Corps fuselé au pédoncule caudal épais recouvert de petites écailles
Grande tête, bouche largement fendue, commissure des lèves en arrière de l'aplomb de l'œil
Nageoires : dorsale réduite, seconde dorsale adipeuse, caudale à bord postérieur rectiligne
Coloration variable : jaune, gris anthracite, brune ou gris clair ; flancs avec points noirs
Taille de 25-40 cm
Truite fario, truite commune, truite brune (Québec)
Brown trout, river trout (GB), Trota fario (I), Trucha commun (E), Forelle, Bachforelle (D), Beekforel (NL), Potocna pastrva (CR)
Salmo fario Linnaeus, 1758
Trutta fario (Linnaeus, 1758)
Europe - Asie
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Terres antarctiques françaises]La truite fario de souche indigène est la truite commune des lacs et c'est la seule qui était présente avant les alevinages qui ont débuté vers 1930. Elle se retrouve dans toutes les eaux douces d'Europe, mais aussi d'Asie et sans doute dans d'autres parties du continent asiatique.
Elle a été introduite en Amérique du Nord en 1883 et au Québec en 1890. Elle est présente principalement dans le sud de la province. Elle a également été introduite aux îles Kerguelen (Terres australes françaises).
La truite fario aime une eau claire, froide, venant des lieux élevés, coulant avec rapidité sur un fond pierreux. On la trouvera donc aisément dans toutes les eaux de montagne, dans les rivières et les ruisseaux, aussi bien que dans les lacs, mais plus rarement dans les eaux stagnantes ayant un fond boueux (il lui faut une eau très aérée).
Elle ne peut vivre et se reproduire que dans les eaux fraîches à forte teneur en oxygène. On la rencontre sur la partie supérieure des fleuves et rivières.
C'est un poisson robuste qui peut remonter de rapides courants et sauter à une grande hauteur. Ainsi, en France, la truite fario est retrouvée dans les Pyrénées jusqu'à l'altitude de 2 270 m, et dans les Alpes jusqu'à 2 000 m.
Longueur moyenne: 20-35 cm ; maximale: 1 m.
Poids moyen: 150-400 g ; maximal : plus de 7 kg.
Durée de vie : 6 à 13 ans.
La truite fario a le corps comprimé, peu allongé et couvert de petites écailles. La tête est large ; le museau est gros, obtus et plus ou moins arrondi ; la bouche largement ouverte avec une mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure (les 2 étant garnies de dents crochues).
La nageoire dorsale se compose de 3 à 4 rayons simples et de 9 à 11 rayons branchus, l'anale de 3 rayons simples et de 7 à 9 rayons divisés ; chez les jeunes, la caudale est fourchue, alors qu'elle est parfois complètement découpée chez les individus adultes.
De couleur variable, on la trouve avec une robe noire, jaune ou brune avec des points rouges et noirs assez marqués, une adipeuse très colorée de rouge en général, plus longiligne. Les truites vivant plus au fond ont une robe plus claire qui laisse parfois penser à des truites arc en ciel.
Le genre Salmo est un des six genres qui constituent la sous-famille des Salmoninae, celle-ci étant une des trois composantes de la famille des Salmonidae. Ce genre regroupe trois espèces : la truite commune (Salmo trutta) répartie en Europe et dans le nord de l'Afrique, le saumon atlantique (Salmo salar), colonisant l'océan Atlantique-Nord et la carpione (Salmo carpio) dont la présence est restreinte au lac de Garde en Italie du Nord.
Espèces semblables :
1 - La truite arc-en-ciel (Onchorhynchus mykiss, Famille : Salmonidae). De même forme générale et de couleur argentée avec une bande rouge-orangé sur les flancs, elle porte de très nombreux points noirs et sa tête est plus petite. La truite arc-en-ciel paraît plus trapue que la fario. Plus tolérante à la pollution, elle ne se fixe pas longtemps sur un même poste et accepte plus volontiers la présence de ses congénères.
2 - Le saumon de fontaine ou omble de fontaine (Salvelinus fontinalis, Famille : Salmonidae). Malgré son nom, il n'a rien à voir avec le saumon. De robe vert-bleuté ponctuée de taches rouges et bleues, avec d'autres taches vermiculées jaune pâle ornant la partie supérieure de ses flancs, et ayant 2 bandes rouges plus ou moins claires sur le ventre, le saumon de fontaine à une tête très trapue, une bouche très largement fendue et des nageoires bien développées.
Carnassière dès son jeune âge, la truite fario consomme toutes sortes d'invertébrés, larves, insectes, crustacés, mollusques. Plus elle vieillit, plus les vairons, loches, chabots et même truitelles rentrent dans son menu. Mais elle consomme aussi volontiers des proies terrestres tombées malencontreusement dans l'élément liquide telles que sauterelles ou vers de terre.
Pour le frai la truite recherche des eaux peu profondes. Elle se reproduit à partir de 3 ans (soit une taille de 0,25 m et un poids de 200 g).
La truite fario fraie d'octobre jusqu'à février dans certaines régions. La ponte a lieu plus tôt à la source d'une rivière que vers son embouchure. La fécondation est externe. Les œufs, de la taille d'un pois, sont laissés dans un trou et ensuite recouverts de sable. L'incubation dure de quarante à soixante jours, suivant la température (400 degrés x jours*).
Les larves, longues de 15 à 25 mm, se cachent dans les interstices du fond et vivent sur leur vésicule vitelline jusqu'à leur émergence au printemps (800 degrés x jours* après la ponte).
Les juvéniles occupent ensuite un territoire et développent une hiérarchie pour l'occupation des meilleures zones de nourrissage. Ils effectuent pour cela des migrations plus ou moins importantes vers l'aval.
Remarque : avant même que les œufs soient développés, beaucoup de poissons de fond en détruisent ou en dévorent un grand nombre. Plus tard, beaucoup de poissons donnent la chasse aux jeunes truites, même les truites adultes qui dévorent leur propre progéniture. Enfin, plus âgées, les truites ont de terribles ennemis tels les rats d'eau et les couleuvres aquatiques.
Les truites d'élevage vivent dans un environnement plus monotone (des bassins aux parois lisses) que les truites sauvages. Il en résulte un moins bon développement de leur cerveau qui est plus petit. Cela pourrait expliquer, au moins en partie, leur faible taux de survie quand elles sont relâchées dans le milieu naturel.
La couleur rose à rouge-orangé de la chair de la truite provient de son alimentation : il s'agit d'un pigment (l'astaxanthine) produit par des algues microscopiques consommées par des crustacés comme les crevettes et les gammares qui sont les proies de ce poisson. Cette couleur étant réclamée par le consommateur, les élevages incorporent à l'alimentation des truites de l'astaxanthine de synthèse quelques semaines avant l'abattage et la mise sur le marché.
Comestible et de chair délicate, la truite fario est particulièrement recherchée par les pêcheurs.
La truite commune a un fort degré de polymorphisme* ce qui, dans le passé, a eu pour résultat la description d'environ 50 espèces différentes. Actuellement, selon certains auteurs, une seule espèce (Salmo trutta) devrait être retenue en France avec trois formes écologiques :
- la truite de rivière (Salmo trutta fario) qui reste dans les cours d'eau et garde sa robe de juvénile ;
- la truite de mer (Salmo trutta trutta) qui met en place des mécanismes d'adaptation à l'eau salée, développe une robe argentée et un comportement de banc ;
- la truite de lac (Salmo trutta lacustris) qui adopte elle aussi une robe plus ou moins argentée.
L'introduction de l'omble de fontaine (Salvelinus fontinalis) dans le lac de Melo en Corse a semble-t-il contribué à la disparition de la forme locale de la truite commune.
De portée nationale :
Poissons protégés : Article 1
Truite : du latin [tructa] = truite
Salmo: du latin [Salmo] = saumon
trutta : du latin [tructa] = truite
fario : du latin [farĭo] = truite saumonée.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Protacanthopterygii | Protacanthoptérygiens | |
Ordre | Salmoniformes | Salmoniformes | |
Famille | Salmonidae | Salmonidés | |
Genre | Salmo | ||
Espèce | trutta fario |
Individu
De couleur variable, on la trouve avec une robe noire, jaune ou brune avec des points rouges et noirs assez marqués, une adipeuse très colorée de rouge en général, plus longiligne.
N/A
29/09/2005
Flancs ponctués de rouge et noir
Résurgence de la nappe phréatique en Centre Alsace, 1 m
12/04/2009
Individu
Les truites vivant plus au fond ont une robe plus claire qui laisse parfois penser à des truites arc-en-ciel.
Le Gua qui alimente le lac de Aiguebelette, 1 m
26/02/2005
Bouche
La bouche est largement fendue avec une mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure (les 2 étant garnies de dents crochues).
Le Gua qui alimente le lac de Aiguebelette, 1 m, de nuit
19/05/2005
Tête
La tête est large ; le museau est gros, obtus et plus ou moins arrondi.
Le Gua qui alimente le lac de Aiguebelette, 1 m, de nuit
19/02/2005
Maladie - parasites
Cette truite est malade. Affaiblie, elle est une proie facile pour des parasites telle cette sangsue (probablement Piscicola geometra)
Le Gua qui alimente le lac de Aiguebelette, 1 m, de nuit
19/02/2005
Au fil de l'eau
Ce spécimen, photographié depuis la surface, nage paisiblement dans quelques dizaines de centimètres d'eau.
Veules-les-roses (Normandie)
25/07/2009
Truite de la Loue
Cette photo montre les trois bandes noires souvent très apparentes.
Rennes-sur-Loue (25), de nuit
25/04/2010
Planche naturaliste
Marcus Élieser Bloch, 1783, ALLGEMEINE NATURGESCHICHTE DER FISCHE, TOME 1
Cette image fait partie de Biodiversity Heritage Library
N/A
Reproduction de documents anciens
1783
Rédacteur principal : Gaël ROCHEFORT
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Baglinière J.-L., Maisse G. 2002, La biologie de la truite commune (Salmo trutta L.) dans la rivière Scorff, Bretagne : une synthèse des études de 1972 à 1997. INRA Production animale, Vol 15, Issue 5, 319-331.
Dosdat A., Métailler R., Desbruyères E., Huelvan C., 1998, Comparison of brown trout (Salmo trutta) reared in fresh water and sea water to freshwater rainbow trout (Oncorhynchus mykiss): II. Phosphorus balance, Aquatic Living Resources, Vol 11, Issue 1, 21-28.
La page sur Salmo trutta fario dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Salmo trutta fario sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase