Corps allongé couvert de petits points serrés gris-noir
4-6 tentacules oraux
2 crêtes claires entre rhinophores et branchies fusionnant en 1 crête claire entre branchies et queue
6 appendices autour des branchies
Tous les appendices avec une bande jaune sommitale
Hedgpeth’s dorid, tramp polycera (GB)
Polycera gnupa (Marcus 1967) n'est plus valide.
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Caraïbes, ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Décrite pour la première fois de Californie, la polycère de Hedgpeth est aujourd’hui observée dans de nombreuses mers : océan Atlantique (Nord-Ouest, Sud-Est), Méditerranée, océan Pacifique (Est et Ouest), océan Indien (Ouest).
Plus précisément, l'espèce est observée sur les côtes d'Amérique du Nord, d'Afrique de l’Ouest, Afrique du Sud, Nouvelle Zélande, Australie, dans le nord de l’Espagne, au Japon… et, en France dans les étangs de Thau et de Salses-Leucate ou au cap d'Agde (34).
La polycère de Hedgpeth est une espèce côtière vivant à faible profondeur (10 m max. en Australie). On la trouve sur les récifs, mais aussi (et surtout) dans ou près des ports : sur les pontons flottants, les pilotis, etc…, généralement près, voire sur, des bryozoaires.
La polycère de Hedgpeth est une petite limace allongée, de 1 à 5 cm de long (1,5 cm en Australie ou dans l’étang de Thau, 5 cm maximum en Californie), mouchetée d’une multitude de toutes petites taches sombres qui donnent à son corps une couleur grise, marron à noire. Les parties visibles entre les taches sont translucides.
Elle possède 4 à 6 tentacules effilés à l’avant du corps (en avant de la bouche et sur ses côtés), parfois semblables à des cornes. La base de ces extensions est blanche, surmontée d’un anneau jaune, l’extrémité est plus ou moins ponctuée de taches gris-noir.
Derrière ces tentacules se trouvent 2 rhinophores* bicolores : base sombre, extrémité jaune. Chacun porte 8 à 12 lamelles. Ils sont montés sur de hauts fourreaux mouchetés.
Sur le dos, en position latérale, on distingue 2 crêtes claires plus ou moins parallèles qui relient les rhinophores aux branchies*. Ces crêtes sont quasiment dépourvues de taches noires d’où leur couleur claire. On y observe parfois des points jaunes.
L’animal possède 7 à 10 branchies non rétractables, disposées en rond, au milieu de son dos et entourées de 6 appendices branchiaux de même couleur que les tentacules (3 de chaque côté de l’animal) qui convergent vers l’arrière du corps.
Les branchies elles-mêmes sont densément couvertes de ponctuations sombres et ont l’extrémité jaune.
Une autre crête claire, souvent discontinue, centrée sur le dos relie les branchies à la queue de l’animal, une queue effilée dont l’extrémité est jaune.
Le corps n’est pas lisse, par endroits on peut distinguer de petits tubercules* clairs (blancs, parfois surmontés d’une tache jaune).
Certaines formes de Palio dubia (Sars, 1829) (Atlantique Nord), ont une couleur semblable mais celles-ci n’ont pas les divers appendices (branchiaux et tentacules oraux) de P. hedgpethi.
Polycera melanosticta Miller, 1996 : le corps est translucide assez clair, les mouchetures plus grosses. Les extrémités (queue, branchies, palpes labiaux) sont orange. Il n'y a pas d’appendices branchiaux latéraux (Pacifique Ouest).
La polycère de Hedgpeth se nourrit de bryozoaires du genre Bugula, qu’elle racle avec sa langue chitineuse* (la radula*).
L’espèce, comme tous les nudibranches, est hermaphrodite* synchrone avec des structures mixtes (ovotestis*) : en partie testicule, en partie ovaire. Mais il n’y a pas d’autofécondation, une reproduction sexuée avec un partenaire étant indispensable. Les organes génitaux mâle et femelle sont voisins et situés au bord avant droit du pied* de l'animal, derrière la tête. Pour copuler, les partenaires se mettent donc en position tête-bêche.
Ils stockent les spermatozoïdes* dans une poche (spermathèque*). Ils pondent ensuite un large ruban gélatineux, spiralé, contenant de petits œufs blancs qui ont été fécondés au fur et à mesure.
Généralement, les œufs sont pondus près des proies (ici Bugula sp.).
A l’éclosion, les larves* (véligères*) sont planctoniques*. Elles perdront leur coquille après une métamorphose* qui leur donnera leur forme juvénile puis adulte.
On la trouve généralement proche de bryozoaires arbustifs du genre Bugula dont elle se nourrit.
La radula chitineuse qui lui sert à râper ses proies permet aux biologistes d'identifier avec certitude les nudibranches et de les classer. La composition et la disposition de cette radula sont en effet propres à chaque espèce. Celle de Polycera hedgpethi a une formule radulaire* généralement admise de 17x(3-4.2.0.2.3-4), ce qui peut se lire comme 17 rangées de dents, chaque rangée étant composée de 3 ou 4 dents, puis 2 autres sur la gauche de la radula, idem sur la droite et aucune au milieu.
Les premières dents latérales présentent un crochet distal* et un petit tubercule à la base. Les deuxièmes dents latérales sont légèrement plus larges, crochues au bout, et avec un tubercule basal également plus large. Les dents marginales sont à peu près rectangulaires.
La distribution près des ports serait accidentelle, liée à la navigation, la polycère de Hedgpeth étant alors transportée par la coque des navires, ou l’eau des ballasts.
Polycère de Hedgpeth : simple francisation du nom scientifique, Polycera hedgpethi.
Polycera : du grec [polus] = beaucoup et [keras] = corne, pointe : donc avec de nombreuses pointes, relativement aux extensions orales et/ou dorsales.
hedgpethi : espèce dédiée au biologiste marin américain Joel Walker Hedgpeth (1911-2006), spécialiste des arthropodes et notamment les pygnogonides. Dans une carrière riche et diversifiée (écologiste, auteur), il mena un combat pour la faune et la flore des côtes californiennes. Il fut professeur à l'université du Texas et directeur de plusieurs laboratoires et stations de recherche sur la côte ouest des Etats-Unis.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Polyceridae | Polycéridés | Doridiens limaciformes aux rhinophores lamellés avec souvent quelques papilles frontales et branchiales. Présence de lobes oraux sur la tête ou de tentacules buccaux développés. |
Sous-famille | Polycerinae | Polycérinés | |
Genre | Polycera | ||
Espèce | hedgpethi |
Sur une moule
La polycère se déplace en rampant sur son pied, mais celui étant relativement étroit, il peut facilement décoller en cas de courant ou de mouvement d’eau. On voit bien ici les lamelles des rhinophores, la base du pied, blanche, le corps bien translucide, et on devine même la bouche à l’avant, entourée de légers bourrelets jaunes, en position ventrale.
Ici, l’animal se baladait sur une moule.
Étang de Thau (34), 4 m
11/05/2012
Version claire
Ici, la robe est peu marquée et le nudibranche parait assez pâle par rapport à d'autres livrées chez la même espèce.
Résurgence de Balaruc, Etang de Thau (34), 28 m
29/10/2010
Version intermédiaire
La polycère de Hedgpeth peut avoir un corps assez clair, moucheté d’une multitude de petites taches sombres. C'est une coloration intermédiaire entre la photo précédente, claire, et la suivante, plus noire.
Le Ponton, Étang de Thau (34), 5 m
23/09/2007
Version noire
La densité des mouchetures sombres sur le corps de l'animal peut lui conférer une teinte générale gris très sombre, presque noire. Les angles du manteau sont toujours margés de blanc.
Les tables-école, Étang de Thau (34), 6 m
15/04/2007
Tête
Gros plan sur la tête, de face. On voit clairement les lamelles sur les rhinophores, ainsi que les quatre papilles antérieures.
Etang de Thau (34)
2009
Les branchies
L’animal possède un panache branchial non rétractable, disposé en rond au milieu de son dos. Ce panache est entouré des appendices branchiaux, qui sont de même couleur que les tentacules buccaux et qui convergent vers l’arrière.
Les feuilles branchiales elles-mêmes sont densément couvertes de ponctuations sombres pouvant les faire paraître quasi noires et elles ont l’extrémité jaune.
Étang de Thau (34)
03/05/2008
Reproduction
Deux individus en pleine reproduction !
Les organes génitaux débouchent sur le côté droit du pied, derrière la tête et l'acte impose donc une position tête-bêche telle que celle-ci.
Cap d'Agde (34), 10 m
24/08/2008
La ponte
La ponte de Polycera hedgpethi est visible sous la forme d'un large ruban gélatineux, spiralé, contenant de petits œufs blancs. On découvre généralement ces pontes auprès des colonies de bryozoaires qui constituent les proies favorites de cette espèce.
Résurgence de Balaruc, Etang de Thau (34), 28 m
29/10/2010
Petit individu
Les appendices extra-branchiaux bien visibles ici, se regroupent vers l’arrière des branchies.
Il s'agit ici d'un tout petit individu de quelques millimètres.
Etang de Thau (34), 6 m
2006
Animal des fonds vaseux
Le corps est translucide ponctué de taches brunes, les crêtes latérales droites et postérieure sont bien visibles. On peut noter les tubercules blancs sur le flanc droit, tubercules surmontés de jaune sur la crête postérieure. L'extrémité de la queue est jaune.
Etang de Thau (34), 5 m
11/05/2012
Le pied dans le plat !
Voici Polycera hedgpethi devant son met de prédilection : des bryozoaires du genre Bugula ! Miam !
Les tables-école, Étang de Thau (34), 6 m
14/04/2007
Sur des bryozoaires encroûtants...
Les bryozoaires constituent le régime quotidien de Polycera hedgpethi. Il s'agit généralement du genre Bugula. Cet individu "traverse" une colonie encroûtante d'une autre famille de bryozoaires, qui s'est installée sur un récif artificiel. Mais le nudibranche en fera-t-il son dîner ?
Port de Mèze, Étang de Thau (34), 0,5 m
24/09/2013
Dans l'étang de Thau
En bordure de Méditerranée, dans l'Hérault, on trouve la zone lagunaire de Thau. Cet étang de 7500 hectares environ offre un biotope tout à fait particulier et on peut fréquemment y rencontrer Polycera hedgpethi.
Étang de Thau (34), 4 m
23/06/2007
Dans les Pyrénées-orientales
La photographe a découvert cet individu "dans l'étang marin de Salses-Leucate, situé entre Perpignan et Narbonne, un environnement très proche de celui de Thau..."
Étang de Salses-Leucate, Le Barcarès (66)
22/04/2011
Rédacteur principal : Magali PERRIN
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER