Raphitome de Philbert

Raphitoma philberti | (Michaud, 1829)

N° 5808

Espèce présente en Méditerranée jusqu’à Gibraltar

Clé d'identification

Coquille fusiforme élancée en forme de tour (turriculée)
Protoconque (premier tour de la coquille) paucispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes plus larges que celles-ci
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Pas d’opercule
Animal translucide, ponctué de blanc
Siphon noir ourlé de blanc à son extrémité
Taille courante de 8 à 15 mm

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Pleurotoma philberti Michaud, 1829
Pleurotoma variegata Philippi, 1836
Pleurotoma variegatum Philippi, 1836
Pleurotoma versicolor Scacchi, 1836

Distribution géographique

Espèce présente en Méditerranée jusqu’à Gibraltar

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Raphitoma philberti est présente dans toute la Méditerranée, jusqu’au détroit de Gibraltar.

Biotope

C'est une espèce des zones infralittorale* et circalittorale*, rencontrée principalement sous les pierres et les fonds de posidonies.

Description

La coquille est fusiforme élancée, turriculée*, de taille moyenne pour le genre, d’une hauteur de 8 à 15 mm.

La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est paucispirale*, de couleur plus ou moins foncée ayant la forme d’un gros bouton. Le nucleus (petit bouton à l'apex de la protoconque) est blanc.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte de 5 à 7 tours séparés par une suture* profonde.
La sculpture
(relief) se compose d’environ 16 à 19 côtes* axiales, traversées par 18 cordons spiraux plus fins, dont 7 à 8 au-dessus de la suture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment des nodules allongés, plus acuminés sur les deux premiers tours. Les espaces entre les côtes sont plus larges que les côtes elles-mêmes.
La suture est étroite et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal court et large en forme d’entonnoir. L’encoche labiale* est bien marquée et la columelle* est peu sinueuse. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 9 à 10 dents.

La couleur de la coquille est variable, du fauve au marron plus ou moins foncé à presque noir. Une ligne blanche interrompue est parfois présente au niveau de l’ouverture. Des taches et bandes verticales sont présentes de façon aléatoire.
Il n'y a pas d'opercule*.

Le corps de l'animal est translucide et orné d’une ponctuation blanche. Le siphon* est noir ourlé de blanc à son extrémité. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires environ à mi-hauteur.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre Raphitoma, Raphitoma philberti peut principalement être confondue avec :

  • Raphitoma locardi Pusateri, Giannuzzi-Savelli & Oliverio, 2013, considérée comme espèce jumelle avec une protoconque multispirale. Sa coquille est moins fusiforme. Son aspect « velouté » permet de faire la différence.
  • Raphitoma atropurpurea diffère par sa protoconque multispirale. Elle se distingue également par la présence d’une bande blanche sur la périphérie du dernier tour.

    On pourra également comparer avec d'autres membres du genre ou de genres proches, les différences observables à l’œil nu pour des non spécialistes étant parfois subtiles sur de si petits animaux. Par exemple : Raphitoma horrida, R. cordieri, R. andrehoaraui, R. antipolitana... Les genres Leufroya et Cyrillia sont proches également (par exemple Leufroyia concinna, Leufroyia leufroyi ou Cyrillia linearis).

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes (Delaunois & Sheridan 1989).

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* véligères*, ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Informations complémentaires

Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

  • Une protoconque paucispirale à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire* dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proche de leur lieu d’éclosion.
  • Une protoconque multispirale de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Les Raphitoma stricto sensu* méditerranéennes sont en cours de révision et comptent actuellement 46 espèces, dont certaines sont encore à décrire.

Origine des noms

Origine du nom français

Raphitome de Philbert : André-Louis Gaspard Michaud, descripteur initial de l'espèce (sous le nom de Pleurotoma philiberti) écrit dans le Bulletin d'histoire naturelle de la Société Linnéenne de Bordeaux, tome troisième, de 1829 : l'espèce est « dédiée à notre jeune ami Philbert, naturaliste à Montpellier. C’est lui qui le premier, nous a fait séparer cette espèce de celles déjà connues. ».

Origine du nom scientifique

Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

philberti : latinisation du nom propre Philbert, l’espèce lui étant dédiée.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 139375

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Famille Raphitomidae Raphitomidés
Genre Raphitoma
Espèce philberti

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