Bela rouge

Propebela rufa | (Montagu, 1803)

N° 6121

Manche, Atlantique Nord-Est et sud-ouest des îles Britanniques

Clé d'identification

Coquille fusiforme, d'une taille courante de 10 mm
Couleur brun rougeâtre homogène
Protoconque paucispirale
Côtes axiales plus épaisses que les cordons
Sinus anal peu profond
Opercule petit, lancéolé
Animal entièrement blanc laiteux

Noms

Noms communs internationaux

Red conelet (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Murex rufus Montagu, 1803 (nom original)
Bellaspira rufa (Montagu, 1803)
Oenopota rufa (Montagu, 1803)
Pleurotoma rufa (Montagu, 1803)
Fusus cranchii T. Brown, 1827
Pleurotoma ulidiana W. Thompson, 1845
Pleurotoma rufa var. angusta Jeffreys, 1867
Pleurotoma rufa var. lactea Jeffreys, 1867
Pleurotoma rufa var. semicostata Jeffreys, 1867
Oenopota pyramidalis bretannica F. Nordsieck, 1977

Distribution géographique

Manche, Atlantique Nord-Est et sud-ouest des îles Britanniques

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

Propebela rufa est présente dans le nord-est atlantique, en Manche et au sud-ouest des îles Britanniques.

Biotope

C'est une espèce du bas du médiolittoral* et jusqu’au subtidal* relativement profond (donnée jusqu’à 70 mètres de profondeur dans la littérature).
Elle est présente sur fonds meubles sableux ou sablo-vaseux.

Description

La coquille est fusiforme*, solide, d’une hauteur moyenne de 8 à 10 mm et pouvant atteindre 13 mm.
La protoconque* (premiers tours initiaux sur la coquille), lisse, brun rougeâtre, est paucispirale*, d’environ 2 tours. Le passage avec la téléoconque* est net, suivi par une structure costulée (qui porte des côtes*).
La téléoconque (ensemble composé des autres tours) comporte 5 à 7 tours convexes, séparés par une suture* bien marquée.
La sculpture
(relief) se compose d’environ 13 à 16 côtes* axiales fortes, opistoclines* (orientées vers l'arrière), traversées par de fins cordons denses, inégaux.
La columelle* est droite. Le canal siphonal* est très court.
Le sinus anal est peu profond. Le bord labial externe est mince et sans dents.
L’opercule* corné est petit et lancéolé*.
La couleur de fond de la coquille est brun rougeâtre homogène. Les coquilles "mortes" sont d’une pâleur plus uniforme, peut-être due à la décoloration.

L’animal est entièrement hyalin*, finement et très densément moucheté de blanc. Les deux tentacules* oculaires portent un petit œil noir chacun.

Espèces ressemblantes

Parmi les espèces du genre, Propebela rufa peut être confondue avec :

  • Propebela turricula (Montagu, 1803) : la columelle est en forme de S. La forme de la coquille est plus turriculée*, d’où son nom. La coquille est blanche à jaunâtre. Espèce rarement échouée sur les côtes de la Manche.

Le genre Propebela est très proche du genre Bela et peut être confondu avec les 2 espèces sympatriques* suivantes :

  • Bela oceanica (Locard, 1891) : sa protoconque est multispirale* et sa coquille plus fusiforme. L'opercule est absent. L’animal hyalin possède de grosses taches blanches, absentes chez Propebela rufa, beaucoup plus finement mouchetée..
  • Bela nebula (Montagu, 1803) : sa protoconque est multispirale et sa coquille fusiforme. Il n'y a pas d’opercule. L'animal hyalin possède un siphon dont la partie supérieure peut avoir des taches blanches, ivoire, jaunes ou orange.

Alimentation

Comme tous les membres de la super-famille des Conoidés, les Propebela sont des espèces prédatrices. Leur radula*, de type toxoglosse*, possède des dents qui se sont transformées en harpons crantés, reliés à une glande à venin. Cette arme redoutable est utilisée pour capturer les proies dont elles se nourrissent.

Reproduction - Multiplication

Les sexes sont séparés (espèce gonochorique*). Les larves* véligères* ont une vie planctonique* courte.
Le mode de vie larvaire est une caractéristique de l’espèce, dont le témoignage se retrouve sur la coquille, qui possède une protoconque paucispirale (voir § Informations complémentaires).

Divers biologie

L’espèce se rencontre rarement vivante, elle vit dissimulée dans le sédiment, de la zone médiolittorale* jusqu’à 70 mètres de profondeur. Elle a été trouvée également dans une coquille vide de bivalve (un lutraire).
La plupart du temps, on ne trouve que la coquille vide.

Informations complémentaires

La distinction des genres Bela et Propebela repose sur des critères microscopiques ou embryonnaires, qui sont donc peu visibles. Le genre Propebela regroupe des espèces de zones restreintes et d’eau profonde. Certains auteurs considèrent les 2 genres comme synonymes.

Les 2 espèces de Propebela dont nous faisons mention (P. rufa et P. turricula) possèdent une protoconque paucispirale.

Les espèces du genre Bela peuvent avoir deux types de protoconque :
  • Une protoconque paucispirale de 1,2 à 1,5 tours, témoignant d’un développement larvaire dit lécithotrophique*. Ce stade de développement est court. Les larves véligères* peuvent passer quelques minutes à quelques jours sans se nourrir, ni grandir et se retrouvent proches de leur lieu d’éclosion.
  • Une protoconque multispirale de 2 tours ou plus, témoignant d’un développement larvaire dit planctotrophique*. Les larves se déplacent au gré des courants marins, se nourrissent du plancton* et peuvent ainsi coloniser des espaces beaucoup plus lointains.

Origine des noms

Origine du nom français

Bela rouge : adaptation en français du nom scientifique de l'espèce, Propebela rufa.

Origine du nom scientifique

Propebela : ce nom est composé de 2 parties. Prope : du latin signifiant presque, à peu près ; et Bela : du grec [belos] = dard, flèche. Les gastéropodes de ce genre, proche du genre Bela, portent une coquille en pointe de flèche.

rufa : du latin [rufus] = rouge.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 367570

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Caenogastropoda Caenogastropodes
Ordre Neogastropoda Néogastéropodes Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea.
Super-famille Conoidea Conoidés
Famille Mangeliidae Mangelidés

Coquille de taille petite à moyenne, caractérisée en général par une absence d'opercule, la présence d'un sinus anal profond sur la rampe sous-suturale et par un cal épais sur la pente de l'épaule de la lèvre externe

Genre Propebela
Espèce rufa

Nos partenaires

Les textes et images sont sous licence et ne sont pas libres de droit.

Pour les ayants-droits, connectez-vous.

Pour toute demande d'utilisation (exemple d'un formateur Bio de la FFESSM...) contactez nous ici.