Corps anguilliforme
Taille moyenne 80 cm
Couleur jaunâtre et marbrée de marron
7 paires d'orifices branchiaux circulaires
Bouche en ventouse
Disque buccal complètement recouvert de denticules cornés
Lamproie marbrée, grande lamproie, anguille musique, suce-pierre, lampre, lamprez, lamparda, lampreda, sept-œil
Sea lamprey, great sea lamprey, marine lamprey, stone sucker (GB), Spotted lamprey, eel sucker, lamprey eel, nine eyes (USA), Lampreda di mare, lampreda marina (I), Lamprea de mar, llampresa (E), Große lampetre, neunaugenkönig (D)
Lampetra marina Linnaeus, 1758
Petromyzon lampetra Pallas, 1814
Ammocoetes bicolor Lesueur, 1818
Petromyzon americanus Lesueur, 1818
Petromyzon nigricans Lesueur, 1818
Petromyzon maculosus Gronow 1854
Petromyzon bairdii Gill, 1883
Batymyzon bairdii Gill, 1883
Petromyzon marinus dorsatus Wilder, 1883
Oceanomyzon wilsoni Fowler, 1908
Petromyzon marinus unicolor Gage, 1928
Atlantique Nord, Méditerranée Ouest, mer Baltique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Elle fréquente :
Eaux marines :
- l'Atlantique Nord-Est : de l'Islande et du nord de la Norvège jusqu'au Maroc, mer Baltique
- l'Atlantique Nord-Ouest : du Golfe du Mexique au Canada, notamment le Saint-Laurent
Eaux douces :
- en France : Bretagne, Loire, Rhin, Gironde, Adour et Rhône, cours d'eau méditerranéens
- la Méditerranée Ouest
- les lacs du Canada et Etats-Unis : Grands Lacs, Fin Lakes, lac Oneida et lac Champlain.
La lamproie marine est migratrice :
- amphihaline* : qualifie une espèce dont une partie du cycle biologique s'effectue en mer et une autre partie en rivière
- diadrome* : qualifie une espèce de poisson migratrice qui effectue une partie de son cycle vital en fleuve-rivière et le reste en mer ou inversement
- anadrome* : qualifie une espèce qui vit habituellement en mer mais remonte les cours d'eau, fleuves, rivières pour pondre ses œufs.
Elle vit 3 à 8 ans au stade larvaire* (on l'appelle ammocète) dans les sédiments des rivières. La dévalaison a lieu durant les crues automnales. Il s'agit de la descente des rivières pour rejoindre l'océan où elle y vit en tant que parasite externe sur des poissons marins. Au bout de 2 à 3 ans, elle remonte les rivières pour aller frayer dans des eaux douces bien oxygénées. Une minorité de lamproies remonte les rivières en hiver, quand les eaux sont hautes. La majorité des lamproies remonte au printemps, entre avril et juin, quand les eaux sont de 10 à 12°C et que de petites crues sont présentes.
Vertébré au squelette cartilagineux, dépourvu de mâchoires, la lamproie possède un corps anguilliforme, sans écailles et couvert de mucus toxique. Elle mesure 60 à 120 cm (moyenne de 80 cm) pour un poids de 0,7 à 2,6 kg (moyenne de 1 kg). Sa couleur est jaunâtre et marbrée de brun sur le dos. Son ventre est blanc. Sa longévité serait d'environ 9 ans.
Les yeux sont très bien développés mais restent primitifs. Une seule narine se situe entre les deux yeux.
Chez l'adulte, la bouche circulaire en position inférieure est une ventouse adaptée à la succion. Son diamètre est plus large que le corps. Le disque buccal et la langue sont recouverts de nombreux denticules cornés, forts et aigus, disposés de façon très caractéristique. La langue perce et râpe les chairs de ses proies. Les dents vraies sont absentes.
Sur chaque côté de la tête, cette espèce possède sept paires d'orifices branchiaux (spiracules) ayant une forme circulaire. Le courant d'eau respiratoire passe de la bouche vers ces orifices branchiaux. Mais quand la lamproie est fixée sur un galet ou une proie, la bouche est obstruée, le courant d'eau respiratoire sort et entre alors alternativement par les spiracules et non plus par la bouche qui sert alors uniquement à la fixation et l'alimentation.
La lamproie marine possède trois nageoires : une caudale et deux dorsales. Les deux nageoires dorsales sont séparées par un petit intervalle, la deuxième étant plus longue et de même hauteur que la première. Comme toutes les lamproies, elle n'a pas de nageoires paires. La nage est assurée par des mouvements ondulatoires du corps et accessoirement par les nageoires.
Un dimorphisme sexuel apparaît au moment de la reproduction. La femelle a un bourrelet post-cloacal et développe une pseudo-nageoire anale. Le mâle a un bourrelet anal et une papille urogénitale saillante.
Au stade larvaire :
La larve est de couleur claire et sa bouche est en forme de fer à cheval. Ses yeux restent cachés sous la peau. Elle est donc aveugle.
A l'état larvaire, les poches branchiales s'ouvrent directement dans le pharynx et le courant d'eau respiratoire passe ainsi par la bouche, directement liée à l'intestin. Ce courant est maintenu par les pulsations du velum (voile du palais). Lors de la métamorphose, le pharynx se sépare de l'intestin (un œsophage se développe également) et devient une longue cavité, appelée aqueduc, sur laquelle se placent 7 paires de canaux au bout desquels se trouvent 7 paires de sacs branchiaux communiquant avec les orifices branchiaux externes, appelés spiracules.
La métamorphose a lieu lorsqu'elle atteint une taille d'environ 13 cm.
A l'âge adulte :
Lampetra fluviatilis : la lamproie fluviatile, nettement plus petite (maximum 50 cm), ne possède pas de marbrures. Les disques buccaux sont un bon indice de différenciation : Petromyzon marinus a un disque buccal complètement recouvert de dents cornées, à la différence de Lampetra fluviatilis qui n'en possède que quelques unes. Elle possède aussi deux nageoires dorsales séparées par un intervalle, mais la deuxième dorsale de la lamproie fluviatile est de forme triangulaire et plus haute que la première, alors qu'elles sont aussi hautes l'une que l'autre chez la lamproie marine. Espèce migratrice amphihaline diadrome et parasite externe de poissons, comme Lampetra fluviatilis.
Lampetra planeri : la lamproie de Planer est plus petite (maximum 18 cm) et a deux nageoires contigües. Elle est sédentaire et non parasite.
Myxines : elles n'ont pas de vertèbres, vivent exclusivement en mer et sont fouisseuses. Elles se nourrissent d'animaux morts et ne sont pas des parasites. Leur développement est direct, sans métamorphose. Elles possèdent quatre barbillons buccaux et quatre barbillons autour de l'orifice nasal, une à quinze paires d'orifices branchiaux, une unique nageoire caudale et une seule dent cornée. Leur taille varie de 25 à 40 cm.
Au stade larvaire :
Les ammocètes de Lampetra fluviatilis et Lampetra planeri sont difficiles à identifier, mais les larves de Petromyzon marinus présentent une nageoire caudale toujours pigmentée en noir dès les plus petites tailles.
Au stade larvaire :
La larve ammocète, aveugle, vit enfouie dans des substrats sablo-vaseux et filtre des micro-organismes, tels que diatomées, algues bleues et débris organiques. La croissance des juvéniles dure 5 à 7 ans, selon la richesse alimentaire de la rivière et la localisation des juvéniles dans la rivière.
A l'âge adulte :
Quand elle atteint une taille avoisinant les 14 cm, elle se métamorphose et dévale dès l'automne et de nuit vers la mer qu'elle atteint en hiver. Son mode d'alimentation devient parasitaire, même si elle ne dédaigne pas les cadavres. Sa croissance est rapide. Elle s'accroche aux poissons avec sa bouche et arrache leur chair avec sa langue garnie de dents. Le sang de l'hôte reste fluide grâce à un anticoagulant contenu dans sa salive. En collant sa ventouse buccale sur le corps de l'hôte, elle se nourrit du sang, des chairs et des fluides corporels de ce dernier. Ses proies sont diverses : essentiellement le mulet, mais aussi aloses Alosa sp., harengs Clupea harengus, lieus jaunes Pollachius pollachius, saumons Salmo sp., morues Gadus morhua, soles, maquereaux. La lamproie ne provoque pas la mort de l'hôte, elle le quitte pour un autre au bout de quelques jours.
Petromyzon marinus est anadrome : adulte, elle vit habituellement en mer mais remonte les cours d'eau, fleuves, rivières pour pondre ses œufs. Cette remontée s'effectue au cours de deux périodes annuelles : une minorité en hiver (les eaux sont hautes), une majorité au printemps dans des eaux dont la température est supérieure à 10/12°C, lors de petites crues. Pendant la remontée, les géniteurs ne s'alimentent pas et vivent sur leurs réserves. Leur poids diminue fortement et leur corps rétrécit. Ils peuvent remonter très loin. A l'issue de ce parcours, quand les eaux avoisinent les 15 à 18°C, ils choisissent des cavités de la rivière présentant des faciès plats très spécifiques : la hauteur d'eau dépasse 50 cm (faciès peu profond à profond) et la vitesse d'écoulement varie de 20 cm/s à 80 cm/s, avec une moyenne de 40 cm/s (faciès lotique). Le nid est de forme semi-circulaire à ovale et peut mesurer 2 m de large. Il est construit avec des galets, des graviers et du sable. Il ressemble à un agrégat de cailloux et se construit en l'espace de quelques heures. Les mâles et les femelles élaborent leur nid ensemble. La reproduction a lieu de fin avril à fin mai.
La femelle se fixe aux plus gros galets grâce à sa ventouse, face au courant. Le mâle, fixé sur sa tête, l'étreint plusieurs fois et féconde les ovules au fur et à mesure de la ponte. Les œufs, très nombreux (230 000 œufs/kg) sont pondus sur plusieurs jours et se collent entre les cailloux du nid. Le mâle s'accouple avec plusieurs femelles, les accouplements sont rudes et les ovulations sont multiples. Les géniteurs meurent après s'être reproduits.
Les larves éclosent au bout de 10 à 15 jours et mesurent 5 mm. Ces larves sont appelées ammocètes (vulgairement lamprillons) et s'enfouissent dans le sable du nid. Elles sont de couleur claire, ont la bouche en forme de fer à cheval et leurs yeux, aveugles, sont cachés sous la peau. Lorsque les larves atteignent la taille approximative de 10 mm au bout de 35 à 40 jours, elles se déplacent vers des zones abritées et sablo-vaseuses, appelées nids d'ammocètes. Elles y restent enfouies 5 à 7 ans et filtrent micro-organismes et débris organiques. Entre août et octobre, lorsqu'elles atteignent une taille de 13 à 15 cm, les ammocètes se métamorphosent en subadultes, prennent une couleur argentée (leur nageoire caudale se pigmente à l'extrémité) et descendent les rivières durant la nuit pour rejoindre la mer. Elles y poursuivent leur croissance pendant 2 ans et y vivent en parasites externes de poissons. Puis le cycle recommence.
Sa chair est comestible.
Les Agnathes, qui comprennent les lamproies, ont longtemps été confondus avec les Poissons. C'est par simplification que nous les avons regroupés avec les poissons osseux benthiques sur notre site DORIS. En effet, les différences anatomiques entre les Poissons et les Agnathes sont nombreuses et ils ne sont plus regroupés dans la même super classe de nos jours. La super classe des Poissons est celle des Gnathostomes (vertébrés à mâchoires) tandis que celle des Agnathes est celle des Agnathostomes (vertébrés sans mâchoires). Ce sont les vertébrés les plus anciens, puisqu'ils ont vécu au Silurien et au Dévonien (ère primaire). De nos jours, il existe encore les Myxines (Ptéraspidomorphes) et les Lamproies (Céphalaspidomorphes). Elles possèdent les caractéristiques suivantes : elles sont dépourvues de mâchoires, possèdent un squelette rudimentaire et une chorde dorsale persistante, un appareil respiratoire branchial plus ou moins isolé du pharynx, une seule narine. Le développement post-embryonnaire comporte une métamorphose.
Petromyzon marinus a colonisé les grands lacs américains. Les premières observations datent de 1890 dans le Lac Ontario. 50 ans après, elles se montrent extrêmement nuisibles car elles ravagent les populations de poissons à haute valeur commerciale, notamment dans les lacs supérieurs. Des investissements lourds (55 millions de dollars) ont été engagés pour rétablir ces stocks dans les années 80. Certaines méthodes d'éradication des lamproies, telles que les lampricides et le courant électrique n'ont donné que des résultats variés.
Au début du 20ème siècle, l'espèce était abondante en France. Son aire de répartition s'est considérablement réduite et segmentée, elle est en forte régression dans le nord et l'est de la France. Depuis 1978, les captures de la lamproie marine varient entre 40 et 153 tonnes pour le bassin Gironde/Garonne/Dordogne. Les prises continuent de baisser régulièrement.
Plusieurs causes se dégagent :
- la pollution, comme la présence de produits toxiques et de métaux lourds, nuit gravement au développement des larves. L'eau doit être fraîche (15 à 18°C) et bien oxygénée. Une prolifération de matières organiques contribue à une réduction d'oxygène du milieu et nuit à cette lamproie. C'est d'autant plus préjudiciable que la durée de la phase larvaire est longue et que la lamproie soit sensible aux variations de ces conditions.
- les aménagements des cours d'eau (barrages et autres obstacles à la migration) sont la cause de la réduction progressive des stocks.
Cette espèce est considérée comme vulnérable et bénéficie de protections locales à internationales (voir § Espèce réglementée).
Pour ne citer que quelques exemples :
- préservation des biotopes pour assurer la libre circulation des lamproies dans les deux sens (mer vers rivières et vice-versa)
- arrêt des dragages dans certains biotopes
- lutte contre la pollution
- lutte contre le braconnage
- détermination d'un plan de gestion des poissons migrateurs sur 5 ans et de mesures de conservation et restauration des populations.
Ces mesures de protection de l'habitat ont un réel intérêt pour les salmonidés qui occupent les mêmes sites, mais au début de l'hiver.
Cette lamproie est sur la liste rouge de l'UICN et considérée comme "préoccupations mineures". Au niveau européen, elle est considérée comme "vulnérable".
Réglementation communautaire :
- Directive Habitats Faune Flore Natura 2000 : annexe II, 74 sites Natura 2000 (JO Union Européenne 13/02/2009)
- CEE du 17/10/1986 : taille minimale autorisée pour la pêche de 27 cm dans l'Atlantique européen du Portugal au nord de l'Ecosse, en Manche et Mer du Nord
Réglementation internationale :
- Convention de Berne : annexe III
- Convention de Barcelone : annexe III
- Convention OSPAR (convention de Paris 1992, protection du milieu marin de l'Atlantique Nord-Est) : annexe V
Réglementation en France
- Arrêté ministériel biotopes du 08/12/1988 (JO 22/12/1988): liste des espèces de poissons protégées, article 1 : mise en réserve naturelle et protection de l'habitat
- Classement de cours et création de cours d'eau réservés sur les frayères
- ZNIEFF : espèce déterminante poissons code 71.
Lamproie : du bas latin [lampetra]
marine : traduction littérale de marinus.
Petromyzon : du grec [petra] = pierre et [myzo-] = sucer. Lampetra (espèce semblable) est un autre nom scientifique signifiant la même chose : Lampetra : du latin [lambo] = sucer et [petra] = pierre
marinus : du latin mar = mer
Les larves appelées Ammocoetes branchialis (ammocètes) par Cuvier trouvent leur origine dans le grec [ammo] = sable et [koea] = tapis, couverture : qui vit dans le sable.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Agnatha | Agnathes | Groupe paraphylétique de vertébrés aquatiques serpentiformes sans mâchoires incluant les lamproies et les myxines. |
Classe | Cephalaspidomorphi | Céphalaspidomorphes | Classe des lamproies. |
Ordre | Petromyzontiformes | Pétromyzontiformes | Unique ordre de Céphalaspidomorphes, en référence au genre type de l'ordre, Petromyzon. |
Famille | Petromyzontidae | Pétromyzontidés | |
Genre | Petromyzon | ||
Espèce | marinus |
Tête
Voici une tête caractéristique de la lamproie marine : grande taille, peau jaunâtre marbrée de marron, lisse et sans écailles, 7 paires d'orifices branchiaux circulaires, bouche en position infère (dirigée vers le bas), une unique narine entre les deux yeux.
Ria du Loc'h (ou rivière d'Auray), Morbihan (56)
02/07/2009
Corps
Autres caractéristiques : corps anguilliforme, nageoires dorsales séparées. Les Agnathes sont caractérisés par une chorde dorsale, ici bien visible sur ce mâle.
Ria du Loc'h (ou rivière d'Auray), Morbihan (56), 1 m
02/07/2009
Dentition
Extrait de l'Atlas des Poissons d'eau douce de France (Keith P., Allardi J., 2001) :
"Lame supra-orale (maxillaire) courte, constituée d'une unique dent bicuspide ; lame infra-orale (mandibulaire) avec 7 ou 8 dents ; 4 dents endolatérales bicuspides. Toutes les dents sont fortes et aiguës. Disque oral, qui, ouvert, a un diamètre plus large que le corps. Il est bordé de papilles aplaties et couvert de dents cornées disposées en série radiale. Bouche encadrée d'une lame infra-orale et d'une dent supra-orale."
N/A
27/10/2009
Dentition
Cet individu a collé sa ventouse sur la vitre d'un aquarium. La dentition de la lamproie marine est caractéristique : le disque buccal est complètement recouvert de denticules.
Aquarium
N/A
Profil
Cette lamproie a été trouvée sur une alose en pleine remontée, dans une zone très en aval sur le Scorff. On pourrait se demander ce que cette lamproie faisait fixée sur cette alose qui remontait : cette zone subit encore l'influence de la marée. On pourrait encore se demander si elle se servait de l'alose en tant que proie ou support pour la remontée : ce jeune adulte peut encore osmoréguler, ce qui ne sera plus le cas en tant que géniteur migrant qui perd cette capacité. Ces jeunes semblent se nourrir sur toute une faune piscicole estuarienne durant 1 à 2 ans.
On peut observer certaines clés d'identification : peau lisse, sans écailles, couleur jaune gris marbrée de marron, 7 orifices branchiaux circulaires.
Rivière Scorff, rade de Lorient, Morbihan (56)
04/2005
Bouche infère
La bouche circulaire en position inférieure est une ventouse adaptée à la succion. Son diamètre est plus large que le corps. Le disque buccal et la langue sont recouverts de nombreux denticules cornés, forts et aigus, disposés de façon très caractéristique.
Muséum des Sciences Naturelles de Bruxelles
18/03/2011
Nid
On peut imaginer la vitesse du courant grâce à la position des algues au-dessus du nid, ainsi que la hauteur d'eau. La lamproie marine affectionne les faciès lotiques (courant moyen de 40 cm/s) et les faciès peu profonds à profonds (hauteur moyenne dépassant les 50 cm)
Rivière de France
N/A
Nid
Le nid est construit avec des galets, des graviers et du sable. Il ressemble à un agrégat de cailloux et se construit en l'espace de quelques heures. Il est de forme semi-circulaire et peut mesurer 2 m de large. La température de l'eau avoisine les 15 à 18°C.
Rivière de France
N/A
Reproduction
Puis le mâle étreint sa femelle, qui pond dans le nid, et l'aide à expulser les ovules qu'il féconde. Le mâle s'accouplera avec plusieurs femelles. Les accouplements sont rudes et les ovulations multiples. Les géniteurs meurent après la reproduction.
Rivière Scorff, rade de Lorient, Morbihan (56)
N/A
Reproduction
Le mâle se fixe sur la tête de la femelle grâce à sa ventouse, tandis que la femelle se fixe sur un gros galet.
Rivière Scorff, rade de Lorient, Morbihan (56)
N/A
Subadulte
Il s'agit certainement d'un subadulte descendant la rivière : la couleur de la robe est argentée. Durant la dévalaison, les déplacements sont nocturnes. Les yeux se forment.
Rivière Sioule, Allier (03), proche surface
Années 90
En mer
Le photographe Sébastien Blache était au-dessus de fonds de plus de 1000 m à la recherche de mammifères marins, d'ailleurs présents sur le site. Alors qu'il se faisait tirer par le bateau pour voir des dauphins, cette lamproie marine est arrivée comme une torpille et s'est fixée quelques instants sur la coque avant de repartir ! Par chance, il était équipé d'un appareil-photo et a pu prendre deux clichés de cet agnathe, certainement à la recherche d'une proie. On comprend que la tôle du bateau n'ait pas convenu à ses denticules...
Au large de Port-Cros, Var (83), 1 m
06/2006
Sur une sériole en Méditerranée orientale
A 20 milles (37 km) au large de Villefranche (06)
31/08/2013
Tête
La peau marbrée permet de reconnaître à coup sûr la lamproie marine. Les individus vivant en mer sont des adultes, ils ont des yeux biens formés. Ce sont des parasites externes de poissons, tels que aloses, lieux jaunes, éperlans, harengs, morues, saumons... Ils s'accrochent à leurs proies avec leur bouche et arrachent les chairs avec leur langue garnie de dents. Le sang ne coagule pas grâce à un anticoagulant contenu dans leur salive. Ils se nourrissent du sang, des chairs et des fluides corporels de leurs proies.
Au large de Port-Cros, Var (83), 1 m
06/2009
Anatomie
Ce montage est issu de 2 photos, la première de Frédéric André au musée de Prague le 04/03/2011, la deuxième de Richard Sabatié prise dans la ria du Loc'h le 02/07/2009. Il a été réalisé par Bruno Chanet.
Il a pour objectif de mieux visualiser les différents organes de la lamproie, notamment la corbeille branchiale par laquelle la circulation d'eau se fait pour la respiration.
Montage
19/03/2011
Sur un requin du Groenland
Cette lamproie marine de 40 cm a été observée dans le St-Laurent en octobre 2004 où la température de l'eau était de 4 °C. Elle s'était fixée entre les ptérygopodes d'un requin du Groenland Somniosus microcephalus qui mesurait 3 m. Il s'agit là d'une première observation sur la famille des Somniosidae. Trois autres requins du Groenland ont été observés durant cette même plongée, mais aucun d'eux n'avaient de lamproie marine fixée sur leur corps.
St-Laurent, Baie de St-Pancrace, Québec, Canada, 22 m
09/10/2004
Blessure sur un saumon
Les saumons et les lamproies peuvent emprunter les mêmes rivières pour frayer dans des zones similaires. Le saumon fait partie des proies de la lamproie marine. Les saumons atlantiques peuvent mesurer jusqu'à 1,50 m. La taille de la blessure peut paraître importante, mais le saumon n'en meurt pas pour autant et peut cicatricer ses plaies. La lamproie ne provoque pas la mort de l'hôte et le quitte pour une autre proie au bout de quelques jours.
Rivière Scorff, rade de Lorient, Morbihan (56)
2005
Blessure sur un saumon
On voit parfaitement le trou que la lamproie a creusé avec sa langue garnie de denticules, ainsi que l'empreinte des denticules situés sur le disque buccal.
Rivière Scorff, rade de Lorient, Morbihan (56)
2005
Gravure
Cette gravure est tirée de l'ouvrage : "Allgemeine Naturgeschichte der Fische" (Histoire naturelle des poissons) de Bloch, tomes 2 (1784) et 3 (1785) "Oekonomische Naturgeschichte der Fische Deutschlands" (Poissons d'Allemagne).
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Rédacteur principal : Sandra SOHIER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Correcteur : Richard SABATIÉ
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Bensettiti F., Gaudillat V., 2004, CAHIERS D'HABITATS NATURA 2000, CONNAISSANCE ET GESTION DES HABITATS ET DES ESPECES D'INTERET COMMUNAUTAIRE, Tome 7, Espèces animales, La Documentation française, 353p.
Duquet M., Maurin H., 1992, INVENTAIRE DE LA FAUNE DE FRANCE, Editions MNHN, Nathan, 415p.
Maurin H., Keith P., 1998, LE LIVRE ROUGE – INVENTAIRE DE LA FAUNE MENACEE DE FRANCE, Editions WWF, MNHN, Nathan, 176p.
La page sur Petromyzon marinus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase