Animal solitaire, blanc
Port dressé, ventru
Tunique épaisse avec de nombreuses bosses arrondies
Siphons inhalant et exhalant nettement séparés
Fixé par sa base
Ascidie mamellonée, ascidie mamillaire, phallusie, gicleur des mers, ascidie bosselée (utilisé par Cuvier)
White sea-squirt (GB), Pigna di mare (I), Ascidia blanca (E), Weisse Seecheide (D), Witte zakpijp (NL)
Ascidia mammillata Cuvier, 1815
Méditerranée, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce se rencontre dans toute la Méditerranée et sur les côtes de l'Atlantique Nord-Est.
On retrouve cette espèce sur des surfaces très diverses, fonds rocheux, sableux ou vaseux, de la surface (2 à 3 m de profondeur) à 200 m.
Forme solitaire d'ascidie pouvant atteindre une taille de 20 cm de haut, cette espèce a un corps revêtu d'une épaisse tunique cartilagineuse, avec de nombreuses bosses saillantes et arrondies disposées irrégulièrement. Sa couleur est blanche, translucide avec des reflets bleuâtres. Son port est droit, fixé au substrat par la base. Elle est traversée de part en part par l'eau grâce à deux siphons : inhalant et exhalant.
Styela plicata, l'ascidie plissée partage les mêmes biotopes. Sa tunique également bosselée et sa couleur parfois semblable à celle de Phallusia mammillata peuvent être sources de confusion avec cette espèce.
Cet animal est dit filtreur actif : l'eau pénètre par l'orifice buccal, le siphon buccal, muni d'une couronne de tentacules sensoriels capables par contraction de boucher l'entrée aux objets aspirés de trop grande taille. Le liquide, qui entre, débouche à l'intérieur d'un sac branchial, pour être véhiculé au niveau de fentes : les trémas. Il passera alors dans la cavité dite péribranchiale avant de ressortir par le siphon cloacal, le siphon exhalant.
Les particules contenues dans l'eau sont retenues au niveau des fentes du filtre. Elles seront enrobées par du mucus et constitueront un agrégat nutritif qui sera emmené à l'estomac par l'œsophage grâce au mouvement des cils.
La digestion est facilitée par l'action de la glande digestive accolée à l'estomac.
Les déchets de la digestion seront évacués par un intestin assez long au niveau d'un anus débouchant à proximité du siphon exhalant.
Elle est dite sexuée. Les ovules fécondés par les spermatozoïdes donneront une larve particulière valant une place à part et particulière à cet embranchement, juste avant les vertébrés.
En effet, chaque larve, planctonique, ressemble à un têtard muni d'un axe : la corde (chorda dorsalis), équivalent d'une colonne vertébrale.
Cette larve libre va rapidement venir se fixer tête la première au substrat pour se métamorphoser progressivement vers la forme adulte. Au cours de cette modification d'aspect, la queue et la corde vont régresser.
La tunique qui recouvre le corps des ascidies est composée de substances organiques et inorganiques, notamment la tunicine appelée « cellulose animale ». Ces ascidies, tout comme les animaux composant le sous-embranchement des Tuniciers, sont les seuls à posséder cette substance caractérisant le règne végétal.
Ascidie blanche : du grec [ascid] = petite outre, et blanche en raison de sa couleur commune.
Phallusia, phallus : membre viril, allusion à sa forme et à son maintien ;
mammillata : mamelonnée (Rémy Perrier IX), par allusion à son aspect.
Numéro d'entrée WoRMS : 103724
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Urochordata / Tunicata | Urochordés / Tuniciers | Chordés marins fixés (ascidies) ou pélagiques (thaliacés), solitaires ou coloniaux. Epaisse tunique cellulosique. Deux siphons, pharynx bien développé, la chorde larvaire régresse chez l'adulte (sauf chez les Appendiculaires). |
Classe | Ascidiacea | Ascidies / Ascidiacés | Tuniciers fixés. Solitaires ou coloniaux (seuls capables de bourgeonnement). Chorde uniquement au stade larvaire. Siphon inhalant au sommet, proche du siphon exhalant latéral. Souvent en eau peu profonde. |
Ordre | Phlebobranchia | Phlébobranches | Le sac branchial* a des sinus longitudinaux qui portent ou non des papilles internes mais qui ne sont jamais plissés. Ascidies essentiellement solitaires. Gonades* situées sur l’anse du tube digestif ou à proximité. |
Famille | Ascidiidae | Ascidiidés | Espèces solitaires et très répandues. |
Genre | Phallusia | ||
Espèce | mammillata |
Ascidie blanche
Cette espèce se rencontre sur des substrats très divers, de la surface à de très grandes profondeurs, sur lesquels l'animal se fixe par sa base. Son corps blanc à transulcide est revêtu d'une tunique épaisse bosselée.
Etang de Thau, 6 m
31/10/2005
Ascidie blanche
Cet animal est traversé par un courant d'eau via deux siphons : un inhalant par lequel l'eau rentre, le second exhalant par lequel l'eau sort.
Antibes, Alpes-maritimes (06), 45 m
2005
Les deux siphons
Sur ce bel individu, on peut clairement observer les deux siphons : inhalant en haut et exhalant sur le côté.
Le Graillon, Antibes (06), 25 m
06/08/2017
Concentration d'individus
Bien que la forme soit solitaire, il est possible de rencontrer de nombreux individus concentrés sur une même zone.
Plougonvelin, Finistère, 20 m
20/07/2002
D’une famille de filtreurs
Là où l’on trouve l’ascidie blanche, existent des chances de rencontrer également d’autres animaux filtreurs, du même groupe, et qui témoignent de la richesse nutritive du lieu. Ici, plusieurs violets (Microcosmus sp.) tout autour de Phallusia, des clavelines en haut, des ciones à gauche…
Piliers du Ponton de la Bordelaise, Etang de Thau (34), 4 m
16/04/2006
Un filtreur actif
Afin de générer un courant entrant qui sera filtré, l’ascidie agite constamment les cils au niveau de son siphon inhalant.
Piliers du Ponton de la Bordelaise, Etang de Thau (34), 5 m
17/04/2006
Gros plan sur le siphon buccal
L'eau pénètre par l'orifice buccal, le siphon buccal, muni d'une couronne de tentacules sensoriels capables par contraction de boucher l'entrée aux objets aspirés de trop grande taille. Le liquide, qui entre, débouche à l'intérieur d'un sac branchial, pour être véhiculé au niveau de fentes : les trémas. Les particules contenues dans l'eau sont retenues au niveau des fentes du filtre.
Sur cette photo, l'endostyle est bien visible, cette gouttière glandulaire sécrète le film de mucus retenant les particules en suspension dans l'eau.
Le Graillon, Antibes (06), 25 m
06/08/2017
Pseudofécès
Des pseudofécès*, expulsés régulièrement par l'ascidie, et constitués de particules non ingérées, s'accumulent en petits boudins à la base de l'ascidie.
Collioure (66), Pyrénées-Orientales
20/08/1999
Parmi les végétaux
On peut rencontrer l’ascidie blanche dans plusieurs sortes d’environnement. Ici, ces deux exemplaires se sont installés au milieu des algues.
Plage du Ponton de la Bordelaise, Etang de Thau (34), 1 m
16/04/2006
Supports d'ascidies blanches
On retrouve cette espèce sur des surfaces très diverses des fonds rocheux,
sableux ou vaseux. Et même, comme ici sur des poteaux en béton !
Rade de Brest, Finistère (29), 5 m
09/05/2009
L'ascidie blanche comme support
Sur cette image, plus d'une douzaine de comatules se servent de l'ascidie blanche comme support.
Durant cette nuit d'été azuréenne, plusieurs dizaines de comatules étendaient leurs bras sur le moindre relief et cette ascidie blanche était un promontoire de choix !
Pointe de la Cuisse, rade de Villefranche-sur-mer (06), 30 m, de nuit
13/07/2018
Pas toujours bien blanches
Parfois l’ascidie blanche n’a de blanc que le nom. Ici nous pouvons observer deux ascidies blanches… brune et violette. Autour des animaux, principalement du codium branchu et des ulves.
Ponton de la Bordelaise, Etang de Thau (34), 2 m
16/04/2006
Tuniciers
Deux membres du même sous-embranchement des Tuniciers. La solitaire ascidie blanche (Phallusia Mamillata) et le botrilloïde colonial (Botrylloides leachi).
Ponton de la Bordelaise, Etang de Thau (34), 4 m
16/04/2006
En Bretagne
Duo rencontré à sur une épave, au large de Brest.
Épave du Swansea Vale, à 2,5 miles de Camaret-sur-mer (29), 25 m.
21/06/2006
Dans le Finistère
L'espèce est présente sur une bonne partie de la côte atlantique de métropole.
Rade de Brest, Finistère (29), 3 m
15/05/2013
Rédacteur principal : Aedwina REGUIEG
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable historique : Aedwina REGUIEG
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Cuvier G., 1815, Mémoire sur les ascidies et sur leur anatomie, Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, Paris, 2, 10-39.