Coloration orange avec des taches bleu vif
Voile buccal réduit avec 22 courtes papilles au maximum
Panache branchial orange et touffu
Rhinophores et branchies sans gaine, ni appendices
Blue spot sea slug (GB), Polycera elegante (I)
Greilada elegans Bergh, 1894
Polycera messinensis Odhner, 1941
Polycera atlantica Pruvot-Fol, 1956
Palio espagnoli Tejedo, 1994
Atlantique Nord-Est, Méditerranée occidentale
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Elle est présente en Atlantique Est depuis l'Irlande au nord jusqu'aux îles Canaries au sud.
Outre les côtes françaises où elle semble très rare (Bouches-du-Rhône, Banyuls (66) avec un seul individu décrit), on relève à ce jour seulement 5 observations sur la côte catalane espagnole. Elle est signalée dans l'Adriatique.
La polycère élégante vit sur des fonds rocheux de l'infralittoral*, entre 5 et 25 m de profondeur.
Le corps trapu de la polycère élégante est lisse avec une forme allongée. Il mesure de 2 à 4,8 cm maximum selon la distribution (2 cm pour les spécimens de Méditerranée plus petits).
Ce nudibranche doridien a une coloration caractéristique jaune à orange vif avec des petites taches bleues très brillantes (quelquefois ponctuées de pourpre au centre), sur tout le corps.
Une ligne blanc-bleuté souligne le bord du manteau en ourlet, depuis les rhinophores* jusqu'aux branchies et se poursuit sur la ligne médiane du pied*.
Autour de la tête, le voile buccal, réduit à une fine frange, porte jusqu'à 22 papilles (généralement 15 à 20) très courtes.
Les rhinophores orange ne possèdent pas de gaine. Ils sont fins et montrent 15 à 20 lamelles.
Le panache branchial est également dépourvu de gaine et compte 6 branchies touffues orange, pinnées*, parcourues de fines lignes blanc-bleuté. Il n'y a pas d'appendices près des branchies.
Il existe, dans sa zone de distribution, plusieurs autres polycères mais le corps de ces animaux est généralement plus étiré, avec une robe qui revêt d'autres couleurs. Il n'y a donc pas de confusion possible avec notre espèce.
D'autres espèces ressemblantes peuvent se rencontrer (Polycera abei, par exemple) mais hors zone de distribution (Indo-Pacifique).
La polycère élégante est carnivore et se nourrit de bryozoaires du genre Bugula, en particulier Bugula turbinata sur laquelle on la retrouve le plus fréquemment, mais aussi Bugula plumosa et Bugulina flabellata.
Elle a été décrite près ou sur des ascidies simples (Ciona) qui lui servent peut-être de nourriture.
Comme tous les nudibranches, elle est hermaphrodite* et sa reproduction est sexuée.
Sur le côté avant droit du corps, chaque individu possède des organes sexuels femelle et mâle (avec épines péniales et prostate). La copulation, décrite comme frénétique, a lieu en position tête-bêche et aboutit à une ponte orange en anneaux de 3 mm de large.
Les œufs sont souvent la proie d'autres nudibranches (Favorinus branchialis et Favorinus blianus).
Elle vit à proximité des bryozoaires dont elle se nourrit.
Comme les prédateurs de bryozoaires à vie courte, son cycle de vie ne dure que quelques mois (juin, juillet en Grande-Bretagne).
La radula* étroite se compose de 2 dents principales et d'une série de crochets et de plaques reliés en haut et en bas par une pièce intermédiaire. Une formule* radulaire généralement acceptée : 15 x (3-1.1-0-1.1-3).
C'est une espèce rare en Méditerranée ; elle est ponctuellement plus courante en Grande-Bretagne.
Polycère élégante est une francisation du nom scientifique.
Polycera : du grec [poly] = beaucoup et [keras] = corne, donc qui porte beaucoup de cornes ;
elegans : du latin [elegans] = gracieux, charmant.
Numéro d'entrée WoRMS : 140833
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Polyceridae | Polycéridés | Doridiens limaciformes aux rhinophores lamellés avec souvent quelques papilles frontales et branchiales. Présence de lobes oraux sur la tête ou de tentacules buccaux développés. |
Sous-famille | Polycerinae | Polycérinés | |
Genre | Polycera | ||
Espèce | elegans |
Petit nudibranche orange
Sa robe à taches bleu brillant est caractéristique.
Cette limace est rare sur les côtes méditerranéennes. Cette photo est donc très précieuse.
Ile Plane, Marseille (13), 7 m
18/05/2007
Vue de dos
Une ligne blanc-bleuté court sur les bords du manteau, de chaque côté. En arrière des branchies, le dessin forme alors un "V".
Ile Plane, Marseille (13), 7 m
18/05/2007
Rédacteur principal : Sophie COUTURIER
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Edmunds M., 1961, Polycera elegans Bergh : a new species to Britain and discussion of its taxonomy, Proceedings of the Malacological Society of London, 34, 316-321.
Hunnam P., Brown G., 1975, Sublittoral nudibranch mollusca (sea slug) in Pembrokeshire waters, Field Studies, 4, 131-159.
Wirtz P., Martins H., 1993, Notes on some rare and little known marine invertebrates from the Azores with dicussion of the zoogeography of the region, Arquipélago, Life and Oceans Sciences, 11, 55-63.
La page de Polycera elegans dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN