Manteau dorsal de couleur noire
Rhinophores jaunes
Tubercules espacés de couleur claire coiffés de jaune et ne formant pas de rangées
Alternance de grands tubercules coniques et de petits tubercules ronds
Tubercule isolé antérieur formant un triangle avec les rhinophores
Face ventrale du manteau grise hachurée de gris foncé
Pied gris avec ligne noire sur la sole pédieuse
Sur récifs coralliens
Phyllidie de Carlsonhoff
Carlsonhoff's phyllidia, Carlsonhoff's wart slug (GB)
Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueCette espèce se rencontre dans l'océan Pacifique Ouest et central, des îles Mariannes (Guam) jusqu'à la Polynésie française. Elle est aussi présente en Nouvelle-Calédonie.
Cette phyllidie se rencontre sur les récifs coralliens.
Phyllidia carlsonhoffi peut atteindre 70 mm de longueur, sa taille moyenne est d'environ 40 mm.
Le manteau* dorsal est noir avec des tubercules* de couleur gris bleuté ou crème coiffés de jaune. Les tubercules sont espacés. Ils ont une base élargie et ne forment pas de rangées. Des tubercules de grande taille et de forme conique alternent avec de petits tubercules ronds. Les tubercules centraux peuvent atteindre une hauteur de 7 mm. Un tubercule isolé se trouve à l'avant des rhinophores* formant un triangle avec ceux-ci.
Les rhinotubercules* (tubercules placés juste derrière les rhinophores) sont bien dessinés, les rhinophores lamellés sont jaunes.
La face ventrale du manteau (l'hyponotum) est grise avec un motif hachuré gris foncé. Les tentacules oraux sont très longs (jusqu'à 3 mm) et cylindriques, leur extrémité arrondie est de couleur jaune vif.
La sole* pédieuse est grise et porte une ligne longitudinale noire.
Dans la famille des Phyllidiidés, aucun panache branchial n'est présent sur le dos. Les branchies* se trouvent cachées sous le manteau, des deux côtés du pied*, sous la forme de lamelles grises.
Tous les nudibranches du genre Phyllidia ont des rhinophores jaunes.
D'autres Phyllidia à dos noir peuvent être confondues avec P. carlsonhoffi :
Phyllidia madangensis Brunckhorst, 1993 est très ressemblante mais n'a pas de petits tubercules ronds sur son manteau dorsal et ses grands tubercules sont plus clairsemés. Elle présente un petit tubercule devant chaque rhinophore. La sole pédieuse n'a pas de motif, contrairement à P. carlsonhoffi. Son aire de répartition est un peu plus restreinte : des îles Mariannes aux îles Salomon à l'est et Vanuatu au sud.
Phyllidia tula Er. Marcus & Ev. Marcus 1970 possède une ligne longitudinale sur la sole, mais le pied est de couleur gris très foncé, les protubérances sont arrondies et séparées, ne formant pas de crête sur le manteau dorsal. Ces protubérances sont plus nombreuses que chez P. carlsonhoffi. Les tentacules oraux sont de forme triangulaire. Elle a été décrite de Micronésie mais sa présence est attestée en Polynésie française.
Phyllidia picta Pruvot-Fol, 1957 (souvent citée sous son synonyme Fryeria menindie) a un anus ventral. La couleur noire est dominante sur le manteau dorsal et forme des coulures qui rejoignent le bord du manteau, laissant apparaître les zones bleu clair de la couleur de base. Les zones noires sont lisses et ne portent pas de tubercules. Le dos présente 3 rangées de tubercules à base large de couleur bleu clair, non contigus, disposés en quinconce, et coiffés de jaune. Elle est présente dans le Pacifique Ouest, et a été vue dans l'océan Indien en mer d'Andaman et aux îles Christmas. La validité de cette espèce a été longtemps controversée (considérée comme un synonyme de P. coelestis), mais est maintenant établie.
La confusion est aussi possible avec Phyllidia varicosa Lamarck, 1801, quand les individus présentent des crêtes bleues interrompues, ce qui donne une dominante noire à la vue de dessus. Dans ce cas, c'est l'alignement des tubercules qui donne l'alerte sur le risque de confusion. P. varicosa a une large distribution dans l'Indo-Pacifique Ouest, le Pacifique central et la mer Rouge. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.
Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Ces limaces n'ont ni mâchoires, ni radula*, les phyllidies n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent* un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus de l'éponge proie et l'animal aspire ensuite les produits prédigérés.
Nous n'avons pas trouvé d'information sur la nourriture spécifique de la phyllidie de Carlson et Hoff.
La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* mâles et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
Les Phyllidiidés font une ponte en ruban, enroulée de manière concentrique dans le sens antihoraire. La ponte de Phyllidia carlsonhoffi est, pour ce que l'on peut en savoir (observations de laboratoire), de couleur crème.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchies dorsales, contrairement à beaucoup d'autres Doridiens. La respiration se fait par des lamelles branchiales qui se trouvent accolées au pied et cachées, protégées de chaque côté par la jupe du manteau. Ici, elles sont de couleur grise.
Chez Phyllidia carlsonhoffi, l'anus se trouve en position dorsale.
Le genre Phyllidia comporte 26 espèces connues (données WoRMS 2013).
Phyllidie de Carlson et Hoff (ou Carlsonhoff) est la francisation du nom scientifique de cette espèce.
Phyllidia : de Phyllis = nom féminin de la mythologie grecque, et du suffixe [-idis].
Phyllis était la fille du Roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.
Il est courant dans la mythologie grecque que des versions divergent selon les auteurs, et l'une d'entre elles dit que Phyllis, de chagrin, se pendit. Elle fit inscrire sur son sépulcre " Démophoon donna la mort à Phyllis ; il était son hôte, elle fut son amante. C'est lui qui causa son trépas, elle qui le consomma".
carlsonhoffi : c'est l'association des noms de Clayton H. Carlson et de Patty-Jo Hoff (tous deux Professeurs émérites au laboratoire marin de l'Université de Guam), qui ont publié des études sur les opisthobranches des îles Mariannes.
Numéro d'entrée WoRMS : 536632
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Phyllidiidae | Phyllidiidés | Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés. |
Genre | Phyllidia | ||
Espèce | carlsonhoffi |
Vue de dessus
Individu typique présentant un manteau* dorsal noir avec des tubercules de couleur gris bleuté ou crème coiffés de jaune.
Les tubercules sont espacés. Ils ont une base élargie et ne forment pas de rangées. Des tubercules de grande taille et de forme conique alternent avec de petits tubercules ronds.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 7 m
26/11/2013
Partie antérieure
Les rhinotubercules*, tubercules solitaires situés juste derrière les rhinophores*, sont bien dessinés, les rhinophores sont jaunes.
Un tubercule isolé se trouve à l’avant des rhinophores formant un triangle avec ceux-ci.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 7 m
26/11/2013
Pile
Cet individu porte moins de tubercules que le précédent. Le tubercule isolé antérieur aux rhinophores (à gauche) est très petit.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 18 m
25/11/2013
Et face !
Ce cliché de la face ventrale montre la ligne longitudinale sur la sole* pédieuse, ainsi que les branchies alignées des deux côtés entre le pied et le manteau*.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 18 m
25/11/2013
De l'île des Pins
Les tubercules sont espacés et non alignés. D’un individu à l’autre, l’aspect peut changer, mais cette espèce présente toujours des petits tubercules ronds et de gros tubercules coniques sur son manteau dorsal.
Nouvelle-Calédonie, île des Pins
13/10/2008
Tubercules pâles
Le jaune est très discret sur les tubercules de cet individu. C'est une variante de couleur rencontrée chez P. carlsonhoffi (s'il s'agit bien d'elle). Le manque de jaune semble même s'étendre sur les rhinophores, assez pâles. Serait-ce un défaut de pigmentation chez cet individu ?
Nouvelle-Calédonie, Poindimié
18/08/2012
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page de Phyllidia carlsonhoffi dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN