Rotengle

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Europe, Asie occidentale, Amérique du nord, Afrique du nord

Eurasie : largement distribué en Europe et dans la partie occidentale de l'Asie (jusqu'à l'Oural). Absent du sud de la péninsule ibérique, des îles méditerranéennes, de l'Écosse, du nord de la Scandinavie et de l'Islande.
Il a été introduit dans divers pays dont les U.S.A. à la fin du 19e siècle et dans les années 1960-70. Présent un peu partout dans les Grands Lacs, il est apparu au Québec en 1990 via la libération d'appats vivants et il a été capturé récemment dans le lac Saint Pierre.
Également introduit en Afrique du Nord et en Nouvelle-Zélande.
Présent partout en France et en Belgique. Il a été introduit en Corse en 1970.
Remarque : les signalements en Sibérie sont dus à une confusion avec le gardon.

Biotope

Dans les lacs et les cours d'eau à courant lent (zone des brèmes), il se trouve en bancs dans la végétation.
Il hiverne en eau plus profonde.
Il supporte une eau de mauvaise qualité voire même polluée. Il est présent également en eau saumâtre.

Description

Il est facilement identifiable par le plongeur : l'aspect argenté de son corps, les yeux et les nageoires rouges permettent d'identifier les gardons et les rotengles. Un coup d'œil plus attentif à la position des nageoires dorsale et ventrales fera ensuite la différence entre les deux espèces. Si les nageoires ventrales sont placées plus en avant que la dorsale, il s'agit du rotengle.
La bouche, petite, terminale, s'ouvre en oblique vers le haut.
La taille va généralement de 20 à 30 cm pour un poids de 200 à 400 g et un âge de 10 ans. Les maximums reportés sont de 50 cm pour 2 kg et 19 ans.

Espèces ressemblantes

Rutilus rutilus (gardon) : chez le rotengle, les nageoires ventrales sont placées plus en avant que la dorsale alors que chez le gardon ces nageoires sont sur la même ligne verticale.

Remarque : il arrive que le rotengle se croise (création d’hybride) avec d’autres espèces de cyprinidés comme le gardon Rutilus rutilus (hybrides fertiles) et le carassin commun Carassius carassius, plus rarement avec la brème bordelière Blicca bjoerkna ou l’ablette Alburnus alburnus.

Alimentation

Omnivore, le rotengle est polyphage et se nourrit d'insectes, de crustacés, de mollusques, et de végétaux. Les adultes préfèrent se nourrir de végétaux (tendance phytophage). En hiver, il réduit son alimentation.

Reproduction - Multiplication

Frai au printemps (d'avril à juin) lorsque la température de l'eau est égale ou supérieure a 15 degrés. Les mâles affichent une éruption de petits tubercules de frai gris blanc sur la tête et le dos : les "boutons de noce". Cela se remarque également chez les femelles, mais de manière moins développée. La ponte est fractionnée (faite en plusieurs fois). Les œufs collants, incolores ou jaune pâle (100.000 à 200.000 œufs par femelle) sont pondus dans la végétation ou sur des pierres. Ils mesurent 1,5 mm de diamètre et éclosent au bout de 3 à 10 jours.
Les larves ont une vésicule vitelline et restent attachées passivement aux plantes ou au fond jusqu'à résorption de la vésicule. Ensuite, elles se nourrissent de plancton animal, près du rivage.
La maturité sexuelle est atteinte après 2-3 ans.

Vie associée

Les rotengles jouent un rôle important en convertissant des aliments animaux et végétaux du fond en nourriture pour de nombreux poissons de valeur car ils sont des proies pour les brochets, les perches, les sandres et les anguilles.

Divers biologie

Ce poisson, grégaire, recherche sa nourriture en bande d'une dizaine d'individus.
Il hiberne plusieurs mois en hiver.

Informations complémentaires

De nombreux plongeurs croient au printemps que les rotengles sont malades : ils sont en effet couverts de « points blancs » rappelant la maladie des points blancs très commune dans les aquariums. Il n'en est rien, ces poissons ont simplement revêtu leur livrée nuptiale "les boutons de noce" (présence de tubercules coniques sur tout le corps).
Autochtone de la France continentale, il a été introduit en Corse en 1970 dans 3 plans d'eau artificiels de la plaine orientale de l'île (Réservoirs de Peri, Teppe-Rosse, Alzitone). Les pêcheurs l'ont ensuite disséminé dans divers barrages (Ospedale, Tolla), gravières (Porto-Vecchio, Gravona), canaux (Biguglia) et grandes rivières (Gravona, Tavignano). Son impact sur les écosystèmes de la Corse n'est pas encore connu.

Origine des noms

Origine du nom français

Rotengle : de l'allemand [Roteugel] = œil rouge

Origine du nom scientifique

Scardinius : ?
erythrophthalmus : du grec [eryth-] = rouge et du grec [ophtalmo] = œil, soit œil rouge

Classification