Raphitome chrysalide

Raphitoma pupoides | (Monterosato, 1884)

N° 5899

Espèce présente en Méditerranée

Clé d'identification

Coquille subfusiforme élancée
Protoconque multispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes plus larges que celles-ci
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Pas d’opercule
Animal blanchâtre, ponctué densément de blanc neigeux
Siphon noir ourlé de blanc à son extrémité
Taille courante de 11 à 16 mm

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Cordiera pupoides Monterosato, 1884 (description originale)
Pleurotoma rudis Scacchi, 1836
Pleurotoma reticulata var. brevis Requiem, 1848
Raphitoma neapolitana F. Nordsieck, 1977

Distribution géographique

Espèce présente en Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Raphitoma pupoides est présente dans toute la Méditerranée et l’Adriatique.

Biotope

C'est une espèce des zones infralittorale* et circalittorale*, rencontrée principalement sous les pierres.

Description

La coquille est subfusiforme élancée, mince, grande pour le genre, d’une hauteur de 11 à 16 mm, mais pouvant dépasser les 21 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale* mais très souvent cassée chez cette espèce. Elle est de couleur brun rouge, parfois avec un apex* visible de couleur blanche. Elle a pu être déterminée comme telle par la structure des deux premiers tours restants sur un spécimen.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours de spires*) compte de 6 à 8 tours convexes séparés par une fine suture* inclinée.
La sculpture (relief) se compose d’environ 18 à 22 côtes* axiales non équidistantes, traversées par 6 à 8 cordons spiraux plus fins, au-dessus de la suture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment des nodules peu élevés. Les espaces entre les côtes sont plus larges que les côtes elles-mêmes.

La rampe sous suturale est étroite. L’ouverture ovale se termine par un canal très court. L’encoche labiale* est étroite et profonde. La columelle*est peu sinueuse dans sa partie antérieure. Le bord labial est épaissi et porte de 11 à 13 dents fortes.
Il n’y a pas d'opercule*.

La couleur de fond de la coquille est beige à marron, cerclée par une bande blanche sur le dernier tour. La partie antérieure est plus foncée. Des taches blanches en forme de virgule sont souvent présentes sur la rampe sous suturale.

Le corps de l'animal est blanchâtre ponctué densément de blanc neigeux.
Le siphon* est noir ourlé de blanc à son extrémité.
Les yeux noirs sont portés sur les tentacules* oculaires environ à mi-hauteur.
Le pied est fortement bilobé à l’avant et acuminé sur l’arrière.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre, Raphitoma pupoides peut principalement être confondue avec :

  • Raphitoma andrehoaraui moins fusiforme, qui a moins de cordons, une couleur différente et l’animal a un siphon blanc au lieu de noir.
  • Raphitoma antipolitana moins fusiforme, qui a moins de cordons et une suture plus large.
  • Et la mouvance (complexe*) de Raphitoma cf. echinata qui recoupe plusieurs espèces et dont la différence réside surtout par le profil en cône non turriculé et un siphon très court chez Raphitoma pupoides.

On pourra également comparer Raphitoma pupoides avec d'autres membres du genre ou de genres proches, les différences observables à l’œil nu pour des non spécialistes étant parfois subtiles sur de si petits animaux. Par exemple : Raphitoma horrida, R. cordieri, R. andrehoaraui, R. antipolitana... Les genres Leufroya et Cyrillia sont proches également (par exemple Leufroyia concinna, Leufroyia leufroyi ou Cyrillia linearis).

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent.
Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* véligères*, ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Informations complémentaires

Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

  • Une protoconque paucispirale à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
  • Une protoconque multispirale de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.
Les Raphitoma stricto sensu méditerranéennes sont en cours de révision et comptent actuellement 50 espèces, mais certaines restent encore à décrire.

Origine des noms

Origine du nom français

Raphitome chrysalide : traduction du nom scientifique, bien que le nom d'espèce, pupoides, puisse également être traduit par "en forme de pupe*". Ce nom évoque la forme de la coquille, qui ressemble à celle du cocon des chrysalides d'insectes.

Origine du nom scientifique

Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille.
Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

pupoides : du latin [pupa] = pupe.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 139378

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Famille Raphitomidae Raphitomidés
Genre Raphitoma
Espèce pupoides

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