Taille de 80 à 100 cm, envergure de 130 à 160 cm
Tête noire avec quelques plumes blanches sur une crête peu fournie
Menton jaune pâle, bordé de blanc sur les joues et la gorge
Bec légèrement crochu, noirâtre avec base jaune pâle
Dos gris bronze avec liserés foncés
Pattes et doigts palmés noirs
Cormaron, douanier, corbeau marin (Normandie)
Great cormorant (GB), Cormorano (I), Cormorán grande (E), Kormoran (D), Aalscholver (NL)
Presque cosmopolite (sauf Amérique du Sud et partie de l'Amérique Centrale)
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Presque cosmopolite : absent de l'Amérique du Sud et d'une partie de l'Amérique Centrale.
Il est présent en France et Europe sur les côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée, ainsi qu'en eau douce. Au Québec, on compte près de 20 colonies de cette espèce en Gaspésie, aux Îles-de-la-Madeleine, à l'île d'Anticosti et sur la Basse-Côte-Nord regroupant environ 1 500 couples.
Le grand cormoran vit toujours près de l'eau, sur les côtes rocheuses ou sablonneuses, dans les estuaires, près des lacs et des grands cours d'eau. C'est une espèce grégaire* (qui vit en groupe). Il niche en colonie sur les corniches des falaises et sur les îles rocheuses. A terre, il niche dans les arbres. Il hiverne le long des côtes. C'est une espèce sédentaire mais les individus des zones les plus septentrionales migrent vers des zones plus tempérées.
Le grand cormoran est une espèce essentiellement marine. Le mâle monogame est en général plus corpulent que la femelle, sa taille est d'environ 80 à 100 cm pour une envergure de 130 à 160 cm et un poids entre 2 000 et 2 500 g. Le grand cormoran adulte en plumage nuptial est tout noir, avec des reflets bleus et vert bronze, et une tache blanche sur les flancs. La tête est noire, on remarque quelques plumes blanches sur la crête peu fournie, le menton est jaune pâle bordé de blanc sur les joues et la gorge. Les yeux sont verts allant de l'émeraude au turquoise. Le bec légèrement crochu et puissant est noirâtre avec la base jaune pâle.
Le dos est gris bronze avec des liserés foncés, la queue est noire et assez longue.
Les pattes à 4 doigts sont noires et palmées, (seul l'ordre des Pélécaniformes est pourvu de 4 doigts et non de 3 comme tous les autres oiseaux aquatiques).
Les juvéniles ont un plumage plus clair, le dos brun, le ventre et la poitrine blancs, ils atteignent la maturité sexuelle à l'âge de 3 ou 4 ans.
Le cormoran huppé Phalacrocorax aristotelis, semblable au grand cormoran mais en plus petit et avec une petite huppe sur la tête.
Le cormoran pygmée Phalacrocorax pygmeus, nettement plus petit que le grand cormoran, et la tête brun roussâtre.
Le cormoran à aigrette Phalacrocorax auritus, plus petit à la poche gulaire* entièrement orange.
Il se nourrit dans les eaux abritées, de crustacés, d'amphibiens et principalement de poissons, entre 400 et 700 g de nourriture par jour, même s'il peut manger des poissons dépassant 1 kg, quand l'occasion se présente. Il plonge pour capturer sa proie avec son bec, et la remonte à la surface afin de l'étourdir en la secouant avant de la lancer en l'air pour la retourner et l'avaler. Les jeunes sont nourris par les parents avec des poissons de faible valeur économique comme le lançon d'Amérique, l'éperlan arc-en-ciel et la tanche-tautogue.
Le nid est situé au sol sur une falaise ou sommet d'un rocher dénudé. C'est une grande structure faite de rameaux de bois et d'algues, tapissée de matériaux plus fins, les deux parents construisent le nid, qu'ils retrouvent l'année suivante. La femelle dépose 2 à 6 œufs blanc bleuté, l'incubation dure de 29 à 31 jours assurée par les deux parents. La survie des juvéniles est de 58 % sur la première année. Les poussins sont nourris par les deux parents, d'abord avec du liquide régurgité, et plus tard avec de la nourriture solide qu'ils prennent directement dans la gorge des parents, ils restent dépendants pendant 70 jours environ.
C'est un animal sociable qui se nourrit en général seul mais qui accepte la vie en colonie si la zone est riche en nourriture. En période de nidification, il adopte un comportement plus grégaire et il n'est pas rare de le trouver en compagnie d'autres espèces de cormoran ou même de laridés : goéland marin (Larus marinus), goéland argenté (L. argentatus), mouette tridactyle (Rissa tridactyla) et guillemot noir (Cepphus grylle). La prédation des œufs est imputable à ces laridés.
Les grands cormorans volent en file indienne ; le cou légèrement coudé, la tête tendue. Le vol est puissant avec des battements fermes et des glissés occasionnels.
Le grand cormoran est un très bon plongeur, il peut descendre jusqu'à 10 m et rester une minute en plongée. Il lui arrive également de s'enfoncer et de ne laisser dépasser que sa tête et son cou hors de l'eau. Son plumage n'étant pas imperméabilisé, l'eau mouille ses plumes et le leste, lui permettant d'aller plus profond pour chercher ses proies. Une fois sorti de l'eau, il passe des heures à se sécher, ailes et queue déployées, cette posture favoriserait aussi sa digestion en exposant son bol alimentaire au soleil.
Habituellement silencieux sauf sur les zones de nidification où l'on peut entendre son cri guttural et glougloutant "gra-gra".
L'espérance de vie de cet oiseau est d'environ 20 ans.
Particularité de cet oiseau : ses yeux sont équipés d'un cristallin légèrement déformable afin de s'adapter à la vision sous l'eau.
Sous-espèces de Phalacrocorax carbo :
Phalacrocorax carbo carbo : Amérique du Nord et nord-ouest de l'Europe
Phalacrocorax carbo carboides : Australie
Phalacrocorax carbo hanedae : Japon
Phalacrocorax carbo lucidus : Afrique de l'Ouest et de l'Est, et du Sud
Phalacrocorax carbo maroccanus : sud du Maroc
Phalacrocorax carbo novaehollandiae : Australie, Tasmanie, Nouvelle Zélande, îles Chatham
Phalacrocorax carbo sinensis : nord et centre de l'Europe, mer Noire et Méditerranée, Asie du Sud-Ouest, du Sud, de l'Est et du Sud-Est.
Phalacrocorax carbo steadi : Nouvelle Zélande
Le grand cormoran a longtemps été persécuté par les pêcheurs en tant que concurrent, aujourd'hui ce n'est plus le cas et le nombre d'individus à tendance à augmenter.
Cette espèce est susceptible de contracter la grippe aviaire.
Sur certains marchés du Moyen-Orient comme l'Iran, on peut trouver cet oiseau vendu comme gibier.
Il peut être aussi victime des champs d'éoliennes implantées en zone côtière.
En Asie du Sud-Est, principalement en Chine et au Japon, le grand cormoran a été domestiqué depuis plusieurs siècles (1 300 ans au Japon) pour la pêche en eau douce, un anneau est placé autour de son cou pour l'empêcher d'avaler le poisson et une ficelle attachée à sa patte permet au pêcheur de le ramener jusqu'au bateau une fois la proie attrapée. Cette technique est toujours utilisée en Chine ; au Japon elle ne sert plus que d'attraction pour les touristes.
Le grand cormoran est protégé selon les directives et conventions suivantes aux niveaux :
International :
- Convention de Bonn : Accord AEWA [1999]
- Convention de Berne : Annexe III
De portée nationale :
- Oiseaux protégés : Article 2
- Oiseaux protégés : Article 5
- Oiseaux protégés : Article 1
Cormoran provient de la juxtaposition de 2 mots de l'ancien français : "corp" qui désignait le corbeau et "marenc" qui qualifiait les animaux ou les produits de la mer. D'où son surnom de corbeau de mer.
Au XIIéme siècles, on retrouve le mot "cormareng", qui se transforme au XIIIéme siècles en "Cormaran".
Phalacrocorax : du grec [phalakros] = chauve et [korax] = corbeau de mer, corbeau
carbo : du latin [carbo] = charbon, braise éteinte en référence à sa robe noire comme le charbon.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Suliformes | Suliformes | Ordre de création récente, qui caractérise les oiseaux équipés d'une poche gulaire* proche de celle des pélécanidés, et qui, étymologiquement "ressemblent à un fou". |
Famille | Phalacrocoracidae | Phalacrocoracidés | |
Genre | Phalacrocorax | ||
Espèce | carbo |
Adulte
Sa taille est d'environ 80 à 100 cm pour une envergure de 130 à 160 cm.
Cap d'Antibes, France
29/112020
Un authentique cormoran breton
Cet individu est de Morlaix ! Remarquez ses yeux vert emeraude, et son menton jaune bordé de blanc !
Morlaix, Finistère (29)
N/A
Plumage nuptial
L’adulte en plumage nuptial à la tête blanche avec une crête légère noire formée de plumes plus longues, sur le dessus et l’arrière du crâne. Deux taches blanches carrées, évidentes, apparaissent sur ses flancs au niveau des cuisses. Le reste du plumage est noir brillant sur tout le corps. On distingue des reflets vert-bronze sur le bas du dos, le croupion et les ailes, et plutôt bleus sur le haut du dos et la queue. L’ensemble présente un effet écaillé.
Au niveau de la commissure du bec, sous l’œil, apparaît, plus ou moins prononcé, une tache de forme triangulaire orangée à rougeâtre.
Cap d'Antibes, France
15/02/2021
Vue de dos
Le dos est gris bronze avec des liserés foncés.
Saint-Pierre et Miquelon
28/08/2007
Juvénile
Il s'agit en fait d'un juvénile reconnaissable à sa poitrine blanche.
Saint-Pierre et Miquelon
28/08/2007
En vol
C'est un oiseau de grande envergure : de 130 à 160 cm
Grau-du-roi (34)
23/01/2011
Mâle
Il s'agit probalement d'un mâle généralement plus corpulent que la femelle.
Parc ornithologique du Teich, Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
28/12/2011
En pleine digestion !
Cette posture favoriserait la digestion.
Bassin d'Arcachon (33)
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
12/2000
Habitat
Le grand cormoran affectionne les côtes rocheuses.
Phare du Sénéquet, Gouville-sur-Mer, Manche (50)
05/09/2006
Colonie
Cet oiseau marin vit en colonie de quelques dizaines à quelques centaines d’individus.
Ile Bonaventure, Québec, Canada
08/2010
Séchage des plumes
Hors de l'eau, il passe des heures à se sécher, ailes et queue déployées.
Embouchure de la Sienne, Agon Coutainville, Manche (50)
01/05/08
Alimentation
Il se nourrit principalement de poissons. Après sa capture en plongée la proie est projetée en l’air, puis avalée.
Bassin de Thau, Mèze (34)
11/11/2011
Un oiseau sociable
Les grands cormorans n'hésitent pas à former des groupes.
Phare du Sénéquet, Gouville-sur-Mer, Manche (50)
05/09/2006
Cormoran en plongée
Cormoran sous l eau en train de chasser
Gravière, Alsace,7 m
22/07/2018
Cormoran en plongée
Cormoran sous l eau en train de chasser
Gravière, Alsace, 7 m
22/07/2018
Cormoran en plongée
Cormoran sous l eau en train de chasser
Gravière, Alsace, 7 m
22/07/2018
Planche naturaliste
NAUMANN, NATURGESCHICHTE DER VÖGEL MITTELEUROPAS : Band XI, Tafel 5 - Gera (Germany), 1903
Cette image fait partie de Klassiker der Biologie im Internet - Universität Hamburg
A gauche Phalacrocorus pygmaeus, au centre Phalacrocorax carbo (grand cormoran), à droite Phalacrocorax aristotelis (cormoran huppé) en livrée nuptiale.
N/A
Reproduction de documents anciens
1903
Au repos après la pêche matinale
Au repos après la pêche matinale, ne va pas tarder à étendre ses ailes au séchage.
Port Mallet, Antibes 06
23/01/2022
En vol
En vol au dessus de l'étang
Etang de Vaugrenier, Villeneuve-Loubet 06
16/04/2022
Alimentation
Il se nourrit en venant de faire une capture dans l'étang. Un autre jeune congénère est très intéressé....
Étang de Vaugrenier, Villeneuve-Loubet 06
17/04/2022
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Rédacteur : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Laurent FEY
Pilon C., Burton J., Mcneil R., 1983, Reproduction du Grand Cormoran (Phalacrocorax carbo) et du Cormoran a aigrettes (P. auritus) aux Iles de la Madeleine, Quebec, Centre de recherches écologiques de Montréal, Université de Montréal, Can. J. Zool., 61, 524-530.
Chapdelaine G., Rail J F., 2004, Plan de conservation des oiseaux aquatiques du Québec, Division des oiseaux migrateurs, Service canadien de la faune, région du Québec, Environnement Canada, Sainte-Foy, Québec. 99 p.
La page sur Phalacrocorax carbo sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net
La page de Phalacrocorax carbo dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN