Raphitome de Locard

Raphitoma locardi | Pusateri, Giannuzzi-Savelli & Oliverio, 2013

N° 5851

Méditerranée

Clé d'identification

Coquille fusiforme élancée en forme de tour (turriculée)
Protoconque (premier tour de la coquille) multispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes plus larges que celles-ci
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Pas d’opercule
Animal blanchâtre, ponctué de blanc
Siphon noir ourlé de blanc à son extrémité
Taille courante de 8 à 14 mm

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Clathurella cylindrica Locard & Caziot, 1900
Raphitoma cylindrica (Locard & Caziot, 1900)

Distribution géographique

Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Raphitoma locardi est présente dans toute la Méditerranée (ainsi que probablement dans l'Atlantique proche).

Biotope

C'est une espèce des zones infralittorale* et circalittorale*, rencontrée principalement sous les pierres et les fonds de posidonies.

Description

La coquille est fusiforme élancée, turriculée*, d’une hauteur de 8 à 14 mm (taille moyenne pour le genre).

La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale*, de couleur foncée.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte 6 à 7 tours convexes séparés par une suture* profonde. Le dernier tour est ventru en son milieu pour s’atténuer ensuite. Il représente environ la moitié de la longueur de la coquille.
La sculpture (relief) se compose d’environ 21 côtes* axiales, traversées par 25 cordons spiraux plus fins, dont 8 au-dessus de l’ouverture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment des nodules allongés, plus acuminés* sur les premiers tours. Les espaces entre les côtes sont plus larges que les côtes elles-mêmes.
La rampe sous suturale est étroite, la suture profonde et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal court et large en forme d’entonnoir. L’encoche labiale* est étroite et peu profonde et la columelle* peu sinueuse. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte 12 dents.

La fasciole* siphonale comporte 8 cordons noduleux forts.
La couleur de la coquille est variable, pourpre à marron plus ou moins foncé. Des taches blanches ou beiges disposées de façon aléatoire sont parfois présentes.
Il n'y a pas d'opercule*.

Le corps de l'animal est blanchâtre ponctué de blanc. Le siphon* est parsemé de points blancs peu denses et il est ourlé de blanc à son extrémité. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires environ à mi-hauteur.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre, Raphitoma locardi peut principalement être confondue avec :

  • Raphitoma atropurpurea (Locard & Caziot, 1900) partage avec R. locardi cette couleur très foncée, pourpre mais la coquille est plus fusiforme. De plus une bande blanche ininterrompue à la périphérie du dernier tour est souvent présente.
  • Raphitoma philberti (Michaud, 1829) considérée comme espèce jumelle, diffère par sa protoconque paucispirale*. L’aspect velouté de R. locardi permet également de faire la distinction.

On pourra également comparer Raphitoma locardi avec d'autres membres du genre ou de genres proches, les différences observables à l’œil nu pour des non spécialistes étant parfois subtiles sur de si petits animaux. Citons par exemple : Raphitoma horrida, R. cordieri, R. andrehoaraui, R. antipolitana... Les genres Leufroya et Cyrillia sont proches également (par exemple Leufroyia concinna, Leufroyia leufroyi ou Cyrillia linearis).

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs.
Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent.
Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* véligères*, ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Divers biologie

Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

  • Une protoconque paucispirale* à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves* véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
  • Une protoconque multispirale* de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Les Raphitoma stricto sensu méditerranéennes sont en cours de révision et comptent actuellement 46 espèces, mais certaines restent encore à décrire.

Origine des noms

Origine du nom français

Raphitome de Locard : francisation du nom scientifique Raphitoma locardi.

Origine du nom scientifique

Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

locardi : latinisation du nom propre Locard, l’espèce étant dédié à Étienne Alexandre Arnould Locard (1841-1904), naturaliste, malacologiste et géologue français, auteur de plusieurs centaines de descriptions d'espèces, notamment chez les moules d'eau douce et les escargots. Membre de la Société linnéenne de Lyon et de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, Locard a initialement décrit cette espèce, en compagnie d'Eugène Caziot, sous le nom de Clathurella cylindrica (du latin [cilindrus] = cylindre, les auteurs ayant mis en avant sa forme cylindrique) en 1900.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1301602

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Famille Raphitomidae Raphitomidés
Genre Raphitoma
Espèce locardi

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