Nombreuses projections épineuses élevées, pointues
Consistance très molle
Couleur blanchâtre
White prickly sponge (GB), Spugna spinosa bianca (I), Esponja espinosa blanca (E), Weiβer Stachelschwamm (D), Witte stekelspons (NL)
Spongelia spinifera Schulze, 1878
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Atlantique Nord-Est des côtes sud-ouest de la Grande-Bretagne au Portugal, Afrique Nord-Ouest (îles du Cap Vert), Méditerranée occidentale jusqu'à l’Adriatique et la Tunisie.
Espèce sciaphile* des grottes semi-obscures et des surplombs entre 5 et 50 m de profondeur.
Cette éponge de forme revêtante, d'à peine 2 mm d'épaisseur, est hérissée de nombreuses projections épineuses, élevées, pointues et parfois ramifiées qui peuvent atteindre 8 mm de haut. Sa consistance est très molle avec une légère viscosité. On observe quelques oscules dispersés ne dépassant guère 0,8 mm de diamètre.
Au microscope, on remarquera que le squelette de fibres forme quelques rares branches divergentes faiblement ramifiées.
Sa couleur est blanche, parfois jaunâtre ou beige ; quelques exemplaires marron violacé ou verdâtres ont été observés, ces couleurs étant dues à des algues unicellulaires symbiotiques.
De petite taille, sa surface dépasse rarement une dizaine de cm².
Dysidea fragilis : éponge massive avec des projections plus basses, plus coniques et plus régulières. Moins fragile également. Au microscope on remarquera que le squelette de fibres montre des ramifications réticulées* et anastomosées* à partir des branches principales, ce qui n'est pas le cas chez Pleraplysilla.
Les éponges sont des animaux filtreurs qui se nourrissent de microparticules : bactéries, algues unicellulaires, débris organiques, ne dépassant pas 3 microns en général. Le courant d’eau nécessaire à l'apport des particules est créé par le mouvement de cellules ciliées spécifiques des éponges : les choanocytes*.
Le mode habituel de reproduction de cette espèce s'effectue par voie sexuée.
La fusion des gamètes* mâles et femelles donne un œuf qui est incubé quelque temps dans le corps de l’éponge mère : c’est une espèce vivipare*.
Les larves* de type "parenchymella" sont libérées en été au moment où la température de l’eau est la plus élevée. Ce sont des larves ciliées nageuses qui se fixent rapidement pour donner de nouvelles éponges.
La reproduction chez Pleraplysilla a été observée d’avril à juin sur les côtes méditerranéennes françaises.
Chez certaines éponges, il existe un mode de multiplication par voie asexuée : par bourgeonnement ou bouturage de fragments qui se détachent de l’éponge mère pour se fixer un peu plus loin. Les éponges se reproduisent surtout asexuellement et ont une énorme capacité de régénération.
Ce mode existe peut-être, mais n’a pas été décrit chez Pleraplysilla spinifera.
On a observé que dans de rares cas (environ 1%), elle pouvait être colonisée par le scyphozoaire Nausithoe punctata.
Le squelette de Pleraplysilla, de couleur jaune clair, est souvent recouvert par une algue rouge épibionte Rhodochorton membranaceum.
Cette éponge est dépourvue de spicules*.
Les fibres cornées de spongine, de couleur brune, sont ramifiées, épaisses et dures. Elles dépassent souvent de la surface de l’éponge. Elles peuvent agglomérer de petits grains de sable ou des spicules d’autres éponges.
On a observé que cette éponge pouvait être broutée par le mollusque nudibranche Hypselodoris tricolor.
On a pu isoler de Pleraplysilla spinifera diverses molécules de la famille des terpènes possédant des propriétés pharmacologiques intéressantes.
Epineuse blanche : en rapport avec les nombreuses épines de couleur blanche à la surface de l’éponge.
Pleraplysilla : du grec [pleura] = côté, accolé au nom d'espèce Aplysilla (autre éponge) : signifie "espèce d'Aplysilla ou ressemblant à Aplysilla",
spinifera : du latin [spina] = épine et [fero] = porter, signifie donc « porteur d’épines », en rapport avec l’aspect général de cette éponge.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Porifera | Spongiaires / Eponges | Organismes exclusivement aquatiques, filtreurs, fixés au substrat, de formes variables, et percés d'orifices inhalants (ostioles ou pores) et exhalants (oscules). |
Classe | Demospongiae | Démosponges | Eponges dont la charpente est constituée de spicules siliceux (différenciés en méga- et microsclères) et de collagène dispersé ou structuré en fibres de spongine. Ovipares ou vivipares, larve typique = parenchymella. |
Ordre | Dictyoceratida | Dictyocératides | « Eponges à réseau de corne ». Squelette entièrement composé de fibres de spongine anastomosées et souvent organisées en réseaux primaire, secondaire voire tertiaire. Fibres généralement homogènes ou légèrement stratifiées avec ou sans moelle centrale. Pas de spicules. Eponges vivipares. |
Famille | Dysideidae | Dysidéidés | |
Genre | Pleraplysilla | ||
Espèce | spinifera |
Consistance molle
Sa consistance est très molle avec une légère viscosité.
Denvert, presqu'île d'Isolella, rive sud golfe d'Ajaccio (20), 30 m
21/07/2008
Hérissée d'épines
Cette éponge encroûtante est hérissée de nombreuses projections épineuses élevées, pointues et parfois ramifiées qui peuvent atteindre 8 mm de haut.
Plateau des Sardinaux, la Sèche à Huile, Ste Maxime (83), 20 m
11/09/2006
Forme revêtante
Cette éponge encroûtante fait à peine 2 mm d'épaisseur.
La Ramère, Cerbère (66), 10 m
30/06/2008
Couleur blanchâtre
La couleur de cette éponge est blanche, parfois jaunâtre ou beige.
Cap Ferrat (06), 35 m
24/04/2007
Au plafond d'une grotte
Cette éponge est une espèce sciaphile* des grottes semi-obscures et des surplombs entre 5 et 50 m de profondeur.
Bastia (2B), 12 m
12/09/2005
Branche encroûtée
L'éponge qui encroûte ici une branche morte de gorgone, est hérissée de nombreuses projections épineuses, élevées, pointues.
Cap Gros, Cassis (13), 30 m
19/12/2009
Sur une gorgone
L'éponge épineuse a choisi ici une gorgone comme support.
Cap Morgiou, Marseille (13), 18 m
30/06/2007
Bleu blanc rouge
L'éponge épineuse "blanche" est souvent crème ou beige.
Golfe Juan (06), 34 m
27/08/2005
Squelette
L'échantillon sélectionné s'est décomposé à l'air libre pendant 12 heures ; il laisse apparaître le squelette des fibres qui forme quelques rares branches divergentes faiblement ramifiées.
La Fourmigue, Golfe Juan (06), 15 m
07/08/2009
Yeux de DORIS 2009
Cette espèce sciaphile* des grottes semi-obscures et des surplombs vit entre 5 et 50 m de profondeur. Elle peut revêtir divers supports dont des branches mortes de gorgones.
Sec du Gendarme, Hyères (83), 20 m
24/11/2007
Un soutien inattendu
Cette éponge a choisi un support original : un vieil œuf de roussette !
Marseille (13), vers 20 m
1990
Eléments étrangers
Pleraplysilla spinifera a tendance à incorporer des éléments étrangers dans sa structure interne. Remarquez les petits oscules dispersés et peu visibles.
Côte Vermeille (66)
1993/2000
Sciaphile
L'éponge épineuse aime les situations à l'abri de la lumière : ici au plafond d'une grotte, en compagnie de corail rouge, Corallium rubrum.
Canonnier Nord, la Ciotat (83), 20 m
17/05/2007
Prédateur
L'éponge épineuse peut servir de nourriture, ici à Hypselodoris tricolor.
Cap de Nice (06), 38 m
27/07/2006
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Vacelet J., 1959, Répartition générale des éponges et systématique des éponges cornées de la région de Marseille et de quelques stations méditerranéennes, Recueil des travaux de la station marine d’Endoume,16(26), 39-101.
La page de Pleraplysilla spinifera sur le site de référence de DORIS pour les éponges : World Porifera DataBase
La page de Pleraplysilla spinifera dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN