Raphitome d'Azuar

Raphitoma azuari | Pelorce & Horst, 2020

N° 5684

Espèce présente en Méditerranée

Clé d'identification

Coquille fusiforme en forme de tour (turriculée), à l'aspect épineux
Protoconque (premier tour de la coquille) paucispirale
Côtes axiales à peine plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes plus larges que celles-ci
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Pas d’opercule
Animal translucide, jaunâtre ponctué densément de blanc
Taille courante de 11 à 15 mm, maximale de 22 mm

Noms

Distribution géographique

Espèce présente en Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

En Méditerranée, outre les côtes françaises de métropole et de Corse, l’espèce a été signalée en Italie, en Sicile et l'île de Pantelleria.

Biotope

C'est une espèce de l’infralittoral*, rencontrée principalement sous les pierres.

Description

La coquille est fusiforme*, turriculée*, grande pour le genre, d’une hauteur de 11 à 15 mm et jusqu’à 22 mm pour les plus grands spécimens.

La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est paucispirale*. La téléoconque* compte de 6 à 7 tours.
La sculpture (relief) se compose d’environ 16 à 20 côtes axiales, traversées par 16 à 20 cordons spiraux plus fins, dont 5 à 7 au-dessus de la suture*. Leur croisée dessine un maillage rectangulaire et leur point de rencontre forme des nodules allongés et acuminés*, surtout sur les premiers tours, donnant à la coquille un aspect épineux.
Les espaces entre les côtes sont plus larges que les côtes elles-mêmes. L’intérieur peut être orné de tirets blancs.
La suture est large et lisse ornée de marques blanches en forme de virgule. Elle délimite une rampe sous-suturale large et inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal court et ouvert en forme d’entonnoir. L’encoche labiale* est bien marquée et la columelle* est pratiquement droite. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 9 à 13 dents.
La couleur de la coquille se partage entre le beige et le marron. Une bande beige marron se dessine sur le dernier tour d’une épaisseur de 2 côtes.
Il n'y a pas d'opercule*.

Le corps de l’animal est de couleur jaunâtre, translucide et orné d’une dense ponctuation blanche. Le siphon* est noir, ourlé de blanc à son extrémité. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires environ à mi-hauteur.

Espèces ressemblantes

Parmi toutes les espèces du genre Raphitoma, R. azuari peut principalement être confondue avec :

  • Raphitoma antipolitana Pelorce & Horst, 2020 qui a une protoconque différente, multispirale* au lieu de paucispirale. L’animal a une couleur différente : blanc au lieu de jaunâtre.

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs carnivores* de petits invertébrés.
Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Néanmoins, la nature exacte de ces proies n'est pas connue à ce jour.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*).
Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*. Les larves* véligères* ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Informations complémentaires

Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :

  • Une protoconque paucispirale à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
  • Une protoconque multispirale de 3 à 4 tours, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Les Raphitoma stricto sensu méditerranéens sont en cours de révision et comptent actuellement 46 espèces, dont certaines sont encore à décrire.

Origine des noms

Origine du nom français

Raphitome d’Azuar : l'espèce est dédiée au docteur Pierre Azuar, chirurgien gynécologue et plongeur photographe, qui est un des premiers à avoir trouvé cette nouvelle espèce.

Origine du nom scientifique

Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.

azuari : latinisation du nom propre Azuar, l’espèce étant dédiée à Pierre Azuar.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1434231

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Famille Raphitomidae Raphitomidés
Genre Raphitoma
Espèce azuari

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