Algue rouge à thalle calcifié sous forme de plaque encroûtante
Croûte très fine souvent margée de blanc
Irrégularités marginales écailleuses, texture rugueuse
Couleur variable : rose, rouge, mauve, voire grise
Surface du thalle : quelques cm²
Phymatolithon de Lenormand
Lithothamnion lenormandii est le synonyme le plus couramment rencontré
Citons aussi :
Melobesia lenormandii J.E. Areschoug 1852
Lithophyllum lenormandii (J.E. Areschoug) Rosanoff 1866
Lithothamnion squamulosum Foslie 1895
Lithothamnion annulatum Foslie 1906
Squamolithon lenormandii (J.E. Areschoug) Heydrich 1911
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Terres antarctiques françaises]Cette algue est présente dans l'Atlantique Nord-Est, depuis l'Islande et la Scandinavie jusqu'aux côtes nord-africaines et aux îles du Cap Vert, dans l'Atlantique Ouest, en Antarctique et en Asie. On la signale également en Méditerranée et jusqu'en mer Noire.
L'algue encroûtante rouge de Lenormand est une espèce photophile* présente depuis la zone de balancement des marées jusqu'à l'infralittoral* peu profond. Elle colonise tout type de substrats durs : blocs, cailloux, galets, coquilles de mollusques, carapaces de crustacés, bouteilles en verre... Elle est présente sur les rochers exposés, sur les tombants. Sa finesse et sa solide fixation au substrat lui permettent de résister à la force du ressac.
Phymatolithon lenormandii est une algue rouge dont le thalle calcifié se présente comme une plaque encroûtante très fine (moins de 1 mm d'épaisseur). Sa surface est dure, rugueuse, et ses bords, lisses, lobés et brillants, présentent souvent des irrégularités écailleuses. La couleur du thalle présente toutes les nuances du rose-rouge et du mauve, il peut aussi être gris en période de reproduction. Sa marge est souvent de couleur blanche. Chaque thalle s'étend sur une petite surface de quelques centimètres carrés.
Il existe de nombreuses espèces d'algues rouges encroûtantes, et les différencier est presque toujours affaire de spécialistes.
Citons le maërl, Phymatolithon calcareum, une autre espèce très proche, au thalle libre d'aspect très différent, mais qui cependant, lorsqu'il est jeune, adopte exactement le même port encroûtant et mince ;
le thalle de Lithophyllum incrustans est semblable, mais bien plus épais (jusqu'à 4 centimètres d'épaisseur) et recouvre de plus grandes surfaces ;
Mesophyllum lichenoides, le mésophylle, ressemble aussi beaucoup à Phymatolithon lenormandii, mais il arbore des structures foliacées superposées caractéristiques, jamais observées chez l'algue rouge encroûtante de Lenormand.
Comme toutes les algues, il s'agit d'un organisme autotrophe qui tire son énergie de la photosynthèse grâce à l'absorption de la lumière du jour, du dioxyde de carbone, d'eau et des sels minéraux contenus dans l'eau. L'algue fabrique ainsi les matières organiques nécessaires à son développement.
La reproduction peut se faire :
- par voie végétative : la fragmentation du thalle engendre de nouveaux individus (principe du bouturage).
- par le biais de gamètes et de spores : le cycle, trigénétique, passe par une phase gamétophytique* et une phase tétrasporophytique*. Ces deux stades du cycle de vie de l'algue diffèrent par leur couleur et par le nombre d'ouvertures visibles sur les conceptacles* : le gamétophyte est rouge, un seul pore sur chaque conceptacle, le sporophyte est gris ou mauve, chaque conceptacle présentant plusieurs pores.
La calcification du thalle peut recouvrir certains organismes : tubes de vers, carapaces de crustacés (balanes et décapodes), coquilles de mollusques en tous genres, etc...
Phymatolithon lenormandii est consommée par des mollusques brouteurs, gastéropodes et chitons, qui grâce à leur puissante radula* parviennent à décaper la roche.
Il n'existe pas à ce jour de nom vernaculaire pour cette espèce dans la littérature naturaliste. Il existe de nombreuses espèces d'algues rouges encroûtantes, et les différencier est presque toujours affaire de spécialistes.
Nous avons choisi d'attribuer à cette espèce le nom d'algue rouge encroûtante de Lenormand, ou phymatolithon de Lenormand, propositions du site DORIS.
Phymatolithon : du grec [phymat-] = tumeur, excroissance et [lithos] = pierre, caillou, en référence à sa consistance minérale ;
lenormandii : dédié à Sébastien Lenormand (1796-1871), algologue qui vivait à Caen.
Numéro d'entrée WoRMS : 145202
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Rhodobionta / Rhodophyta | Rhodobiontes | Algues rouges, pour la plupart marines. |
Sous-embranchement | Eurhodophytina | Eurhodophytinés | |
Classe | Florideophyceae | Floridéophycées | Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames. |
Sous-classe | Corallinophycidae | Corallinophycidées | |
Ordre | Corallinales | Corallinales | Calcification très importante qui donne au thalle un aspect minéral. |
Famille | Lithothamniaceae | Lithothamniacées | |
Genre | Phymatolithon | ||
Espèce | lenormandii |
Un thalle caractéristique
Phymatolithon lenormandii se présente sous la forme d'une petite plaque encroûtante très fine, dont les bords lobés sont fréquemment marqués d'un liseré blanc. La surface est rugueuse.
Zélande (Pays-Bas), 1 m
05/04/2009
Petite surface
La surface du thalle est relativement petite et n'excède pas quelques centimètres carrés.
La Dialette, Trébeurden (22), 15 m
08/07/2007
Une fine plaque encroûtante
Le thalle, très fin, peut recouvrir tous types de substrats durs (rochers, cailloux, galets) et au passage encroûter balanes et spirorbes.
Les Ridens, au large de Boulogne-sur-Mer (62), 10 m
14/06/2008
Sur la carapace d'une araignée
La carapace et les pattes de cette araignée de mer (Maja brachydactyla) sont complètement recouvertes de thalles de l'algue rouge. Elles contribuent à rendre son camouflage très efficace. Il est probable que ce crustacé soit parasité, peut-être par une sacculine, ce qui l'empêche de muer et de renouveller sa carapace.
Rade de Brest (29), 7 m
09/2008
Aux Pays-Bas
La distribution de l'algue encroûtante rouge est vaste et s'étend sur toutes les côtes européennes. Ici quelques thalles néerlandais.
Zélande (Pays-Bas), 1 m
05/04/2009
En Méditerranée
Sur une roche bien exposée, à droite du bryozoaire encroutant Schizomavella mamillata.
Les 2 Frères, La Seyne sur Mer (83), 10 m
15/05/2009
Au Canada
La distribution géographique de cette algue rouge très commune est très vaste. L'algue a ici encroûté la tôle d'une épave.
Québec, Canada
2009
Prédateur
L'algue encroûtante rouge de Lenormand est convoitée par de nombreux mollusques, gastéropodes et polyplacophores, comme ce chiton vert (Chiton olivaceus).
Antibes (06), 4 m
01/02/2007
Rédacteur principal : Sylvie KUBALA
Rédacteur : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Phymatolithon lenormandii sur le site de référence de DORIS pour les algues : AlgaeBase