Coquille fusiforme en forme de tour (turriculée), à bords convexes
Protoconque (premiers tours de la coquille) multispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Espaces entre les côtes plus larges que celles-ci
Présence d’une encoche labiale au niveau de la suture
Pas d’opercule
Animal translucide, ponctué densément de blanc
Taille courante de 12 à 15 mm, maximale de 18,5 mm
Espèce présente en Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]En Méditerranée, l’espèce n'a été signalée pour l’instant que pour la localité type* (Antibes, 06) et la Corse.
C'est une espèce de l’infralittoral*, rencontrée principalement sous les pierres.
La coquille est fusiforme, turriculée*, solide, grande pour le genre, d’une hauteur de 12 à 15 mm et jusqu’à 18,5 mm pour les plus grands spécimens trouvés.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale*. La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) compte de 5 à 7 tours.
La sculpture (relief) se compose d’environ 15 à 18 côtes* axiales, traversées par 20 à 24 cordons spiraux plus fins, dont 6 à 9 au-dessus de la suture*. Leur croisée dessine un maillage presque carré et leur point de rencontre forme des nodules allongés et acuminés*, surtout sur les premiers tours, donnant à la coquille un aspect épineux. Les espaces entre les côtes sont plus larges que les côtes elles-mêmes.
La suture* est large et lisse, presque noire et ornée de marques blanches en forme de virgule. Elle délimite une rampe sous-suturale inclinée. L’ouverture ovale se termine par un canal court et ouvert en forme d’entonnoir.
L’encoche labiale* est bien marquée et la columelle* est peu inclinée. Le bord labial est épaissi chez les sujets adultes et comporte de 8 à 11 dents fortes.
La couleur de la coquille se partage entre le beige et le marron avec une alternance de bandes et de zones plus ou moins foncées presque noires. La protoconque est souvent de couleur orange foncé surmontée d’un nucleus blanc.
Il n'y a pas d'opercule*.
Le corps de l’animal, translucide, possède une ponctuation blanche. Le siphon* est noir, ourlé densément de blanc à son extrémité. Les yeux sont portés sur les tentacules* oculaires, environ à mi-hauteur.
Parmi toutes les espèces du genre Raphitoma, R. antipolitana peut principalement être confondue avec :
On pourra également comparer avec d'autres membres du genre ou de genres proches, les différences observables à l’œil nu pour des non spécialistes étant parfois subtiles sur de si petits animaux. Par exemple : Raphitoma horrida, Raphitoma cordieri... Les genres Leufroya et Cyrillia sont proches également (par exemple Leufroyia concinna, Leufroyia leufroyi ou Cyrillia linearis).
Comme tous les membres de la super-famille des Conoïdés, les Raphitoma sont des prédateurs. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont ils se nourrissent. Néanmoins, la nature exacte de ces proies n'est pas connue à ce jour.
Les sexes sont séparés.
Les œufs sont déposés dans des capsules ovigères*. Les larves* véligères* ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).
Les Raphitoma peuvent avoir deux types de protoconque :
Les Raphitoma stricto sensu méditerranéens sont en cours de révision et comptent actuellement 46 espèces, dont certaines sont encore à décrire.
Raphitome d’Antibes : l’espèce a été trouvée à Antibes, au cap du même nom, dans les Alpes-Maritimes.
Raphitoma : du grec [rhaphé] = couture, suture ; et [tomé] = coupe, coupure, taille. Il s'agit effectivement d'un gastéropode caractérisé par une petite entaille attenante à la suture postérieure.
antipolitana : en référence au nom grec de la ville azuréenne d’Antibes (06), qui s’appelait « Antipolis ».
Numéro d'entrée WoRMS : 1434233
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Raphitomidae | Raphitomidés | |
Genre | Raphitoma | ||
Espèce | antipolitana |
Aspect de la coquille
La coquille est fusiforme et turriculée, d’un aspect épineux.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 18 m
19/09/2019
Taille de la coquille
La coquille est grande pour le genre, d’une hauteur de 12 à 15 mm voire plus, comme pour cet individu.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 19 m
05/10/2019
Protoconque multispirale
La protoconque, c'est-à-dire la partie la plus ancienne de la coquille, à son apex (ici tout à droite), est multispirale.
Elle est souvent de couleur orange foncé surmontée d’un nucleus blanc.
C'est un élément important de la discrimination des espèces du genre.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 10 m
19/09/2019
Protoconque multispirale (détail)
La protoconque multispirale fait environ 3 tours et demi et est de couleur orangée.
Le Graillon, cap d'Antibes, Méditerranée
20/07/2020
Le corps de l’animal
Le corps de l’animal possède une ponctuation blanche.
Le siphon est noir, ourlé densément de blanc à son extrémité. Les yeux sont portés sur les tentacules oculaires environ à mi-hauteur.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 15 m
23/08/2015
Spécimen avec protoconque cassée
Il assez peu courant de trouver des spécimens ayant une protoconque intacte. Ce qui pose une difficulté pour identification et en particulier pour sa distinction avec Raphitoma azuari.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 20 m
01/09/2019
Juvénile avec protoconque intacte
Un juvénile avec une protoconque entière.
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 12 m
13/07/2019
Juvénile avec protoconque cassée
Un juvénile à la protoconque déjà cassée, pour lequel il subsistera un doute sur son identification et la confusion possible avec Raphitoma azuari dont la protoconque est paucispirale (et non pas multispirale).
Cap d'Antibes (06), Méditerranée, 10 m
27/08/2016
Dans les Bouches-du-Rhône
Ce bel individu est probablement Raphitoma antipolitana. La difficulté d'identification formelle à 100% est principalement due à la protoconque cassée. On peut donc imaginer ici qu'elle était paucispirale, d'autant que le dernier tour de spire est rouge alors que chez l’espèce la plus proche (R. azuari), elle est généralement jaune doré.
De même, le corps hyalin semble blanc, les nuances jaunâtres semblant provenir de la transparence du pied sur le substrat jaune. C'est donc ici, le diagnostique des spécialistes du genre, rédacteurs de la fiche, mais ils restent toujours prudents dans ces cas de protoconque cassée...
Parc National des Calanques (13), Méditerranée, 5 m
30/07/2024
Comparatif protoconques R. antipolitana vs R. azuari
Voici une vue comparative sur les protoconques COMPLÈTES respectives entre Raphitoma antipolitana (en haut) et E. azuari (en bas).
Photos ex situ.
2024
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Dominique HORST
Vérificateur : Elisabeth JUAN HORST
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Gianuzzi-Savelli R., Pusateri F., Bartolini, S., 2018, A revision of the Mediterranean Raphitomidae (Gastropoda: Conoidea). 5: loss of planktotrophy and pairs of species, with the description of four new species, Bollettino malacologico, 54(11), 77p.
Giannuzzi-Savelli R., Pusateri F. Bartolini S., 2019, A revision of the Mediterranean Raphitomidae, 8: on two poorly known species of Raphitoma Bellardi, 1847: R. pumila (Monterosato, 1890) and R. hispidella nomen novum (Gastropoda Conoidea), Biodiversity Journal, 10(1), 57-66.
Pelorce J., Horst D., 2020, Raphitoma echinata (Brocchi, 1814) et Raphitoma echinata sensu auctores sur la côte méditerranéenne du département des Alpes-Maritimes (France), Xenophora Taxonomy, 28, 28-35.
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La page de Raphitoma antipolitana dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN