Carapace piriforme triangulaire, convexe
Longueur de 6 cm maximum
Rostre bifide ressemblant à 2 épines
5 épines dirigées vers l'avant de chaque côté de la carapace
Coloration générale brun-rouge
Pisa à 4 cornes, crabe en forme de poire, petite araignée de mer, tétraodon à 4 dents
Four horned spider crab (GB), Vierhoornige spinkrab (NL)
Cancer tetraodon Pennant, 1777
Cancer hircus Fabricius, 1781
Cancer praedo Herbst, 1796
Inachus tomentosus Rafinesque, 1814
Pisa convexa Brandt, 1880
Atlantique Nord-Est, Manche, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Animal présent dans toute la Méditerranée et dans l'Atlantique, des côtes Irlandaises et de toute la Manche à la Mauritanie, y compris les îles du Cap Vert, les Canaries, et Madère. Il semble absent de la mer du Nord (sauf à son extrême sud).
C'est une espèce que l'on trouve dans les substrats* pierreux en général et dans la végétation, jusqu'à 50 à 70 m de profondeur.
A marée basse, on peut la trouver sous les cailloux ou sous les algues.
C'est un décapode* marcheur dont la carapace* piriforme* triangulaire, convexe, est presque aussi large que longue avec une longueur de 6 cm maximum (c'est la plus grosse espèce européenne du genre Pisa).
La partie antérieure de l'animal est composée d'un rostre bifide* ressemblant à 2 épines, divergentes chez les femelles et parallèles chez les mâles, avec de part et d'autre 2 grosses dents pointues pré-orbitales ce qui justifie le nom de "tetraodon" 4 dents.
Les 2 yeux sont pédonculés et partiellement cachés quand ils sont rétractés, ils sont positionnés à l'arrière des 2 grosses dents pré-orbitales de chaque côté du rostre.
On observe 5 épines dirigées vers l'avant de chaque côté de la carapace. Le dessus de la carapace est garni de petits tubercules (bosses irrégulières).
Les doigts des pinces du mâle adulte ne sont pas jointifs du tout lorsqu'ils sont fermés ; ils laissent un large espace libre entre eux.
La coloration générale est brun-rouge sombre pour la face dorsale, et orangé pâle ou beige clair pour la face ventrale.
L'animal possède 5 paires de pattes relativement courtes et fortes ; la première paire porte des pinces solides, de taille égale, plus grosses chez les mâles que chez les femelles.
Pisa armata : carapace un peu plus lisse avec moins de tubercules, une épine robuste à l'arrière et 2 latérales postérieures.
Herbstia condyliata : pattes relativement longues, annelées clair/sombre, à l'arrière de la carapace, une bosse médiane avec 3 petites épines.
L'animal se nourrit de végétaux (algues et plantes marines) mais aussi de faune fixée (polypes* d'hydrozoaires et de vers polychètes).
Les sexes sont séparés, la femelle pond des œufs d'avril à mai (plus de 2 000 selon une étude espagnole de A. Rodriguez de 1997).
Il y a un dimorphisme* sexuel important : les mâles adultes ont des pinces plus développées que les femelles.
En l'espace de dix jours, les larves* muent 3 fois (deux stades zoé* et un stade mégalope*), seules 20 % des larves survivront.
Il n'est pas rare qu'ils soient couverts de différents organismes en épibiose* (le fait que des êtres vivants vivent sur un autre) par exemple des éponges, des bryozoaires ou des algues.
L'espèce est relativement commune. Ses prédateurs sont principalement les gros crustacés, certains poissons et les céphalopodes.
Ces crabes sont indolents ; leurs mouvements sont très lents. Ils sont relativement bien camouflés dans leur environnement, donc difficiles à repérer en plongée.
Pise à quatre dents : nom dérivé et francisé du nom scientifique de cette espèce.
Pisa : nom de genre défini par Leach en 1814, sans que l'on ait beaucoup de précision sur le choix de ce nom.
tetraodon : du grec [tetra-] = quatre et [-odon] = dent, soit crabe à quatre dents.
Numéro d'entrée WoRMS : 107358
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Brachyura | Brachyoures | Les brachyoures ont un abdomen réduit replié sous le céphalothorax. Ils sont représentés par les crabes et les araignées de mer. |
Famille | Epialtidae | Epialtidés | Orbites faiblement développées. Carapace triangulaire épineuse ; pattes relativement courtes. Se déguisent souvent à l’aide d’algues fixées sur leur carapace. |
Genre | Pisa | ||
Espèce | tetraodon |
Pisa tetraodon sur un lit d'algues
Cette pise peu camouflée est nettement visible sur ce lit d'algues.
Agon Coutainville (50), estran
12/07/2006
Pisa tetraodon mâle (vue par-dessous)
Comme tous les crustacés, la détermination du sexe se fait en observant la face ventrale de l'animal lorsque celle-ci est visible. Chez les crabes, il existe une différence morphologique de l'extrémité de l'abdomen, celui-ci est triangulaire et étroit chez le mâle alors qu'il est arrondi et large chez la femelle.
Agon Coutainville (50), estran
16/03/2010
Pisa tetraodon femelle (vue par-dessous)
Cette pise femelle retournée sur le dos, nous montre son abdomen.
Comme tous les crustacés, la détermination du sexe se fait en observant la face ventrale de l'animal lorsque celle-ci est visible. Chez les crabes, il existe une différence morphologique de l'extrémité de l'abdomen, celui-ci est triangulaire et étroit chez le mâle alors qu'il est arrondi et large chez la femelle.
Agon, Coutainville (50), estran
29/03/2014
Vue ventrale
La carapace est presque aussi large que longue, avec une longueur de 6 cm maximum (c'est la plus grosse espèce européenne du genre Pisa).
Le Squiffiec, Plougastel-Daoulas (29), 6m
01/02/2016
Gros plan sur les pinces d'un mâle
Ce cliché montre bien les grosses pinces identiques du mâle. Les pinces de la femelle sont plus petites.
Agon Coutainville (50), estran
29/03/2010
Reine du camouflage
Cette pise pratique le camouflage à l'aide de plusieurs types d'algues.
Saint Malo (35)
30/10/2010
Duveteux
Cette pise recouverte d'algues et d'éponges est bien difficile à observer si elle est immobile.
Saint Malo (35)
30/10/2010
Un camouflage de dragon
Le camouflage de cette pise recouverte d'algues rouges évoque celui du dragon de mer.
Le camouflage masquant en partie les critères d'identification spécifiques, il pourrait s'agir ici aussi bien de Pisa nodipes ou Pisa armata.
Saint Malo (35)
30/10/2010
Camouflage
Le camouflage de cette pise rend son observation particulièrement difficile sur les rochers. On notera que le camouflage recouvre à la fois les pattes et la carapace.
Saint Jacut de la mer (22)
09/11/2010
Carapace entièrement recouverte
Les éponges où tout autre organisme arrivent parfois à recouvrir l'ensemble de la carapace des pises. La rencontre avec les pises est beaucoup plus facile en pêche à pied sur l'estran.
Donville les bains (50)
18/03/2012
Carapace fleurie
Cette pise recouverte d'éponges et d'ascidies coloniales semble porter un camouflage fleuri.
Le camouflage masquant en partie les critères d'identification spécifiques, il pourrait s'agir ici aussi bien de Pisa nodipes ou Pisa armata.
Ile de Tatihou (50)
20/11/2011
Bonnet rouge
La variété des algues couvrant la carapace des pises peut être très différente d'un individu à l'autre. Celle-ci, prise en photo en apnée, n'a pas échappé à l'œil averti du photographe.
Le camouflage masquant en partie les critères d'identification spécifiques, il pourrait s'agir ici aussi bien de Pisa nodipes ou Pisa armata.
Ile d'Oléron (17), 1 m
11/2007
Dans un herbier en rade de Brest
Il n'est pas rare qu'ils soient couverts de différents organismes en épibiose, comme ici des algues rouges.
Le Squiffiec, Plougastel-Daoulas (29), 6m
01/02/2016
Cachée entre les tentacules d'une anémone
Cette pise, protégée par sa carapace, n'a pas hésité à se réfugier entre les tentacules de cette anémone verte Anemonia viridis.
Les critères d'identification étant peu visibles, il pourrait s'agir ici aussi bien de Pisa nodipes ou Pisa armata.
Rade de Brest, Le Bellec (29), 7 m
08/2008
Sur la défensive
Acculé devant un ennemi potentiel, cette pise fait front, prête à se défendre à l'aide de ses pinces. On aperçoit son abdomen, nous signalant un individu mâle.
Agon Coutainville (50), estran
16/03/2010
Face dorsale, individus naturalisés
Ce cliché de pises mortes, montrant la carapace nue et sans épibionte nous permet d'observer les éléments d'identification de l'espèce (en haut une femelle, et en bas un mâle).
Laboratoire
N/A
Face ventrale, individus naturalisés
Ce cliché de pises mortes, montrant la face ventrale nous permet d'observer les éléments d'identification de l'espèce (en haut une femelle, et en bas un mâle).
Laboratoire
N/A
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Daniel BURON
Rodríguez A., 1997, Larval and postlarval development of Pisa tetraodon (Pennant, 1777) (Decapoda: Majidae) reared in the laboratory, Journal of Plankton Research, 19(1), 29-41.
La fiche de Pisa tetraodon dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN