Corps massif
Marron, rougeâtre foncé ou gris lavande
Pinces de même taille écaillées et rugueuses
Antennes parées de bandes rouges et blanches
Yeux pédonculés verts ou bleus
Bernard l'ermite géant, pagure géant, pagure granulé
Giant hermit crab, giant hermit crab, hermit crab (GB), Riesen-Einsiedlerkrebs, Amerikanischer Riesen-Einsiedler (D)
Cancer diogenes Linnaeus, 1758
Coenobita diogenes (Linnaeus, 1767)
Petrochirus bahamensis (Herbst, 1791)
Pagurus granulatus Olivier, 1812
Petrochirus granulatus (Olivier, 1812)
Cancer bahamensis Herbst, 1971
Atlantique tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesIl est présent depuis la côte Est des États-Unis, de la Caroline du Nord et du sud de la Floride jusqu'au Brésil, aux Caraïbes et au golfe du Mexique.
On peut l'observer en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélémy ; il est potentiellement présent en Guyane.
Il est présent en particulier sur des fonds sableux et des herbiers à tortue Thalassia testudinum jusqu'à des profondeurs de 30 m. Il a été signalé jusqu'à 160 m de profondeur.
C'est le plus grand bernard-l'ermite des Caraïbes. Son corps massif mesure entre 15 et 24 cm, les plus gros spécimens peuvent atteindre jusqu'à 30 cm de long. Il est habituellement de couleur marron, rougeâtre foncé ou gris lavande. Les yeux pédonculés sont bleus ou verdâtres. Les antennes sont parées de bandes rouges et blanches. Les pinces sont puissantes larges et massives, leur texture est granuleuse et écailleuse. Elles sont sensiblement de la même taille (la pince droite est peut-être légèrement plus grande que la gauche.)
Le pagure à points blancs Paguristes puncticeps et le pagure de Wass Paguristes wassi ont des yeux bleus similaires à ceux de Petrochirus diogenes. Cependant, ils sont plus petits et sont constellés de points blancs sur le corps et sur les pinces.
Le bernard-l'ermite géant des lambis est très opportuniste. Il se nourrit principalement d’invertébrés et de macroalgues qu"il capture à l'aide de ses pinces. Il consomme également des invertébrés à coquille comme celle du lambi Aliger gigas dont il habite également la coquille.
C'est une espèce gonochorique*. Les mâles sont capables de féconder plusieurs femelles à la suite. Les températures chaudes aux alentours de 25° C permettent une reproduction adéquate, d'où l'abondance de femelles ovigères* (avec des œufs) entre juin et août. Les œufs sont retenus par les pléopodes* des femelles sur l'abdomen*, à l'abri de la coquille. Après éclosion, les larves*, de type zoé*, ont une vie planctonique* et se transforment en larves glaucothoé* avant la métamorphose* en petit bernard-l'ermite. Ils commenceront alors une vie benthique* et chercheront leur première coquille pour se protéger.
Des épibiontes* comme l'anémone Calliactis tricolor ou l'hydractinie hérissée Hydractinia echinata sont parfois visibles sur sa coquille. Diverses espèces commensales sont associées à ce pagure : citons en particulier le crabe porcelaine Porcellana sayana, la crépidule plate Crepidula plana, des bryozoaires du genre Scrupocellaria, des vers tubicoles des genres Hydroides et Spirorbis.
Lorsqu'il trouve une nouvelle coquille, le bernard-l'ermite l'examine de l'extérieur et de l'intérieur en la retournant et en l'explorant avec ses pinces et ses pattes pour en mesurer la taille. Le transfert d'une coquille à l'autre se fait très rapidement et peut être difficile à voir, car c'est à ce moment-là que le bernard-l'ermite est le plus vulnérable : il peut être attaqué par un prédateur ou perdre une ou deux coquilles au profit d'un autre bernard-l'ermite.
De nature craintive, il se réfugie à l'intérieur de sa coquille à l'approche des plongeurs.
Le bernard-l'ermite se sépare de sa carapace externe au cours d'un processus appelé mue. ll mue environ 5 ou 6 fois au cours du premier mois. Une fois arrivé à l'âge adulte, il cherche une coquille dans laquelle il reste jusqu'à ce qu'il soit temps de démenager. Outre les coquilles de lambis, on peut occasionnellement également le rencontrer dans des coquilles de casques Semicassis granulata et de conques tel que Charonia variegata.
Bernard-l'ermite géant des lambis : analogie par rapport à sa taille et à l'utilisation de la coquille du lambis.
Petrochirus : du grec [petra] = pierre et [chirus] = main, ici les pinces
diogenes vient du philosophe grec Diogène de Sinope (-412 à -323 av. JC) qui vivait dans un tonneau. Il était contemporain de Platon.
Numéro d'entrée WoRMS : 368346
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Super classe | Multicrustacea | ||
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Anomura | Anomoures | Les anomoures sont caractérisés par une cinquième paire de pattes atrophiée. Ils sont essentiellement représentés par les galathées et les bernard-l'ermite. |
Famille | Diogenidae | Diogénidés | Dissymétrie générale, une pince plus grosse que l'autre. L’abdomen n’est pas protégé par l’exosquelette. |
Genre | Petrochirus | ||
Espèce | diogenes |
Le plus grand bernard-l'ermite des Caraïbes
Ce pagure habite de grandes coquilles, souvent celles de lambis. Il possède une paire de pinces puissantes.
RJ's Ledge, South Miami, Floride (États-Unis), 11 m, de nuit
13/12/2017
Gros pagure des lambis
Ce pagure peut devenir énorme, c'est le seul locataire possible des très grosses coquilles de lambis.
Pointe Plate, Guadeloupe (971), 15 m
31/12/2016
Les pinces
Les pinces sont à peu près de longueur similaire, elles sont massives et rugueuses.
Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
21/03/2017
Les antennes
Les antennes sont parées de bandes rouges et blanches.
Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
20/06/2020
De beaux yeux verts
Les yeux pédonculés de cet individu sont verdâtres.
Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
21/03/2017
Sur un fond sableux
Il est présent sur des fonds sableux jusqu'à des profondeurs pouvant atteindre 30 m.
Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
21/03/2017
Craintif
De nature craintive, il se réfugie à l'intérieur de sa coquille à l'approche des plongeurs.
Deshaies, Guadeloupe (971), 15 m
20/06/2020
Céphalothorax
Chez cet individu habitant une coquille cassée, il est possible de voir le céphalothorax, qui comme les pinces, est granuleux.
Bonaire, 1 m
18/03/2012
En Martinique
Le bernard-l'ermite géant des lambis est également observé en Martinique.
Épave du Lady, Martinique (972), 17 m
15/05/2009
Timbre de Cuba
Noter que le nom latin indiqué sur le timbre est un synonyme.
Philatélie
Reproduction de documents anciens
1969
Rédacteur principal : Laurent FEY
Correcteur : Pierre NOËL
Responsable régional : Laurent FEY
Felder D. L., Álvarez F.,Goy, J.W., Lemaitre R., 2009, Decapoda (Crustacea) of the Gulf of Mexico, with comments on the Amphionidacea, Felder, D.L., and Camp, D.K. (eds), Gulf of Mexico - Origins, Waters, and Biota. Vol. 1. Biodiversity, Texas A&M University Press, 1019-1104.
Provenzano A. J. Jr., 1959, The shallow water hermit crabs of Florida, Bulletin of Marine Science of the Gulf and Caribbean, 9 (4): 349-420.
Questel K., 2019, Les crabes et anomoures de Saint-Barthélemy, Le bulletin de l'ATE numéro 5, version 2, 34p.
Williams A. B., 1965, Marine Decapod Crustaceans of the Carolinas, Fishery Bulletin, United States Fish and Wildlife Service, 65 (1): i-xi, 1-298.
La page de Petrochirus diogenes dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN