Pleurobranche membraneux

Pleurobranchus membranaceus | (Montagu, 1816)

N° 4223

Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Clé d'identification

Pleurobranche ne dépassant pas 12 cm de longueur
Manteau orange à brun clair avec mouchetures plus foncées
Nombreux petits tubercules coniques sur le manteau
Pied bien développé et queue longue bien visible
Deux rhinophores enroulés et 2 tentacules céphaliques enroulés
Capacité de nager en pleine eau

Noms

Noms communs internationaux

Sidegill Slug (GB), Flankenkiemer-Schnecke (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Pleurobranchus tuberculatus Meckel, 1808
Lamellaria membranacea Montagu, 1816
Pleurobranchus lesueur Blainville, 1827
Pleurobranchus contarinii Vérany, 1846
Pleurobranchus denotarisii Vérany, 1846

Gymnotoplax barashi Marcus Ev., 1977

Distribution géographique

Atlantique Nord-Est, Méditerranée

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]

Le pleurobranche membraneux est présent en Atlantique, de la Norvège aux Canaries, en mer du Nord, en Manche et bien plus rarement en Méditerranée.

Biotope

Pleurobranchus membranaceus se rencontre généralement sur les fonds vaseux, dans les graviers, et dans les zones rocheuses à faible profondeur, même si il a été observé jusqu'à 70 m. C'est une espèce nocturne qui reste cachée la journée.

Description

Pleurobranchus membranaceus peut atteindre 12 cm mais la majorité des adultes observés mesurent 6 à 7 cm. Le manteau*, plutôt circulaire, recouvre une partie du pied*. Il est de couleur orange à brun clair avec des mouchetures plus foncées et porte de nombreux petits tubercules* coniques rétractiles plus clairs. Contrairement à la majorité des pleurobranches, chez P. membranaceus, la queue est longue, généralement bien visible, et le pied est bien développé. Il est généralement ponctué de petits points ou taches de couleur blanche. La plupart du temps, lorsque l'animal se déplace, l'arrière du manteau* s'enroule sur lui-même pour former un siphon* dressé.
La tête porte 2 rhinophores* enroulés et le voile céphalique* se termine de chaque côté par un tentacule* oral (ou céphalique) enroulé sur lui-même.
Une branchie* bipennée* se situe sur le côté droit du corps entre le bord du manteau et le pied. Une coquille plate atteignant 5 cm, de forme rectangulaire à bords arrondis, est présente à l'intérieur des tissus, en position dorsale, au-dessus des viscères. L'anus se situe sous le manteau, du côté droit en arrière de la branchie.
Les juvéniles sont identiques aux adultes mais en plus clairs.

Espèces ressemblantes

Dans la même aire géographique, il existe plusieurs espèces qui peuvent être confondues avec Pleurobranchus membranaceus.

Pleurobranchus testudinarius peut atteindre 20 cm. Il présente des protubérances polygonales sur le dos ainsi que des plaques cerclées d'un liséré blanc.

Pleurobranchaea meckeli, qui atteint 10 cm, est de couleur grise à beige avec une réticulation plus foncée. Le manteau* est lisse et un large voile frontal venant du manteau sépare les deux rhinophores* enroulés. Contrairement aux autres espèces de l'ordre des Pleurobranchidés (ex Notaspidés : Pleurobranchus spp., Berthella spp., Berthelina spp....) P. meckeli n'a pas de coquille interne.

Berthellina edwardsi et Berthella perforata fréquentent les mêmes biotopes*. Elles sont plus petites (6 cm) et de couleur rouge orangé ou jaune, sans motif sur le dos.

Berthella stellata, de l'ordre de 10-15 mm, se cache sous les pierres et présente une marque blanche, plus ou moins cruciforme au milieu du dos.

Berthella plumula ne dépasse pas 2,5 cm. Elle ne présente aucune marque blanche sur le manteau, mais un dessin en mailles larges, imitant un oscule* d'éponge.

Citons également :

Pleurobranchus forskalii est une espèce indo-pacifique lessepsienne* que l'on retrouve dans la Méditerranée orientale. Il peut atteindre 30 cm, est de couleur lie-de-vin avec des demi-cercles blanc opaque sur le dos ou de couleur claire avec demi-cercles noirs.

Alimentation

Pleurobranchus membranaceus se nourrit d'ascidies simples ou coloniales, notamment de Ascidia mentula, Ascidiella aspersa et Botryllus schlosseri. Pour cela il déploie son proboscis* (sorte de trompe) qui contient la radula* et les mâchoires lui permettant de déguster sa proie.

Reproduction - Multiplication

Le pleurobranche membraneux, comme les autres pleurobranches, est hermaphrodite*. Les orifices génitaux débouchent sur le côté droit du corps, juste devant la branchie*. Les partenaires s'accouplent donc tête-bêche pour échanger réciproquement leurs gamètes* mâles. La fécondation* est interne et chaque individu pourra ensuite pondre de son côté. La ponte ressemble à un ruban épais, translucide, enroulé sur lui-même et dépassant la taille du parent. A l’intérieur de ce ruban, les œufs (jusqu'à 1 800 000) de couleur blanche, sont disposés en lignes verticales. Des centaines d'individus se rassemblent parfois pour pondre, notamment en Ecosse, mais au bout de 3 à 4 jours tous les individus disparaissent. Il n'est donc pas rare de voir de très nombreuses pontes regroupées sur quelques mètres carrés. Les larves* issues de ces œufs sont planctoniques*.

Divers biologie

En cas de danger, le pleurobranche membraneux peut sécréter un mucus riche en acide sulfurique pour se protéger des agressions de prédateurs. Le manteau* contient également des spicules* calcaires. Ces défenses font que cette espèce ne semble pas avoir de prédateur. Toutefois, pour s'échapper, ce pleurobranche est capable de nager. Pour cela, l'animal se met à l'envers, le ventre en l'air, le pied* s'étirant de chaque côté du manteau comme deux ailes de papillon. Par des mouvements d'ondulation d'une "aile" puis de l'autre, le manteau ne participant pas à la nage, l'animal se détache du fond et se déplace en pleine eau. Ce mouvement d'ondulation asynchrone fait que l'animal roule d'un côté à l'autre lorsqu'il nage.

Lorsqu'il se déplace, le pied et notamment la queue sont bien visibles. Ils sont rétractés et recouverts par le manteau quand l'animal est inactif.

Toujours lors du déplacement, l'arrière du manteau s'enroule sur lui-même pour former un siphon dressé. Ce siphon canalise l'eau qui est passée au travers de la branchie située sous le manteau, et l'évacue vers l'extérieur.

Origine des noms

Origine du nom français

Pleurobranche membraneux est la francisation du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Pleurobranchus : du grec [pleuro] = sur le côté, flanc ; et [branchus] = branchie. C'est donc un animal ayant une branchie sur le côté.

membranaceus : du latin [membranaceus] = formé d'une membrane, semblable à une peau.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 140820

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Pleurobranchida Pleurobranchides

Coquille en coupelle plate, cachée ou absente. Cavité palléale représentée par une gouttière située sur le coté droit avec une branchie pourvue d’une double rangée de lamelles. Pas de lobes pédieux. Rhinophores enroulés. Tous marins.

Famille Pleurobranchidae Pleurobranchidés Manteau recouvrant le pied et la branchie latérale. Rhinophores canaliculés, voile buccal aux extrémités parfois enroulées. Coquille toujours interne.
Genre Pleurobranchus
Espèce membranaceus

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