Poisson ovale bleu à point jaunes plus ou moins visibles, lignes parallèles sous les yeux
Bords de la nageoire caudale effilés
Première nageoire dorsale en forme de gâchette
Nageoire anale et 2ème dorsale symétriques, situées en arrière du corps
Pas de nageoires pelviennes, réduites à une pointe sur le ventre
Petite bouche avec de grosses dents souvent visibles
Baliste jaune et bleu, baliste à tache jaune, baliste marbré, baliste vermiculé, baliste gribouillé, baliste basané
Yellow-spotted triggerfish, rippled triggerfish, blue triggerfish (GB), Pesce balestra mareszzato (I), Pez ballesta azul (E), Blaustreifen Drückerfisch (D), Blauwe trekkervis (NL)
Balistes fuscus, Bloch & Schneider, 1801
Balistes caerulescens, Rüppell, 1829
Balistes rivulatus, Rüppell, 1837
Mer Rouge, océan Indien, Pacifique tropical ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Pseudobalistes fuscus est présent de la mer Rouge à l'Afrique du Sud à l'ouest à la Polynésie Française à l'est, et du sud du Japon à la Nouvelle Calédonie et la Grande Barrière de Corail (Australie).
Le baliste à rides bleues se rencontre dans les lagons clairs, les pentes externes mais préfère les zones de sables près des récifs de 1 à 50 m de profondeur. En général les adultes se trouvent à des profondeurs de 30 m ou plus alors que les juvéniles vivent à faible profondeur, dans les récifs riches en coraux morts et cassés. La nuit, le baliste à rides bleues se réfugie toujours dans la même cavité.
Ce baliste peut atteindre 55 cm. Le corps de forme ovale est comprimé latéralement. La coloration est bleu sombre avec des points jaunes plus ou moins visibles. La nageoire caudale est tronquée, avec le bord supérieur et inférieur longs et effilés. Des lignes horizontales parallèles, formées de plis rigides de la peau, sont visibles sous l'œil.
Les yeux sont situés très haut sur la tête. La première nageoire dorsale est constituée d'une forte épine et de deux plus petites. Cette nageoire peut se replier dans une gouttière dorsale pour disparaître complètement. La deuxième nageoire dorsale et l'anale sont de taille identique et placées de façon symétrique en arrière du corps. La nageoire pelvienne est réduite à une simple protubérance sur le ventre. La bouche est très petite par rapport au corps, ressemble vaguement à un bec d'oiseau mais possède de grandes dents robustes. Enfin, le corps est couvert de larges écailles bien visibles.
Les juvéniles ont le dos blanc avec des zones noires et le ventre jaune. Le corps est couvert de taches bleues, la nageoire caudale est arrondie. Les sub-adultes sont bleus avec une réticulation orange importante.
Les balistes ont une forme caractéristique qui permet de les identifier rapidement. Il existe un autre baliste bleu, Odonus niger, mais de taille inférieure et plus élancée, vivant en banc au-dessus des pentes externes où il se nourrit de plancton. Il se distingue principalement par la présence de lignes bleues plus sombres partant des yeux et des pectorales et allant jusqu'à la bouche.
Bien que de robe très différente, la silhouette de Pseudobalistes fuscus peut se confondre avec celle de l’autre espèce du genre : Pseudobalistes flavimarginatus. Elle s’en distingue notamment par la forme de la deuxième nageoire dorsale, dont la partie antérieure est haute et pointue alors qu’elle est plus basse et arrondie chez P. flavimarginatus.
Pseudobalistes fuscus se nourrit d'invertébrés (coraux, oursins, mollusques, crustacés, tuniciers) mais peut également être nécrophage*.
Il est capable de retourner un oursin en « soufflant » dessus, pour pouvoir l’ouvrir par son côté le plus vulnérable. Pour parvenir à ses fins, il peut souffler plus de cent fois en l’espace de 20 minutes ! Cette technique lui permet également de trouver des proies enfouies dans les sédiments, comme les oursins des sables, qu’il déterre ensuite complètement en tirant sur leurs épines.
Pseudobalistes fuscus est ovipare*. Les mâles creusent des nids en forme de cratères pouvant faire un mètre de diamètre, dans lesquels les femelles déposent une couronne d'œufs de couleur rosâtre. Les parents se relayent pour ventiler la ponte et défendre le nid contre toute intrusion, y compris contre les plongeurs à qui ils peuvent infliger de graves morsures.
Le territoire défendu prend la forme d’un cône, dont la pointe serait le nid, et qui s'évase en se rapprochant de la surface. Il est donc plus probable de se faire attaquer en nageant en surface ou en pleine eau, plutôt qu'en suivant le fond.
Plusieurs parasites externes ont été décrits chez Pseudobalistes fuscus, notamment des vers plats digènes : Pseudopycnadena tendu (Opecoelidae) et Hypocreadium toombo (Lepocreadiidae) et un copépode siphonostomatoidé : Dissonus heronensis (Dissonidae).
En dehors de la période de reproduction, les balistes à rides bleues sont plutôt craintifs et sont solitaires.
La première épine dorsale peut se verrouiller en position verticale, la base de la deuxième épine venant bloquer la première. Il est alors impossible de la dégager et la rabattre, sauf en appuyant sur la troisième épine, la plus petite, ce qui débloque le système. Semblable à la gâchette d'une arme à feu, ce système a donné son nom anglais aux balistes : triggerfish = poissons-gâchettes. La nuit, les balistes dorment dans des anfractuosités et s’y bloquent en relevant leur "gâchette" ce qui empêche de les déloger. Les individus plus petits utilisent également cette stratégie durant la journée en cas de danger. Les balistes redressent également leur première épine dorsale pour impressionner un adversaire et lors de la parade nuptiale.
Les yeux des balistes peuvent s'orienter de façon indépendante l'un de l'autre.
Pour se déplacer, les balistes utilisent la deuxième nageoire dorsale et la nageoire anale, la caudale n’étant utilisée que pour de brèves accélérations. Lorsqu'ils nagent rapidement, pour s'enfuir ou pour attaquer, les balistes s'inclinent sur le côté.
Le baliste à rides bleues est occasionnellement pêché et commercialisé frais ou séché et salé.
Après la ponte, les parents se relayent pour défendre le nid contre toute intrusion, y compris contre les plongeurs à qui ils peuvent infliger de graves morsures.
Baliste à rides bleues : du fait de sa coloration, principalement à l'état sub-adulte.
Pseudobalistes : du latin [pseudo] = faux et [balista] = baliste (machine de guerre antique projetant des pierres), en référence à la première épine dorsale qui se redresse rapidement quand l'animal est menacé.
fuscus : du latin [fuscus] = sombre.
Numéro d'entrée WoRMS : 219885
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Tetraodontiformes | Tétraodontiformes | Groupe hétérogène mais absence d'écailles imbriquées, ouvertures branchiales réduites, bouche très peu fendue, pelviennes anormales ou absentes. |
Sous-ordre | Tetraodontoidei | Tétraodontoïdes | Mâchoires et dents transformées en "bec de perroquet". |
Famille | Balistidae | Balistidés | La première épine de la première nageoire dorsale peut se bloquer en position verticale. |
Genre | Pseudobalistes | ||
Espèce | fuscus |
Sur un plateau profond
Il ne faut pas se fier à sa beauté, ce baliste peut être agressif envers les plongeurs en période de nidification !
Elphinstone, Egypte, 25 m
03/08/2007
Caractéristiques
La couleur bleue, la queue en croissant et la marge claire sur les nageoires postérieures permettent d'identifier le baliste à rides bleues.
Safaga, Egypte, 12 m
18/04/2008
Tête
Les lèvres épaisses et les motifs réticulés sont caractéristiques de l'espèce.
Marsa Alam, Egypte, 17 m
24/10/2002
Dans une cavité
A la moindre alerte ce poisson s'enfonce dans une cavité, où il se bloque à l'aide de son épine dorsale. Sur ce cliché, la dentition robuste est bien visible. Quand il est dérangé, comme ici lors de la prise de la photo, le baliste à rides bleues est capable d'émettre de forts grognements.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 4 m
12/2010
Juvénile
Les juvéniles ont de grosses taches bleues sur un corps orange.
La Réunion, 1 m
05/03/2009
Sub-adulte
La coloration des sub-adultes diffère des adultes.
Punta Do Ouro, Mozambique, 15 m
10/04/2008
Très jeune adulte
Le réseau sombre caractéristique des sub-adultes est encore visible sur cet individus presque adulte.
Ranikiki, Mayotte, 8 m
16/10/2013
Jeune adulte
Les points jaunes disparaissent chez les individus âgés.
St John's, Egypte, 20 m
06/08/2007
Position de défense
Comme tous les balistes, pour intimider un ennemi, ce baliste redresse sa 1ère nageoire dorsale formée d'épines robustes.
Safaga, Egypte, 20 m
06/08/2007
Position d'intimidation
Autre individu ayant redressé sa 1ère nageoire dorsale.
Dahab, Egypte, 15 m
04/05/2010
Repas collectif
Lorsqu'il se nourrit, Pseudobalistes fuscus souffle dans le sable ou retourne des morceaux de corail. Tout ce remue-ménage attire de nombreux poissons qui profitent de l'occasion pour trouver à manger facilement.
Safaga, Egypte, 15 m
14/10/2009
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Michel PEAN
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Michel PEAN
Bray, R.A. & Justine J.-L., 2007, Pseudopycnadena tendu sp. nov. (Digenea, Opecoelidae) in the yellow-spotted triggerfish Pseudobalistes fuscus (Perciformes, Balistidae) and additional opecoelids parasitizing fishes from the waters off New Caledonia, Acta Parasitologica, 52, 13-17.
La page sur Pseudobalistes fuscus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase