Ovule de gorgone
Manteau et coquille rouge-orange
Coquille fuselée aux extrémités effilées
Papilles du manteau claires en panache
Bande transversale médiane claire
Rosy spindle cowry, rosy allied cowrie (GB)
Volva rosea Adams, 1854
Volva carpenteri Dunker, 1877
Volva adamsi Dunker, 1877
Ovula adamsii Dunker, 1885
Ovula philippinarum Tryon, 1885
Neosimnia lanceolata Allan, 1956
Volva sowerbyana Allan, 1956
Indo-Pacifique tropical
Zones DORIS : ● Indo-PacifiquePhenacovolva rosea est relativement commune dans les océans Indien et Pacifique Ouest. Dans l'océan Pacifique, on la trouve du sud du Japon jusqu'en Nouvelle-Calédonie et en Australie tropicale, tandis que dans l'océan Indien, elle borde les côtes indonésiennes, indiennes et africaines (Afrique du Sud, Kenya).
Phenacovolva rosea semble inféodée aux gorgones, mais celles-ci peuvent être de différents genres avec des morphologies variées : en éventail (Echinogorgia spp., Acabaria spp., Euplexaura spp., Anthogorgia spp., Astrogorgia spp., Bellona spp.), en buisson (Anthoplexaura spp., Acalycigorgia spp.) et en fouet (Primnoella spp.).
Cette ovule se rencontre depuis de faibles profondeurs jusqu'à 250 m de profondeur.
Phenacovolva rosea est une ovule de gorgone, dont la coquille fait, à l'âge adulte, entre 23 et 57 mm de long.
La coquille est fusiforme. La partie centrale est plutôt renflée, mais les deux extrémités sont très effilées. L'ouverture de la coquille se fait tout le long de la partie ventrale, d'une extrémité à l'autre. Le dernier tour de la coquille est enveloppant, ce qui est caractéristique des ovules et des porcelaines par rapport à d'autres mollusques à coquille externe. Sur la partie dorsale de la coquille, les extrémités sont finement crénelées. Ces crénelures disparaissent petit à petit lorsqu'on va vers le milieu de la coquille.
La couleur de la coquille est homogène, la plupart du temps vive et chaude. Cependant, il existe de grandes variations d'un individu à l'autre : beige-rosé, rose, bordeaux, violet, pourpre, orange, marron. Néanmoins, une particularité commune à presque tous les spécimens est la présence d'une fine bande transversale plus claire, située au milieu de la partie centrale renflée. Chez quelques individus, elle est absente ou remplacée par de flous pointillés blancs.
Le manteau, quand il est sorti, entoure plus ou moins partiellement la coquille. Ses coloris sont très variables, mais toujours chatoyants, dans les rouge-orange, et moins fréquemment, dans les jaunes. Il est plutôt translucide, parfois parsemé de petits pois sombres, et toujours hérissé de papilles beige clair, jaunes ou rougeâtres, ressemblant à de petits panaches mous. Des stries éparses et blanches peuvent zébrer le manteau.
Phenacovolva rosea et Phenacovolva nectarea sont extrêmement semblables. La grande variabilité de l'aspect du manteau et de la coquille de ces deux espèces, ainsi que la diversité de leurs hôtes accentuent la difficulté de les différencier.
P. nectarea se distingue néanmoins par la présence d'une zone légèrement plus sombre aux contours flous, au milieu de la coquille, en plus de la bande claire visible chez les deux espèces.
De plus, plusieurs Phenacovolva sont très semblables entre elles pour l'aspect de leur manteau (partie la plus visible de l'animal) et les actuelles connaissances ne permettent pas toujours de les différencier avec certitude. Il faut alors regarder attentivement la coquille pour les distinguer. Parmi les confusions les plus probables, on peut souligner :
- coquille plus trapue avec extrémités moins effilées (P. fusula et P. brevirostris),
- coquille caractérisée par 3 larges rayures sombres très floues alternant avec 3 rayures claires aussi floues (P. dancei, P. brevirostris, P. barbieri),
- présence de fines crénelures sur l'ensemble de la face dorsale (P. barbieri)
- nette pâleur de toute la coquille (P. schmidi)
A noter que les photographies de Nouvelle-Calédonie présentées dans cette fiche DORIS ont fait l'objet d'une identification par un spécialiste des ovules.
Phenacovolva rosea est un mollusque carnivore qui se nourrit des tissus mous de son hôte, une gorgone. Cette ovule se comporte donc comme un ectoparasite* (parasite des zones externes de l'hôte). Mais comme une même gorgone n’abrite généralement qu'un faible nombre d'individus, on ne peut pas réellement considérer P. rosea comme un véritable nuisible de gorgones.
Les sexes sont séparés chez les Ovulidés. La fécondation des gamètes de la femelle se fait par accouplement.
La femelle pond un amas d'œufs à même la surface de la gorgone hôte. Un amas contient des douzaines de capsules d'œufs, et dans chacune d'elles se développent des centaines d'embryons. Puis les capsules éclosent et les larves planctoniques* s'en échappent. Chacune des larves, si elle n'est pas l'objet du repas d'un des très nombreux planctonophages*, doit se fixer, au hasard des courants marins, sur un nouvel hôte pour y finir son développement en juvénile, et commencer alors sa vie d'ectoparasite.
Phenacovolva rosea est inféodée aux gorgones tropicales.
Ovule broche rose : ce nom commun est une proposition du site DORIS et n'est qu'une francisation d'un des noms communs anglais.
Phenacovolva : du grec [phenaco] = postiche ou du grec [phen-] (pour phoen) = rouge sang et du latin [vulva] = vulve. Ces racines évoqueraient l'aspect postiche de cette ovule mimétique ou sa couleur rouge, ainsi que l'aspect de la face ventrale bordée de lèvres.
rosea : du latin [rosa] = rose. Une référence aux couleurs chatoyantes de la coquille, qui se décline sous de multiples roses.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Ovulidae | Ovulidés | Coquille piriforme à fusiforme, étirée aux extrémités, souvent rostrée. Tours recouvrant entièrement la spire. Dents aperturales faibles. Lèvre interne lisse sans dent LDA. |
Sous-famille | Ovulinae | Ovulinés | |
Genre | Phenacovolva | ||
Espèce | rosea |
Manteau enveloppant
Le manteau rouge et hérissé de cette ovule recouvre une coquille lisse et effilée.
Thio, Nouvelle-Calédonie, 6 m
22/01/2006
Coquille orange
Ici la coquille est d'un orange immaculé. Remarquez la fine bande claire transversale au milieu de celle-ci.
Moalboal, Philippines, 15 m
14/05/2014
Vue d'ensemble de l'hôte
La silhouette fuselée de cette ovule est parfaitement adaptée à celle de l'hôte, une gorgone en bouquet.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, 20 m
20/05/2010
En compagnie
Cette ovule partage une gorgone avec de nombreuses petites ophiures enroulées autour des branches.
Poindimié, Nouvelle-Calédonie, 17 m.
18/11/2017
Confusion possible
Les Phenacovolva sont très semblables entre elles.
Indonésie, détroit de Lembeh, 15 m
27/11/2008
Rédacteur principal : Virginie LEON
Vérificateur : Cédric MITEL
Responsable historique : Cédric MITEL
Responsable régional : Sylvain LE BRIS