Raphitome bicolore

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Espèce présente en Méditerranée et proche Atlantique

Raphitoma bicolor est présente dans toute la Méditerranée et elle est mentionnée pour l’Atlantique espagnol (Espagne, Ria de Vigo).

Biotope

C'est une espèce des zones infralittorale* et circalittorale*, rencontrée principalement sous les pierres et dans les algues brunes courtes.

Description

La coquille est fusiforme*, biconique (il y a 2 cônes symétriques par rapport au centre de la coquille), turriculée*, d'une taille moyenne pour le genre, d’une hauteur de 8 à 11 mm rarement jusqu’à 15 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale*.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte 5 à 6 tours convexes séparés par une suture* profonde.
La sculpture (relief) se compose d’environ 15 à 17 côtes* axiales épaisses, traversées par 5 à 6 cordons au-dessus de l’ouverture. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leurs points de rencontre forment des forts nodules, plus acuminés* sur les premiers tours. L’espace entre les côtes est moins large que celles-ci.
La rampe sous-suturale est étroite, la suture profonde et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal court et large en forme d’entonnoir. L’encoche labiale* est étroite et peu profonde et la columelle* peu sinueuse. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte 9 dents.
La fasciole* siphonale comporte 8 cordons noduleux forts.

La couleur de fond de la coquille est brun pourpre, avec une ou deux bandes blanchâtres au-dessus de la suture. Des taches blanches ou beiges, disposées de façon aléatoire, sont souvent présentes.
Il n'y a pas d'opercule*.

Le corps de l'animal est hyalin* ponctué densément de blanc. Le siphon* est noir et parfois ourlé de blanc à son extrémité.
Le pied est fortement bilobé antérieurement. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires environ à mi-hauteur.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre, Raphitoma bicolor peut principalement être confondue avec :

• Raphitoma locardi Pusateri, Giannuzzi-Savelli & Oliverio, 2013. Plus fusiforme, de couleur plus foncé. L’aspect velouté de R. locardi permet également de faire la distinction avec R. bicolor.
• Raphitoma densa (Monterosato, 1884). La coquille est plus fusiforme, avec des taches gris cendré.
• Raphitoma farolita F. Nordsieck, 1977. Considérée comme espèce jumelle de R. bicolor, elle s’en différencie par sa protoconque paucispirale*.

On pourra également comparer Raphitoma bicolor avec d'autres membres du genre ou de genres proches, les différences observables à l’œil nu pour des non spécialistes étant parfois subtiles sur de si petits animaux. Par exemple : Raphitoma horrida, R. cordieri, R. andrehoaraui, R. antipolitana... Les genres Leufroya et Cyrillia sont proches également (par exemple Leufroyia concinna, Leufroyia leufroyi ou Cyrillia linearis).

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent.
Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides Polychètes.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés. Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*.
Les larves* véligères*, ont une vie planctonique* longue. Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Informations complémentaires

Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

• Une protoconque paucispirale* à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proche de leur lieu d’éclosion.
• Une protoconque multispirale* de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Les Raphitoma stricto sensu méditerranéennes sont en cours de révision et comptent actuellement 48 espèces, mais certaines restent encore à décrire.

Origine des noms

Origine du nom français

Raphitome bicolore : traduction du nom scientifique, pointant la caractéristique visuelle de la coquille, à deux couleurs tranchées (du latin bicolor).

Origine du nom scientifique

Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

bicolor : de l'adjectif latin bicolor, dérivé de [color], couleur, avec le préfixe [bi-], deux. Effectivement, la coquille de R. bicolor est brun pourpre et marquée par des bandes blanchâtres placées de manière irrégulière, comme l’écrit l’auteur.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 248257