Coquille fusiforme, solide, turriculée, de couleur variable (brun clair à très foncé ou pourpre)
Protoconque (premier tour de la coquille) multispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes de même largeur que celles-ci
Présence d’une encoche labiale peu profonde au niveau de la suture
Pas d’opercule
Taille courante de la coquille de 10 à 20 mm
Animal translucide, densément ponctué de blanc
Siphon noir ourlé de blanc à son extrémité
Raphitoma lineolata fuscata F. Nordsieck,1977
Murex purpureus Montagu, 1803
Clathurella purpurea (Montagu, 1803)
Defrancia purpurea (Montagu, 1803)
Philbertia purpurea (Montagu, 1803)
Espèce présente en Atlantique, dans la Manche, et probablement en Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Raphitoma purpurea est présente en Atlantique Nord (depuis la Norvège, les côtes britanniques, la Manche, le Portugal et l'Espagne), dans l'archipel des Açores et sur les côtes africaines de Mauritanie.
Au-delà de la mer d’Alboran (bassin méditerranéen le plus occidental, au contact de Gibraltar), sa présence en mer Méditerranée resterait à confirmer mais R. purpurea est actuellement considérée comme présente (INPN, [Pusateri et al. 2020], etc.).
C'est une espèce rencontrée sur l’estran, en bas du médiolittoral*, principalement sous les pierres ou les coquilles de bivalves vides, jusqu’au circalittoral*, entre 50 et 80 m.
La coquille est fusiforme élancée, turriculée* (en forme de tour), de grande taille, d’une hauteur de 10 à 20 mm, jusqu’à 24 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale*.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte de 7 à 8 tours convexes séparés par une suture* profonde.
La sculpture (relief) se compose d’environ 18 à 21 côtes* axiales fortes, traversées par de fins cordons dont 7 à 8 au-dessus de la suture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment de petits nodules allongés. Les espaces entre les côtes sont de même largeur que les côtes elles-mêmes.
La suture* est étroite et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal large en forme d’entonnoir.
L’encoche labiale* est peu profonde et la columelle* est peu sinueuse. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 9 à 12 dents.
La couleur de la coquille est variable : du brun clair à très foncé ou pourpre, avec des taches ou points blanchâtres pas toujours présents. La suture est parfois ornée de marque blanche en forme de virgule. Le bord labial est blanc intérieurement et extérieurement. Des spécimens albinos sont connus.
Il n'y a pas d'opercule*.
Parmi toutes les espèces du genre Raphitoma, Raphitoma purpurea peut principalement être confondue avec :
Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes et de Siponcles.
Les sexes sont séparés.
Pour la ponte observée (obs. personnelle des auteurs), elle se composait de 6 formes lenticulaires distinctes. Chacune d’elle comportait une partie plane fixée au substrat et une partie supérieure bombée avec en son centre un petit disque de texture plus fine pour le passage des larves*. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères, environ 200, lesquelles contiennent plusieurs embryons.
Les larves véligères* ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).
La coquille peut être occupée par des épibiontes*, surtout des spirorbes et aussi de petites algues.
Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :
Les Raphitoma exclusivement atlantiques des côtes de France comptent actuellement 3 espèces : R. bourguignati (Locard, 1871), R. formosa (Jeffreys, 1867) et R. oblonga (Jeffreys, 1867).
Raphitome pourpre : francisation du nom scientifique.
Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.
purpurea : du latin [purpureus] = pourpre.
Numéro d'entrée WoRMS : 139379
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Raphitomidae | Raphitomidés | |
Genre | Raphitoma | ||
Espèce | purpurea |
Taille de la coquille
La coquille est grande pour le genre, de 10 à 20 mm en moyenne et pouvant dépasser les 23 mm.
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées, sur l’estran en bas du médiolittoral
30/01/2021
Protoconque
Très souvent, les grands spécimens ont la protoconque multispirale cassée.
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées sur l’estran en bas du médiolittoral
30/01/2022
Couleur de la coquille
La coquille est pourpre avec des tâches blanchâtres.
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées sur l’estran en bas du médiolittoral
30/01/2021
Suture
La suture est parfois ornée de marques blanches en forme de virgules.
Sur cet individu, on peut voir ces marques en virgule sous le principal étranglement (suture) de la coquille.
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées sur l’estran en bas du médiolittoral
30/01/2021
Juvénile
Petit spécimen, avec une teinte où le pourpre domine.
Côtes d'Armor (22), Bretagne
Photo prise en milieu reconstitué.
22/04/2023
Corps de l'animal
Le pied de l’animal est blanc laiteux densément ponctué de blanc. Le siphon est noir ourlé de blanc à son extrémité.
On voit bien ici l’œil (tache noire), à la base du tentacule oculaire.
La lèvre externe (ou labre) de la coquille est épaisse et de couleur blanche.
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées sur l’estran, en bas du médiolittoral
30/01/2021
Ponte
Un moment exceptionnel : la ponte composée de 6 formes lenticulaires distinctes.
Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères, environ 200, lesquelles contiennent plusieurs embryons.
Photo prise en aquarium
2023
La ponte in situ
La ponte in situ : on voit bien la forme lenticulaire de la ponte ainsi que les capsules ovigères.
Dans le coin gauche en haut, on peut distinguer des spirorbes, qui parfois occupent la coquille de la raphitome pourpre..
Ploubazlanec, Port de Pors-Even (22)
Par grandes marées sur l’estran, en bas du médiolittoral
17/12/2007 (2017 ??)
Sur l'estran
Voici un individu de 20 mm rencontré dans son milieu, sur le bas du médiolittoral breton.
On peut apercevoir à proximité une belle galathée noire Galathea squamifera.
Pointe de L'Arcouest, Ploubazlanec (22), Atlantique
Sur l'estran
29/09/2023
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Michel LE QUEMENT
Vérificateur : Dominique HORST
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Delongueville C., Scaillet R., 2020, A propos de quelques Raphitomidae en Mer d’Iroise et en Manche (France), Novapex, 21(1), 35-41.
Hoarau A., Le Quément M., 2022, Les Raphitomidae des côtes d’Armor, Bretagne, avec la description de Raphitoma purpurea (Montagu, 1803) et de Raphitoma oblonga (Jeffreys, 1863), Xenophora, 180, 18-24.
Montagu G., 1803, Testacea Britannica or natural history of British shells, marine, land, and fresh-water, including the most minute: Systematically arranged and embellished with figures, J. White, London, Vol. 1, 260-261, planche 9, figs. 3.
Pusateri F., Giannuzzi-Savelli R., Bartolini S. & Oliverio M., 2020. A revision of the Mediterranean Raphitomidae (Neogastropoda, Conoidea) 4 : The species of the group of Raphitoma purpurea (Montagu, 1803) with the description of new species, Bolletino Malacologico, 53, 161-183.
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La page de Raphitoma purpurea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN