Mangélie de Vauquelin

Pseudomangelia vauquelini | (Payraudeau, 1826)

N° 6099

Méditerranée et Atlantique Nord-Est (Canaries, Madère, Espagne, Portugal)

Clé d'identification

Coquille turriculée, solide, profil anguleux, d’une taille courante de 8 à 11 mm
De couleur blanche ou ivoire avec une bande noire sous-suturale
Protoconque multispirale
Canal siphonal court et largement ouvert
Pas d’opercule
Animal translucide avec des taches blanches
Siphon orné de taches jaunâtres denses

Noms

Synonymes du nom scientifique actuel

Pleurotoma vauquelini Payraudeau, 1826 (nom original)
Mangelia vauquelini (Payraudeau, 1826)
Mangilia vauquelini (Payraudeau, 1826)
Mangelia cavernosa Reeve, 1846

Distribution géographique

Méditerranée et Atlantique Nord-Est (Canaries, Madère, Espagne, Portugal)

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]

Pseudomangelia vauquelini est présente en Méditerranée, sur la partie turque de la mer de Marmara, la Grèce, l'Italie (mer Ionienne, mer Tyrrhénienne) et le bassin occidental, dont la France (la Corse, le golfe marseillais, la côte varoise…), l'Espagne, les côtes marocaines…
En Atlantique oriental, on peut la trouver sur les côtes espagnoles, dans les îles Canaries, et les côtes portugaises, dans les îles Madère et les îles Sauvages (Selvagens) ainsi que sur les côtes du Maroc.

Biotope

C'est une espèce de l’infralittoral* et du circalittoral* supérieur.
La mangélie de Vauquelin est une espèce commune sous les pierres et dans les algues. On la trouve fréquemment rejetée sur les plages.

Description

La coquille est turriculée*, solide, au profil anguleux. Elle est de grande taille pour le genre, d’une hauteur moyenne de 8 à 11 mm et pouvant atteindre 15 mm.
L
a protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille) est multispirale* de 3,5 tours, environ, apparaissant de couleur foncée.
La téléoconque* (ensemble composé des autres tours) comporte 10 côtes axiales (relief) traversées par de fins cordons irréguliers. Certains spécimens présentent de fortes varices axiales dues à des arrêts de croissance.
L’espace entre les côtes est aussi large que celles-ci.
L’ouverture est étroite, allongée et se termine par un canal siphonal* court, largement ouvert. L’intérieur de l’ouverture est de même couleur que la partie externe.
L’encoche labiale* est large et la columelle* peu sinueuse. Le labre* externe est épaissi et sans dents.
Il n’y a pas d’opercule*.
La couleur de la coquille est blanche ou ivoire avec une bande noire sous-suturale. Une tache noire est présente sur le labre externe du denier tour. Les spécimens jeunes ont souvent une coquille de couleur plutôt beige.

Le corps de l'animal est hyalin* avec des taches blanches sur le pied*. Les taches sur le siphon* sont de couleur jaune à orange clair. Les tentacules* oculaires sont courts et portent les yeux noirs à leur extrémité.

Espèces ressemblantes

Parmi les Mangelidés du genre ou proches, Pseudomangelia vauquelini peut principalement être confondue avec :

  • Pseudomangelia sicula (Reeve, 1846). Elle diffère de P. vauquelini par son profil fusiforme et sa protoconque paucispirale*. Présente en Méditerranée nord, entre la Sicile et la Turquie. C'est la seule autre espèce du genre.
  • Mangelia striolata Risso, 1826. Elle diffère par son profil fusiforme, son épaule arrondie et sa protoconque paucispirale. Présente dans toute la Méditerranée occidentale et une partie du bassin oriental nord.

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoidés, les Pseudomangelia et genres affins* sont des espèces prédatrices.
Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont elles se nourrissent.
Leur régime alimentaire semble être constitué principalement d’Annélides polychètes.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). Les œufs sont rassemblés, uniformément répartis, dans des capsules ovigères*, fixées à un support. Les larves* véligères* ont une vie planctonique* longue.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille, qui possède une protoconque multispirale (voir § Informations complémentaires).

Divers biologie

Les Pseudomangelia et genres alliés méditerranéens peuvent avoir deux types de protoconque* :

  • Une protoconque paucispirale, de 1 à 2 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves* véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion lorsque commence la métamorphose*.
  • Une protoconque multispirale, de 2,5 à 3,5 tours témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Informations complémentaires

La famille des Gastéropodes Mangelidés (Mangeliidae) à laquelle appartient le genre Pseudomangelia contient actuellement 68 genres différents.

Origine des noms

Origine du nom français

Mangélie de Vauquelin : francisation de son ancien nom scientifique : Mangelia vauquelini.
L’espèce est dédiée à Baptiste Nicolas Louis Vauquelin (1763-1829), professeur au Jardin du Roi et membre de l’Académie des sciences.

Origine du nom scientifique

Pseudomangelia est composé de deux parties :
Pseudo : du grec ancien « faux, erroné », mais qui a aussi le sens de « qui est semblable à » et
Mangelia : anciennement Mangilia et dédiée à Joseph Mangili, naturaliste italien (1767-1829). Mangelia reste la forme valide selon les règles de la nomenclature zoologique. Le genre Mangelia a été établi par Antoine Risso en 1826, dans son ouvrage « histoire naturelle des principales productions de l’Europe méridionale ».
Le genre Pseudomangelia, actuellement valide pour cette espèce, a été décrit en 2023 par Bruno Sabelli et Gianni Spada. Il contient pour l'heure seulement 2 espèces : P. vauquelini et P. sicula.

vauquelini : latinisation du nom propre Vauquelin, l’espèce étant dédiée en 1828 à Nicolas-Louis Vauquelin (voir Origine du nom français), par Benjamin Charles Marie Payraudeau (1798-1865), sous le nom d'espèce Pleurotoma vauquelini.
La localité-type* de l'espèce est le golfe de Valinco, en Corse.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 1629846

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Super-famille Conoidea Conoidés
Famille Mangeliidae Mangelidés

Coquille de taille petite à moyenne, caractérisée en général par une absence d'opercule, la présence d'un sinus anal profond sur la rampe sous-suturale et par un cal épais sur la pente de l'épaule de la lèvre externe

Genre Pseudomangelia
Espèce vauquelini

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