Longueur maximale de 50 mm
Rhinophores et manteau noirs
Base des rhinophores rose
Tubercules roses formant des crêtes longitudinales rarement interrompues
Face ventrale gris clair, avec 2 bandes sombres longitudinales caractéristiques
Phyllidielle rose
Rose phyllidiella, rose wart slug, rosy phyllidia (GB)
Phyllidia nigra Pease, 1868
Phyllidia rosans Bergh, 1873
Phyllidia bourgini Risbec, 1928
Phyllidia soria Er. Marcus & Ev. Marcus, 1970
Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiquePhyllidiella rosans est présente dans l'océan Indien et l'océan Pacifique tropical Ouest et central (vue jusqu'à Hawaï). En eaux françaises, sa présence est attestée à Mayotte, La Réunion, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
Cette espèce se rencontre dans les récifs coralliens, de 1 à 50 m de profondeur.
La phyllidie rose a un manteau noir et des tubercules roses arrangés en crêtes longitudinales, rarement interrompues.
La forme est ovale mais les grands individus (50 mm) ont une forme presque ronde.
Les rhinophores sont noirs avec une base rose. Les rhinophores des individus de plus de 30 mm comptent entre 12 et 15 lamelles. Les tentacules oraux sont gris clair avec une bordure noire sur les côtés externes.
La face ventrale est de couleur gris clair avec 2 bandes foncées longitudinales caractéristiques de cette espèce.
Toutes les espèces du genre Phyllidiella ont des rhinophores noirs. Elles n’ont pas de lignes noires transverses en périphérie du manteau (contrairement aux Phyllidiopsis similaires), sauf Phyllidiella backeljaui. Les tentacules oraux sont bien séparés, ils ont une base large et une forme triangulaire. Les espèces les plus ressemblantes à Phyllidiella rosans, avec un manteau noir et des tubercules roses, sont :
Phyllidiella striata (Bergh, 1889) : les crêtes de la phyllidie rose sont continues, rarement rompues, tandis que celles de la phyllidie striée sont toujours discontinues. Ces 2 espèces peuvent aussi être distinguées par la face ventrale : uniforme chez P. striata et avec 2 bandes foncées chez P. rosans.
Phyllidiella zeylanica (Kelaart, 1859) : dans de rares cas, la bande médiane de la phyllidie de Ceylan peut être fusionnée en une crête. Alors, ces 2 espèces ne peuvent être distinguées que par la face ventrale : uniforme chez P. zeylanica et avec 2 bandes foncées chez P. rosans.
Phyllidiella pustulosa (Cuvier, 1804) : parfois la phyllidie pustuleuse n’a que des crêtes, sans agrégats de tubercules. Alors, ces 2 espèces ne peuvent être distinguées que par la face ventrale : uniforme chez P. pustulosa et avec 2 bandes foncées chez P. rosans.
Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Les phyllidies n'ont ni mâchoires, ni radula* et n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges puis les produits prédigérés sont aspirés.
Les éponges dont se nourrit la phyllidie rose ne sont pas encore identifiées.
La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* mâles et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies, en forme de lamelles, sont situées des deux côtés le long du pied et sont cachées par le manteau.
Phyllidie rose est la francisation du nom scientifique de cette espèce.
Phyllidiella : du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Phyllis était la fille du Roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.
rosans : du latin [rosans] = couleur de rose.
Numéro d'entrée WoRMS : 536695
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Phyllidiidae | Phyllidiidés | Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés. |
Genre | Phyllidiella | ||
Espèce | rosans |
Vue de dessus
Grand individu de 4 cm de longueur, la forme est presque ronde. On remarque la base rose des rhinophores noirs.
La Réunion, Etang salé, 0,5 m
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
21/11/2014
Rhinophores noirs à base rose
La couleur rose et noire et les lamelles des rhinophores sont bien visibles sur cet individu.
La Réunion, Saint Leu, Sec jaune, 10 m
23/02/2011
Des Maldives
La forme des crêtes roses fines évoque aussi Phyllidiella striata, mais les crêtes sont continues, ce qui confirme P. rosans.
Maldives, Himendoo, 15 m
25/03/2014
Face ventrale caractéristique
Voici la face ventrale, avec les 2 bandes sombres caractéristiques, d’un individu classique.
Sud de Madagascar
05/2010
Face ventrale pour confirmer l’identification
Chez cet individu, l’arrangement des crêtes est ambigu. Alors, la face ventrale, avec les 2 bandes sombres caractéristiques, permet de confirmer P. rosans.
Sud de Madagascar
04/2010
Les exceptions existent
Dans sa publication de 2012, N. Yonow, au sujet de la face ventrale de Phyllidiella rosans et dans le cadre de la comparaison de cette espèce avec Phyllidiella striata, parlait de "pigmentation noire" plutôt que de 2 bandes sombres longitudinales. Est-ce parce que ces 2 zones foncées ne sont pas toujours régulières ? Sur cette photo de la face ventrale on ne voit qu'une seule bande sombre, à droite. Mais il y a bien de la pigmentation noire, caractéristique de P. rosans.
Mayotte
11/2003
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Tibiriçá Y., Pola M., Cervera J.L., 2017, Astonishing diversity revealed : an annotated and illustrated inventory of Nudipleura (Gastropoda: Heterobranchia) from Mozambique, Zootaxa, 4359(1), 1-133.
Yonow N., Anderson N.C., Buttress S.G., 2002, Opisthobranch molluscs from the Chagos Archipelago, Central Indian Ocean, J. Nat. Hist., 36, 831-882.
Yonow N., 2012, Opisthobranchs from the western Indian Ocean, with descriptions of two new species and ten new records (Mollusca, Gastropoda), ZooKeys, 197, 1-130.
La page de Phyllidiella rosans dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN