Longueur totale de 65 à 105 cm
Masque facial noir bordé de blanc autour des yeux noirs
Museau pointu
Fourrure épaisse et laineuse, grise avec teintes pâles
Queue touffue, striée de 4 à 7 anneaux sombres sur fond clair
Pattes dotées de 5 doigts griffus non rétractiles
Chat sauvage, raton (Québec), chat chouage (français du Missouri)
Northern raccoon, coon (GB), Procione, orsetto lavatore (I), Mapache (E), Waschbär (D), Aroughcoone (qui gratte avec ses mains) (Algonquin), Rakoun, ti-racoon (Guadeloupe)
Ursus lotor Linnaeus, 1758
Procyon priscus Leconte, 1848
Procyon maynardi Bangs, 1898
Procyon simus Gidley, 1906
Procyon minor Miller, 1911
Procyon nanus Simpson, 1929
Procyon gloveralleni Nelson & Goldman, 1930
Amérique du Nord, Antilles, Europe
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Caraïbes, ● Europe (côtes françaises), ● Eau douce d'EuropeLe raton laveur est présent en Amérique du Nord (sud du Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Amérique Centrale), d’où il est originaire, et dans certaines îles des Caraïbes comme la Guadeloupe (introduit au début du XIXe siècle), considéré comme une espèce invasive.
Il est naturalisé en Europe occidentale ainsi que dans les pays du Caucase.
En France métropolitaine, le raton laveur est reconnu comme une espèce invasive, désormais implantée en Picardie, Île-de-France, Gironde, Auvergne-Rhône-Alpes (notamment dans le Puy-de-Dôme et l’Allier), Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que dans l’ensemble du Grand Nord-Est. Il colonise rapidement de nouvelles régions.
Il vit en forêt mixte à proximité des cours d'eaux : estran, lacs, rivières, marais et marécages. Il dort dans les troncs d'arbres, sous des souches ou des cavités rocheuses. On le rencontre également en milieu urbain sans doute en raison de la réduction de son habitat suite à la densification des habitations humaines. En hiver, il se met à l'abri du froid et de la neige avec d'autres congénères.
Le raton laveur est un mammifère plantigrade massif et trapu, de taille moyenne. Sa longueur totale varie de 65 à 105 cm, sa hauteur est d'environ 30 cm. Le poids moyen du mâle est de 8 kg et de 4.5 kg pour la femelle.
Sa tête est reconnaissable au masque facial noir bordé de blanc autour des yeux noirs. Ce masque recouvre une partie du museau. Ses yeux luisent la nuit et réfléchissent la lumière ; cependant, il est myope et daltonien. Sa tête est large et son museau est pointu. Ses oreilles sont pointues, larges et grandes ; elles mesurent de 5 à 7 cm. Sa fourrure épaisse et laineuse est grise avec des teintes pâles. Sa queue touffue mesure de 18 à 27,5 cm ; elle est striée de 4 à 7 anneaux sombres sur fond clair et son extrémité est toujours noire.
Les pattes antérieures et postérieures sont dotées chacune de 5 doigts à griffes acérées non rétractiles. Les pattes antérieures préhensiles mesurent en moyenne 6 cm ; elles lui permettent de saisir et de fouiller. Les pattes postérieures plus robustes mesurent en moyenne 11 cm de long ; elles lui permettent de marcher, grimper et nager.
Bassariscus astutus, le chat à queue annelée, est présent au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis. Son corps est plus petit, sa silhouette plus fine et sa queue plus longue (31 à 41 cm).
En France, il peut être confondu avec le chien viverrin Nyctereutes procyonoides. Son masque facial recouvre les yeux mais pas le museau. Sa queue est de couleur noire (non annelée). Il n’a aucune faculté de préhension des pattes antérieures.
L'alimentation du raton laveur varie avec les saisons. Au printemps, il apprécie particulièrement les écrevisses, grenouilles, têtards, salamandres, petits mulots, escargots, palourdes, moules, huîtres, crabes et tortues (y compris leurs œufs). En été, il consomme également les œufs des poulaillers, baies sauvages, noix et graines. En automne, il complète son régime avec des sauterelles, grillons, scarabées, miel d'abeilles, maïs, pommes et raisins.
Contrairement à ce que son nom fait penser, il ne lave pas ses aliments avant de se nourrir. C'est davantage par curiosité naturelle qu'il manipule et joue avec dextérité. Le trempage des aliments dans l'eau permettrait en réalité d'augmenter la sensibilité tactile de ses pattes, l'aidant à mieux identifier la nourriture. Opportuniste, il n'hésite pas à ouvrir les poubelles en milieu urbain et manger tout ce qui lui tombe entre les pattes.
La maturité sexuelle est atteinte entre 1 et 2 ans. Les accouplements ont lieu en février-mars et entre juin et août. Un mâle peut féconder plusieurs femelles. La femelle a une seule portée annuelle de 4 à 7 ratonneaux.
La gestation dure 9 semaines. Aveugles et sourds à la naissance, les bébés ratons ouvrent les yeux après 21 jours. Ils mesurent environ 10 cm et pèsent 60 grammes. Les poils sont gris, clairsemés et ébouriffés. Le masque facial et les anneaux de la queue sont visibles après deux semaines. Les jeunes font leurs premières sorties à l’extérieur du nid à 2 mois ; ils sont sevrés à l’âge de 4 mois, ce qui correspond à l’apparition des premières dents. Ils passent le premier hiver avec leur mère et la quittent à la fin du printemps. Le mâle ne s’occupe pas des jeunes.
Ses principaux prédateurs mammifères sont les grands carnivores : loup, coyote, lynx et renard. Chez les oiseaux, ce sont les rapaces tels que le grand-duc, le pygargue à tête blanche et le faucon. La prédation varie selon les régions et les habitats.
En hiver, il regagne son gîte (arbre creux, caverne,…), entre en somnolence et vit sur ses réserves de graisse accumulées à l’été et à l’automne.
Il peut se déplacer à plus de 25 km/h. C’est également un bon nageur.
Il émet des grognements et des sifflements bruyants.
Sédentaire, discret et solitaire, il préfère sortir la nuit. Dressé sur ses pattes postérieures, il est suffisamment habile pour dévisser des pots, ouvrir des poignées de porte et grimper avec agilité.
Sa longévité est de 2 à 3 ans en milieu naturel. Les principales causes de décès sont la prédation, les maladies (maladie de Carré), les parasites, la famine, les collisions routières, le piégeage et la chasse.
Le raton laveur est parfois porteur de la rage. Des campagnes régulières de vaccination des carnivores sauvages sont menées par le ministère de la Faune et des Parcs du Québec à l’aide d’appâts vaccinaux. L’animal croque l’appât qui contient le vaccin sous forme liquide.
Il convient de rester prudent et de ne pas s’approcher d’un raton laveur au comportement inhabituel ou agressif, ni de le laisser s’approcher.
L’espèce est classée LC depuis 2015, soit Least Concern, dans la Liste rouge de l’UICN* (Union internationale de conservation pour la nature), c’est-à-dire que son statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment celles qui alertent sur une menace : CR (En danger critique d’extinction), EN (En danger), VU (Vulnérable).
Au Canada : le raton laveur est une espèce indigène. Il n’est pas considéré comme une espèce en péril par le COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada). Il n’a jamais été évalué ni inscrit sur la liste officielle.
Au Québec : le raton laveur n’est pas une espèce menacée. Il fait l’objet d’une interdiction de déplacement des animaux capturés dans certaines municipalités du Québec, d’octobre à décembre, pour des raisons sanitaires (rage). La chasse et le piégeage sont autorisés d’octobre à mars.
En Europe : depuis 2016, il est inscrit dans la liste des espèces exotiques envahissantes (éradication conseillée).
En France métropolitaine : introduit vers 1920, le raton laveur est une espèce exotique envahissante (EEE) établie dans plusieurs régions (voir distribution). Il est soumis à des mesures de surveillance, de piégeage et de contrôle localisé. Il ne peut être relâché, transporté ou commercialisé sans autorisation. Il est classé nuisible sur l’ensemble du territoire métropolitain (arrêté ministériel du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes et fixant, en application de l’article R. 427-6 du Code de l’environnement, la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces non indigènes d’animaux classés nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain). Il peut être piégé toute l’année et peut être détruit par tir sur autorisation préfectorale individuelle hors période de chasse.
En Guadeloupe : c’est une espèce exotique envahissante réglementée, introduite et non indigène, avec des impacts potentiels sur la biodiversité locale. Il aurait été introduit par l’humain au XIXème siècle, probablement depuis les Bahamas ou les États-Unis. Il a été décrit pour la première fois en 1911 par un naturaliste américain, G. S. Miller, à partir d’un jeune mâle collecté à Pointe-à-Pitre.
Le mot « laveur » a été attribué à l’habitude qu’il a de manipuler ses aliments, donnant l’impression qu’il les lave.
Procyon : du grec [pro] = avant et [cyon] = chien. Le nom a sans doute été utilisé par analogie à sa taille intermédiaire entre celle d'un chat et d'un petit chien. Procyon désigne également l'étoile du même nom, dans la constellation du Petit Chien (Canis Minor).
lotor : du latin [lavare] = laver.
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
| Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
| Classe | Mammalia | Mammifères | Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait. |
| Sous-classe | Theria | Thériens | La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal. |
| Ordre | Carnivora | Carnivores | Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores. |
| Sous-ordre | Caniformia | Caniformes | Le bulbe tympanique est constitué d'une chambre unique. |
| Famille | Procyonidae | Procyonidés | |
| Sous-famille | Procyoninae | Procyoninés | |
| Genre | Procyon | ||
| Espèce | lotor |
Mammifères aquatiques
Masque facial
Reconnaissable par son masque facial noir bordé de blanc autour des yeux noirs.
Cap Tourmente, Québec, Canada
2012
Mammifères aquatiques
Femelle en gestation
Cette femelle est sans doute à la recherche de crabes ou de mollusques pour se nourrir.
Île de Vancouver, Colombie Britannique, Canada
04/05/2020
A marée basse
Cet individu est sans aucun doute à la recherche de nourriture.
Saint-Andrews, Nouveau Brunswick, Canada
28/08/2017
Exploration
A l'âge de deux mois, les jeunes curieux débutent leurs explorations à l'extérieur du nid.
Marais du Nord, Québec, Canada
07/2012
Excellent grimpeur
Ses pattes griffues lui permettent de grimper aisément dans les arbres.
Everglades, Floride, États-Unis
07/2014
Dans le parc national de Guadeloupe
Individus surpris en fin de journée dans la forêt tropicale guadeloupéenne.
Secteur Bouillante, Parc national de Guadeloupe (971)
07/2006
Rencontre printanière
Il semble en équilibre sur cette branche. Il est solidement accroché avec ses pattes préhensiles.
Parc les Saules, Québec, Canada
2024
Prudence...
Il convient de ne pas se laisser approcher par l'animal qui reste imprévisible.
Québec, Canada
07/2009
De nuit
Surpris sur la terrasse en plein été. Ses yeux luisent la nuit et réfléchissent la lumière.
Québec, Canada
07/2005
De nuit
Ce jeune s'est refugié sous les marches d'un escalier.
Saguenay, Québec, Canada
05/06/2019
Réveil printanier
A la recherche de nourriture au printemps, ce sont les graines destinées à nourrir les oiseaux qui l'ont attiré.
Saguenay, Québec, Canada
02/04/2014
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Laurent FEY
Lamand F., 2015, Espèces exotiques envahissantes des milieux aquatiques et associés en France métropolitaine – Recueil de fiches d’identification, ONEMA Nord-Est, 168p.
Gouvernement du Québec., 2018, Plan de gestion des animaux à fourrure 2018-2025, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, 16p.
Gouvernement du Québec., 2024, Piégeage 2024-2026, Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, 66p.
Léger F., Ruette S., 2014, Raton laveur et chien viverrin : le point sur leur répartition en France, Faune Sauvage, 302, 9–16.
Miller G S Jr., 1911, Description of two new raccoons, Proceeding of the Biological Society of Washington, 24 : 3-6.
Office français de la biodiversité., 2021, Espèces exotiques envahissantes en Guadeloupe : Les nouvelles obligations des établissements de recherche et de conservation, Livret A5, 24 p.
Prescott J.,2015, Le raton laveur, chapardeur masqué, Nature Sauvage, vol 29, 16-21.
République française., 2016, Arrêté du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes, Journal officiel de la République française, JORF, 021, 145p.
Sarat E., Blottière D., Dutartre A., Poulet N., Soubeyran Y.,2017, Les espèces exotiques envahissantes dans les milieux aquatiques : Connaissances pratiques et expériences de gestion (Vol. 3), Agence française pour la biodiversité & Comité français de l’UICN, 216p.
Sarat E., 2012, Vertébrés exotiques envahissants du bassin de la Loire (hors poissons) : connaissances et expériences de gestion, Office national de la chasse et de la faune sauvage, Plan Loire Grandeur Nature, 128p.
La page de Procyon lotor dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN (non accessible actuellement)
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