa sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase