Raphitome pourpre

Raphitoma purpurea | (Montagu, 1803)

N° 5836

Espèce présente en Atlantique, dans la Manche, et probablement en Méditerranée

Clé d'identification

Coquille fusiforme, solide, turriculée, de couleur variable (brun clair à très foncé ou pourpre)
Protoconque (premier tour de la coquille) multispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes de même largeur que celles-ci
Présence d’une encoche labiale peu profonde au niveau de la suture
Pas d’opercule
Taille courante de la coquille de 10 à 20 mm
Animal translucide, densément ponctué de blanc
Siphon noir ourlé de blanc à son extrémité

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Raphitoma lineolata fuscata F. Nordsieck,1977
Murex purpureus Montagu, 1803
Clathurella purpurea (Montagu, 1803)
Defrancia purpurea (Montagu, 1803)
Philbertia purpurea (Montagu, 1803)

Distribution géographique

Espèce présente en Atlantique, dans la Manche, et probablement en Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Raphitoma purpurea est présente en Atlantique Nord (depuis la Norvège, les côtes britanniques, la Manche, le Portugal et l'Espagne), dans l'archipel des Açores et sur les côtes africaines de Mauritanie.
Au-delà de la mer d’Alboran (bassin méditerranéen le plus occidental, au contact de Gibraltar), sa présence en mer Méditerranée resterait à confirmer mais R. purpurea est actuellement considérée comme présente (INPN, [Pusateri et al. 2020], etc.).

Biotope

C'est une espèce rencontrée sur l’estran, en bas du médiolittoral*, principalement sous les pierres ou les coquilles de bivalves vides, jusqu’au circalittoral*, entre 50 et 80 m.

Description

La coquille est fusiforme élancée, turriculée* (en forme de tour), de grande taille, d’une hauteur de 10 à 20 mm, jusqu’à 24 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale*.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte de 7 à 8 tours convexes séparés par une suture* profonde.
La sculpture (relief) se compose d’environ 18 à 21 côtes* axiales fortes, traversées par de fins cordons dont 7 à 8 au-dessus de la suture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment de petits nodules allongés. Les espaces entre les côtes sont de même largeur que les côtes elles-mêmes.
La suture* est étroite et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal large en forme d’entonnoir.
L’encoche labiale* est peu profonde et la columelle* est peu sinueuse. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 9 à 12 dents.

La couleur de la coquille est variable : du brun clair à très foncé ou pourpre, avec des taches ou points blanchâtres pas toujours présents. La suture est parfois ornée de marque blanche en forme de virgule. Le bord labial est blanc intérieurement et extérieurement. Des spécimens albinos sont connus.
Il n'y a pas d'opercule*.

Le corps de l'animal est translucide et orné d’une ponctuation blanche.
Le siphon*
est noir ourlé de blanc à son extrémité.
Les tentacules* oculaires portent les yeux sur le tiers antérieur. Le diamètre des tentacules augmente de façon importante après les yeux.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre Raphitoma, Raphitoma purpurea peut principalement être confondue avec :

  • Raphitoma bourguignati, grande espèce également atlantique qui a une suture moins marquée, les cordons au-dessus de l’ouverture sont plus nombreux.
  • Raphitoma atropurpurea, espèce principalement méditerranéenne, qui présente le plus souvent une ligne blanche à la périphérie du dernier tour ainsi que des taches blanches disposées de façon aléatoire (absentes chez R. purpurea). Généralement plus petite que R. purpurea.
  • Alimentation

    Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes et de Siponcles.

    Reproduction - Multiplication

    Les sexes sont séparés.
    Pour la ponte observée (obs. personnelle des auteurs), elle se composait de 6 formes lenticulaires distinctes. Chacune d’elle comportait une partie plane fixée au substrat et une partie supérieure bombée avec en son centre un petit disque de texture plus fine pour le passage des larves*. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères, environ 200, lesquelles contiennent plusieurs embryons.
    Les larves véligères* ont une vie planctonique* longue.
    Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

    Vie associée

    La coquille peut être occupée par des épibiontes*, surtout des spirorbes et aussi de petites algues.

    Informations complémentaires

    Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

    • Une protoconque paucispirale à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
    • Une protoconque multispirale de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

    Les Raphitoma exclusivement atlantiques des côtes de France comptent actuellement 3 espèces : R. bourguignati (Locard, 1871), R. formosa (Jeffreys, 1867) et R. oblonga (Jeffreys, 1867).

    Origine des noms

    Origine du nom français

    Raphitome pourpre : francisation du nom scientifique.

    Origine du nom scientifique

    Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

    purpurea : du latin [purpureus] = pourpre.

    Classification

    Numéro d'entrée WoRMS : 139379

    Termes scientifiques Termes en français Descriptif
    Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
    Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
    Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
    Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
    Famille Raphitomidae Raphitomidés
    Genre Raphitoma
    Espèce purpurea

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