Taille moyenne de 50 cm
Corps fuselé, cou long et fin, tête en triangle
Bec rose pâle, en poignard
Doigts lobés et indépendants ("palmure lobée")
Eté : corps et favoris roux, double huppe noire
Hiver : calotte noire, ventre blanc, tête pointue
Nage : corps très bas sur l'eau
Vol : rapide, au ras de l'eau, cou tendu, tête plus bas que
le corps, pattes traînant en arrière
Great crested grebe (GB), Svasso maggiore (I), Somormujo lavanco (E), Haubentaucher (D), Fuut (NL), Mergulhão-de-crista (P)
Europe, Afrique du Nord et Afrique australe, Asie centrale, Australie et Nouvelle-Zélande
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeLe grèbe huppé est présent toute l'année en Europe, hors Russie et Scandinavie, et tout autour du bassin méditerranéen. L'étendue concernant la nidification est beaucoup plus vaste et comprend toute la Russie (où l'espèce ne vit donc pas toute l'année).
Il est également habitant occasionnel d'Afrique australe. On le rencontre aussi à l'est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande, ainsi qu'en Asie centrale.
Le grèbe huppé est exclusivement aquatique et s'installe particulièrement sur les étangs et les rivières à cours lent bordées de roselières. En hiver lorsque certains points d'eau sont gelés, il peut y avoir des migrations partielles et on peut le retrouver en petits groupes le long des côtes (estuaires ou baies abritées) ou des lacs. Cette espèce s'adapte donc aux eaux douces, saumâtres ou salées.
Avec une taille de 50 cm, le grèbe huppé est le plus grand des grèbes.
Son anatomie est parfaitement adaptée à la vie aquatique : son
corps est fuselé, son cou est long et fin, sa tête forme un triangle, sa
queue et ses ailes sont très courtes. Lors de la nage, le corps est
très bas sur l'eau. Les petites pattes sont positionnées très en arrière
du corps et assurent le déplacement. Les doigts sont lobés et
indépendants, ce
qui veut dire que les pattes noirâtres ne sont pas complètement palmées. Le bec
rose pâle est long et pointu. En arrière, les lores* sont noirs : une
marque noire relie la base du bec à l'œil rouge foncé. Le haut de la
tête est toujours sombre.
Chez les grèbes, il n'y a pas de dimorphisme* sexuel. Les ailes et le dos sont gris sombre ; le corps est blanc ailleurs, en particulier sur l'avant du cou et la poitrine, et les flancs sont gris pâle.
En été (ce qui correspond en Europe au plumage nuptial), le corps roussit, la huppe noire en deux parties apparaît ainsi qu'une collerette rousse et noire en "favoris" de part et d'autre de la tête. En hiver, la huppe est très courte et aplatie : elle ressemble plutôt à une calotte. Il n'y a plus de collerette. Le ventre est blanc, le dos plus terne et la tête pointue, en triangle de profil.
A l'éclosion, les oisillons sont tout ébouriffés. Les ailes des juvéniles sont noires, le cou et la tête blancs, avec des zébrures noires et rouges sur les joues.
Son vol est rapide, souvent au ras de l'eau, cou tendu et tête placée plus bas que le corps, les pattes traînant en arrière. Deux taches blanches sur les épaules et les rémiges* secondaires se détachent alors sur les ailes foncées. Ces grandes taches sont insoupçonnables ailes repliées. Le dessous des ailes est blanc.
Le grèbe jougris (Podiceps grisegena) habite l'est de l'Europe de façon éparse. En plumage d'été, son cou est roux et le corps grisé. En hiver, il ressemble au grèbe huppé mais son cou est gris et plus court ; son bec est sombre, à base jaune.
Le grèbe esclavon (Podiceps auritus) est un habitant de la majorité des côtes européennes. En été, il est globalement roux et brun, avec deux marques claires sur la tête. En hiver, le cou et le corps ainsi que les côtés de la tête sont clairs. Il ne se reproduit pas en France.
Le grèbe à cou noir (Podiceps nigricollis) occupe sensiblement les mêmes zones que le grèbe huppé. Il niche en colonie, parfois au milieu des mouettes rieuses (Larus ridibundus). En été, le cou et les ailes sont noirs, le corps roux, avec deux taches claires sur les joues. En hiver, le corps et l'avant du cou sont blancs, la tête grisâtre.
Enfin, le grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) occupe sensiblement les mêmes zones que le grèbe huppé. Cet oiseau est petit, gris en été, avec une grande tache rousse sur l'avant du cou, beige au cou gris clair en hiver. C'est le grèbe le plus répandu en France.
Le grèbe huppé se nourrit de poissons, repas qu'il complète de mollusques, de crustacés, de têtards et d'insectes. Il nage indéfiniment en plongeant régulièrement, sans utiliser ses ailes, (25 secondes en moyenne, entre 1 et 5 m de profondeur) pour attraper sa nourriture, soit dans l'eau, soit en fouillant la vase.
Cet oiseau est sexuellement mature à deux ans.
La parade nuptiale est spectaculaire et complexe. Elle consiste en un face-à-face, les deux oiseaux dressés hors de l'eau, en secouant la tête, huppe relevée, ou à une nage côte à côte, en se frottant le cou.
Le couple de grèbes construit un nid flottant avec des plantes, sur des eaux douces et dormantes. Ce nid est accroché à la végétation des berges. La ponte (3 à 5 œufs blanchâtres, presque cylindriques) a lieu, en France, d'avril à juillet. Elle est couvée par les deux parents pendant 28 jours environ.
Après éclosion, les parents nourrissent tour à tour les oisillons piscivores*. Ceux-ci deviennent autonomes après 9 semaines, en ayant régulièrement voyagé sur le dos de leurs parents.
Cet oiseau est silencieux excepté pendant la période nuptiale où il peut lancer des cris rauques.
Son vol est poussif, en ligne droite et bas sur l'eau. Son envol nécessite une course d'élan sur l'eau et son "atterrissage" se termine par une plongée. Il ne prend pas le risque d'un atterrissage sur la terre ferme. A terre, il est plutôt maladroit.
Les grèbes enduisent leurs plumes d'une sécrétion huileuse produite par la glande sébacée. Ils l'écrasent avec leur tête pour obtenir ce produit.
La famille des grèbes regroupe des espèces plongeuses, à cou fin, caractérisées par de petits pattes, aux doigts lobés, positionnées en arrière du corps et une queue très courte. Elles ont également un bec pointu et des zones blanches sur les ailes. Leur vol est rapide, le cou alors abaissé.
La longévité du grèbe huppé est estimée entre dix et quinze ans. Son envergure est de 85 à 90 cm, son poids varie de 750 à 1 200 g.
Depuis 2019, cette espèce est classée dans la liste rouge de l'UICN* sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
En Europe, cette espèce est classée depuis 2002 dans l'annexe III de la Convention de Berne, même si elle n'est pas considérée comme menacée. L'accord AEWA et la Convention de Bonn introduisent cependant une nuance géographique dans le monde : les populations autour de la mer Caspienne et les populations africaines et néo-zélandaises sont classées comme menacées.
En France, elle bénéficie d'une protection totale depuis 1981 : interdiction de la détruire, de la capturer ainsi que de détruire les œufs ou les nids ; interdiction de la transporter, de la vendre ou de l'acheter.
Grèbe : viendrait du breton [krib] = peigne, en relation avec la huppe de ces oiseaux. Ce mot serait utilisé depuis le XVIe siècle ;
huppé : car cet oiseau porte une double huppe en période nuptiale.
Podiceps : du latin [podex] = le croupion, le derrière et [cephalæum] = tête ;
cristatus : du latin [cristatus] = qui a une crête, une aigrette.
Numéro d'entrée WoRMS : 137182
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Podicipediformes | Grèbes | Pattes très en arrière du corps, doigts palmés. |
Famille | Podicipedidae | Podicipedidés | |
Genre | Podiceps | ||
Espèce | cristatus |
Belle allure
En été, le corps est roux, la huppe noire en deux parties apparaît ainsi qu'une collerette rousse et noire en "favoris" de part et d'autre de la tête.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
Profil
Le corps est fuselé, son cou est long et fin, sa tête forme un triangle, sa queue et ses ailes sont très courtes. Lors de la nage, le corps est très bas sur l'eau.
Lac de Genval (Belgique)
25/07/2007
Dressé sur l'eau
Les ailes et le dos sont gris sombre ; le corps est blanc ailleurs, en particulier sur l'avant du cou et la poitrine, et les flancs sont gris pâle.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
Nid
Le couple de grèbes construit un nid flottant avec des plantes, sur des eaux douces et dormantes. Ce nid est accroché à la végétation des berges.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
Balade
Les poussins voyagent régulièrement sur le dos de leurs parents, père comme mère.
Etang de Wingles (62)
06/2008
Portée
La ponte (œufs blanchâtres, presque cylindriques) a lieu, en France, d'avril à juillet. Elle est couvée par les deux parents pendant 28 jours environ. La portée est composée de 3 à 5 jeunes.
Etang de Wingles (62)
06/2008
Nourrissage
Après éclosion, les parents nourrissent tour à tour les oisillons piscivores.
Etang de Wingles (62)
06/2008
Sur l'eau
Les jeunes sont capables de nager très tôt mais ils restent dépendants de leurs parents durant plusieurs semaines.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
Adulte et juvénile
Le juvénile devient autonome après neuf semaines, sachant alors attraper seul sa nourriture.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
Juvénile
Les ailes sont noires, le cou et la tête blancs, avec des zébrures noires et rouges sur les joues.
Parc des Glissoires, Avion (62)
11/2006
En plongée
Le grèbe huppé nage indéfiniment en plongeant régulièrement, sans utiliser ses
ailes, pour attraper sa nourriture, soit dans l'eau, soit en fouillant la vase.
Gravière, Alsace, 3 m
09/2010
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band XII, Tafel 7 - Gera (Germany), 1903
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
N/A
Reproduction de documents anciens
1903
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
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La page sur Podiceps cristatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page sur Podiceps cristatus sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net