Phyllidie à manteau noir
Rhinophores noirs portant des lamelles espacées
Rangées de tubercules roses parfois discontinues qui se rejoignent à l'avant et à l'arrière
Tubercules nombreux, coniques, à 2 niveaux
Succession d'anneaux noirs dans la partie médiane
Sole pédieuse gris clair, sans ornement
Juvéniles avec une seule ligne médiane très large et 1 à 2 rangées faisant le tour du manteau
Ceylon phyllidiella, Ceylon wart slug (GB)
Phyllidia zeylanica Kelaart, 1859
Phyllidia catena Pruvot-Fol, 1956
Phyllidia serata Pruvot-Fol, 1957
Océan Indien
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCette espèce est très commune dans tout l'océan Indien, de l'Afrique de l'Est à Java (Indonésie). Sa présence est attestée à Mayotte et à La Réunion.
Cette espèce se rencontre dans les récifs coralliens, communément entre 5 et 20 m de profondeur.
La phyllidie de Ceylan a une taille moyenne de 26 mm et peut atteindre 60 mm. Sa forme est ovale allongé, son manteau* est noir avec des tubercules roses ou gris qui forment 3 à 4 bandes périphériques et une bande médiane complexe dessinant une succession d'anneaux noirs irréguliers.
Les tubercules sont composés (c'est-à-dire sur 2 niveaux), ils sont de forme conique mais peuvent aussi être arrondis. Les bandes de tubercules sont nombreuses, et peuvent être discontinues. Elles se rejoignent à l'avant et à l'arrière de l'animal. L'anus, dans la partie postérieure du manteau, peut être entouré de tubercules.
Les rhinophores* sont noirs et sont composés de 20 à 23 lamelles chez les spécimens de plus de 30 mm.
Le bord du manteau est liseré d'une bande rose fine et très adoucie qui porte de très petits tubercules roses.
La sole* pédieuse est claire, voire blanche. Le dessous du manteau est rayé de gris, les branchies sont grises.
Les tentacules oraux sont gris clair avec une bordure noire sur les côtés externes.
Les juvéniles présentent 1 à 2 bandes de tubercules arrondis qui font le tour du manteau, et le milieu du dos porte une seule ligne large de tubercules amalgamés. Cette ligne médiane se sépare en plusieurs lignes lors de la croissance de l'animal.
Toutes les espèces du genre Phyllidiella ont des rhinophores noirs. Elles n’ont pas de lignes noires transverses en périphérie du manteau (contrairement aux Phyllidiopsis similaires), sauf Phyllidiella backeljaui. Les tentacules oraux sont bien séparés, ils ont une base large.
Les espèces les plus ressemblantes à Phyllidiella zeylanica, avec un manteau noir et des tubercules roses ou gris, sont :
Phyllidiella rosans (Bergh, 1873) : les tubercules de la phyllidie rose ne forment que des lignes. Mais lorsque la bande médiane de Phyllidiella zeylanica est fusionnée en une crête (cas rare, mais avéré), ces 2 espèces ne peuvent être distinguées que par la face ventrale : uniforme chez P. zeylanica et avec 2 bandes foncées chez P. rosans.
Cette espèce a une large répartition dans l'Indo-Pacifique Ouest et central. En eaux françaises, sa présence est attestée à La Réunion, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
Phyllidiella meandrina (Pruvot-Fol, 1957) : cette phyllidie possède, dans la partie médiane, 3 zones de tubercules bien caractéristiques. Mais lorsque deux de ces zones sont fusionnées, elle peut être confondue avec P. zeylanica.
Cette espèce est présente dans l'ouest de l'océan Indien depuis l'est de l'Afrique jusqu'à l'île Maurice. Sa présence est attestée à Mayotte, aux îles Eparses et à La Réunion.
Phyllidiella pustulosa (Cuvier, 1804) : les tubercules de la phyllidie pustuleuse ne forment jamais de succession de cercles noirs dans la partie médiane.
Cette espèce a une large répartition géographique, depuis la mer Rouge jusqu'à la Polynésie. Néanmoins, elle est rarement observée dans l'océan Indien.
Phyllidiella striata (Bergh, 1889) : les tubercules de la phyllidie striée ne forment que des crêtes longitudinales et discontinues.
Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Elles n'ont ni mâchoires, ni radula* et n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges puis les produits prédigérés sont aspirés.
La phyllidie de Ceylan se nourrit d'une éponge de couleur marron-jaunâtre appartenant au genre Smenospongia.
La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* mâles et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
Les œufs forment un ruban de couleur blanche à crème disposé en spirale aplatie de 25 à 30 mm de diamètre.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies, en forme de lamelles, sont situées des deux côtés le long du pied et sont cachées par le manteau.
Les tentacules oraux de cette phyllidie sont caractéristiques : ils sont noirs à l'avant, gris à l'arrière, et de forme triangulaire. Mais il faut regarder de près l'animal pour les observer à ce niveau de détail.
Phyllidie de Ceylan est la francisation du nom scientifique de cette espèce.
Phyllidiella : du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Phyllis était la fille du Roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.
zeylanica : nom latinisé de l'île de Ceylan, d'où provient le premier spécimen décrit par Kelaart.
Numéro d'entrée WoRMS : 221070
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Phyllidiidae | Phyllidiidés | Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés. |
Genre | Phyllidiella | ||
Espèce | zeylanica |
Forme ovale allongé
La forme est ovale allongé, le manteau dorsal est noir avec des tubercules roses qui forment des cercles noirs dans la partie médiane.
Mayotte, Passe en S, 17 m
15/05/2012
Tubercules composés
Les tubercules sont composés (sur 2 niveaux), ils sont généralement de forme conique. Les 3 à 4 rangées périphériques peuvent être discontinues. Elles se rejoignent à l'avant et à l'arrière de l'animal. Au centre, on trouve toujours une succession de cercles noirs, plus ou moins réguliers.
Mayotte, îlot M'Bouzi, 19 m
17/05/2012
Tubercules arrondis
Les tubercules, généralement élevés, peuvent être arrondis. Ici la succession médiane de cercles noirs est partiellement fusionnée, ce qui complique l’identification. Les deux individus sont en train de copuler.
Nosy Be, Madagascar, 15 m
25/07/2009
De profil
Cet individu est gris clair. On devine la succession de cercles noirs au centre.
Nosy Bé (Madagascar), 18 m
03/0592011
Vue ventrale
Il s'agit de l'individu précédent retourné. On voit bien sur cette photo les tentacules buccaux (à gauche) et l'organe copulateur (dans l'espace entre la sole pédieuse et le manteau).
Nosy Bé (Madagascar), 18 m
03/05/2011
Variabilité de l'espèce
Cette photo illustre les deux extrêmes de la variabilité de cette espèce : en haut la variante classique, avec une succession de cercles noirs ; en bas la variante où la zone médiane est fusionnée en une crête continue. La variante du bas ressemble donc fortement à Phyllidiella rosans. En retournant l'animal, la sole uniformément grise permet de confirmer qu'il s'agit bien de Phyllidiella zeylanica.
Sud de Madagascar
05/2010
P. zeylanica ou P. rosans ? Regardez la face ventrale !
Chez cet individu, la zone médiane avec les cercles noirs est fusionnée. Du coup, il ressemble davantage à Phyllidiella rosans. La face ventrale ne présente pas de bandes sombres, c’est donc bel et bien une Phyllidiella zeylanica. Notez les branchies (striées) à droite de la face ventrale.
Mayotte
11/2003
Face ventrale avec le détail des tentacules oraux
Chez cet individu les cercles noirs de la zone médiane ne sont pas faciles à voir.
Mayotte
11/2003
Face ventrale avec le détail des tentacules oraux (2)
Ici, en revanche, les cercles noirs de la zone médiane sont flagrants.
Sri-Lanka
11/2004
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Tibiriçá Y., Pola M., Cervera J.L., 2017, Astonishing diversity revealed : an annotated and illustrated inventory of Nudipleura (Gastropoda: Heterobranchia) from Mozambique, Zootaxa, 4359(1), 1-133.
Yonow N., 2012, Opisthobranchs from the western Indian Ocean, with descriptions of two new species and ten new records (Mollusca, Gastropoda), ZooKeys, 197, 1–129.
La page de Phyllidiella zeylanica dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN