Renouée maritime

Polygonum maritimum | L.

N° 4234

Subcosmopolite

Clé d'identification

Sous-arbrisseau vivace à souche épaisse et aux tiges couchées, de 10 à 50 cm de longueur
Feuilles grandes, alternes et charnues, de forme elliptique et de couleur vert gris, légèrement repliées
Nervures très visibles sur la face inférieure des feuilles
Pétiole recouvert d'une gaine argentée et striée de 8 à 12 nervures, plus longue que les entre-nœuds
Fleurs de couleur blanche à rose clair de 3 à 5 mm de diamètre
Sur sables littoraux

Noms

Autres noms communs français

Casse-pierre

Noms communs internationaux

Sea knotgrass (GB), Poligonon maritime, poligono marittimo (I), Corregüela de mar, corregüela marina, centinodia marítima (E), Dünen-Knöterich, Meerknöterich (D), Strandvarkensgras, strandduizendknoop (NL) Cent nusos de la mar, estiravelles, passacamins marí, polígonum marí (Catalan), Sicimlik (Turc), Primorski dvornik (Croate), Sciappapetra (Corse)

Synonymes du nom scientifique actuel

Polygonum glaucum Nutt., 1818
Polygonum parviflorum Schott, 1818
Polygonum littorale Loret & Barrandon, 1876

Distribution géographique

Subcosmopolite

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

C'est une espèce subcosmopolite, fréquente en Méditerranée, mais aussi sur la façade atlantique, de la Macaronésie* à la Manche.

Biotope

La renouée maritime se rencontre sur les sables littoraux, plages et dunes embryonnaires. On la trouve aussi sur les alluvions près des embouchures de fleuves.

Description

La renouée maritime est un sous-arbrisseau vivace* à souche épaisse et aux tiges couchées, de 10 à 50 cm de longueur. Les tiges sont souvent plus ou moins dénudées à leur base mais sont ensuite entièrement garnies de feuilles jusqu’au sommet.

Les feuilles, alternes et charnues, sont nettement plus longues que les entrenœuds de la tige et se chevauchent largement. Elles sont de forme elliptique et assez grandes, pouvant atteindre 30 mm de longueur et 15 mm de largeur. De couleur vert gris, elles portent des nervures très visibles sur leur face inférieure. Leurs marges sont légèrement repliées. Le pétiole* des feuilles est recouvert d’une petite gaine (ochréa) argentée et striée de 8 à 12 nervures épaisses, plus longue que les entrenœuds.

Les fleurs sont de couleur blanche à rose clair, avec 8 étamines jaunes. Elles mesurent de 3 à 5 mm de diamètre. Elles sont insérées à la base des feuilles, seules ou par groupe de 2 à 4. Le fruit est un akène* mesurant jusqu’à 5 mm, à trois côtés, de couleur brun brillant.

Espèces ressemblantes

Polygonum robertii, la renouée de Robert, est une espèce méditerranéenne très ressemblante. Ses feuilles sont moins charnues et ne dépassent pas 12 mm de longueur, leur marge est moins enroulée. Assez rare, elle se rencontre au niveau des mares littorales et des galets, souvent sur des terrains rudéralisés.

Polygonum raii, la renouée de Ray, a des ochréas beaucoup plus courts. Elle se rencontre surtout sur les littoraux sableux de la Bretagne et de la Manche.

Alimentation

Comme tout végétal, la renouée maritime élabore sa matière organique carbonée par photosynthèse* à partir de dioxyde de carbone, en utilisant la lumière comme source d'énergie. Son système racinaire lui permet d'absorber l'eau et les éléments minéraux.

Reproduction - Multiplication

La floraison s'étend de mars à août. L'espèce est hermaphrodite* et la pollinisation est autogame, c'est-à-dire que la fleur s'autopollinise avec son propre pollen. Les graines tombent à proximité de la plante mère (dissémination barochore).

Cette plante fleurit dès sa première année, avant lignification.

Vie associée

La renouée maritime vit en communauté avec d'autres plantes du littoral sableux, présentes sur les dunes mobiles telles que l'oyat (Ammophila arenaria), l'anthémis maritime (Anthemis maritima), le cakilier maritime (Cakile maritima), le chiendent à feuilles de jonc (Elytrigia juncea), le panicaut maritime (Eryngium maritimum), la criste marine (Crithmum maritimum), la giroflée des dunes (Matthiolia sinuata), l'euphorbe des sables (Euphorbia paralias), le liseron des dunes (Convolvulus soldanella), le diotis blanc (Achillea maritima), la luzerne marine (Medicago marina), le sporobole piquant (Sporobolus pungens) ...

Informations complémentaires

L'étude d'extraits de cette plante a montré qu'elle synthétise des composés antioxydants, anti-inflammatoires et anti-mélanogènes ce qui suggère un haut potentiel pour une utilisation cosmétique.

Statuts de conservation et réglementations diverses

La renouée maritime est inscrite sous le statut LC (préoccupation mineure) dans la Liste rouge de la flore vasculaire* de France métropolitaine, ainsi que dans 3 listes régionales françaises (Aquitaine, Corse, Poitou-Charentes). Cependant, elle est au statut NT (quasi-menacée) en Bretagne et dans les Pays de la Loire, et au statut CR (en danger critique) en Basse-Normandie.

Cette espèce est sur la liste des espèces végétales protégées au niveau régional dans les Pays de Loire, la Basse-Normandie et la Bretagne.

Origine des noms

Origine du nom français

Renouée : nom vernaculaire donné aux espèces du genre Polygonum, pour les nœuds visibles sur les tiges.

Le nom de casse-pierre vient d'une utilisation ancienne sous forme d'infusion pour éliminer les calculs rénaux.

Origine du nom scientifique

Polygonum : du grec [poly] = nombreux et [gôn-] = angle (qui a donné le mot polygône), en référence aux articulations renflées qui se trouvent au niveau des nœuds sur les tiges et à la forme des akènes trigones.

maritimum : du latin [maritimus] = situé au bord de mer, marin.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Magnoliophyta Angiospermes Plantes à fleurs dont les graines fécondées sont renfermées dans un fruit.
Classe Equisetopsida Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae Magnioliales
Ordre Caryophyllales Caryophyllales
Famille Polygonaceae Polygonacées
Genre Polygonum
Espèce maritimum

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