Oiseau au très grand bec utilisé comme épuisette
Bec jaune avec la pointe rouge, muni d'une membrane sur la mandibule inférieure
Rémiges noires, autres plumes blanches
Pattes palmées à quatre doigts
Great white pelican (GB), Pellicano (I), Pelícano común, pelícano vulgar (E), Rosapelikan (D), Gewone pelikaan, roze pelikaan (PB), Pelikan (SW)
Sud-est de l’Europe, Proche-Orient, Asie Centrale, nord-ouest de l’Inde, Afrique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Indo-Pacifique, ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]En Europe et en Asie, c'est un migrateur qui hiverne dans le delta du Danube, en Grèce et en Turquie, sur le golfe Persique, le long de la mer Rouge et en Afrique. Les zones de passage sont regroupées sur les terres de la Méditerranée orientale, mais il n'y a pas de zone où l'espèce s'installe toute l'année. Il arrive en avril et repart en octobre. En Europe occidentale, ses passages sont irréguliers et rares (sans qu'on sache véritablement sa provenance, un spécimen, désormais "imprégné", s'est curieusement installé à Antifer, en Normandie, depuis 1981).
Il vit également en Asie du sud-ouest (jusqu'à l'Inde) et en Asie Centrale, en Afrique tropicale et méridionale.
Le pélican blanc est inféodé à l'eau, vivant soit sur l'eau soit à proximité immédiate. Il fréquente les lacs peu profonds entourés de végétation, les estuaires, les lagunes côtières et les marécages.
En Europe, l'été, il est surtout observé dans les marais de l'Europe de l'Est. En hiver, il se rapproche des côtes, dans les baies abritées, les lagons et les deltas.
Les pélicans sont de grands oiseaux volants et le pélican blanc, le plus répandu, est un des plus grands oiseaux aquatiques (longueur totale : 140 – 175 cm ; envergure : 270 – 360 cm ; poids : 10 kg), caractérisé par un très grand bec dont il se sert comme épuisette pour capturer les poissons en nageant.
Ce bec long et robuste, large et plat, peut atteindre 45 cm chez le mâle. Il est jaune avec la pointe rouge. Il est muni d'une membrane dilatable tendue le long des deux branches de la mandibule inférieure. Lorsqu'elle est remplie, cette poche peut toucher le sol.
Ses pattes beiges (ou rose chair) sont constituées de quatre doigts réunis par une palmure ; c'est un palmipède appartenant au même « groupe » que les cormorans ou les fous. Elles sont très courtes et donnent au pélican une démarche dandinante : il est assez maladroit sur terre. A l'inverse, cet oiseau se perche facilement et nage très bien (vitesse pouvant atteindre 6 km/h).
Le corps de ces oiseaux est massif, la tête petite et le cou très allongé.
Chez l'adulte, le dessin du dessous de l'aile est caractéristique : les rémiges * (grandes plumes rigides de l'aile) primaires et secondaires sont noires, en opposition aux couvertures* (plumes de contour qui couvrent les ailes) blanches. Son plumage général peut parfois être teinté de rose selon la saison (reproduction), mais il est globalement blanc. Derrière la tête, il a une courte huppe ébouriffée. Autour des yeux et à la base du bec, la peau, sans plume, est jaunâtre. Il a une tache jaune sur le plastron et les plumes frontales se terminent en pointe sur le bec.
Le jeune a le dos brun grisâtre, sombre, le ventre blanc terne, le plastron jaunâtre ; les ailes et la queue sont brunes ; sa poche gulaire est jaune. Ses pattes sont brun-rose.
Une autre espèce européenne, bien qu'encore plus rare, est très voisine : le pélican frisé (Pelecanus crispus), ainsi nommé car les plumes de sa nuque sont frisées. C'est le plus grand des pélicans (jusqu'à 3 m). Le dessous de ses ailes est entièrement clair, son corps est blanc grisâtre, sa poche gulaire est orange et le haut du bec noir. Sur le haut du bec, les plumes s'arrêtent de façon droite et non en pointe. Ses pattes sont gris sombre et ses yeux sont jaune pâle. Le jeune est beaucoup plus clair sur le dos que le jeune pélican blanc. Sa poche est légèrement rosée.
En Afrique, on peut aussi le confondre avec le pélican gris (Pelecanus rufescens) : celui-ci est beaucoup plus gris et plus petit que le pélican blanc, même si parfois, les deux espèces sont mêlées. Chez ce pélican, les plumes du front se terminent par une ligne concave au-dessus du bec. Celui-ci est jaune pâle. Il niche plutôt dans de grands arbres. Le jeune est brun (tête, cou et ailes), avec un bec pâle.
Les pélicans ont un régime alimentaire essentiellement piscivore. Le pélican blanc pratique la pêche collective, en arc de cercle, proche du rivage. Ils nagent tous en même temps vers la rive, en battant des ailes et des pattes sur l'eau pour chasser les poissons vers les hauts fonds, en refermant petit à petit le cercle : cette technique resserre les proies, que le pélican n'a plus qu'à ramasser avec son bec épuisette. Le sac gulaire du pélican blanc peut contenir près de treize litres (4 kg de poisson) soit deux à trois fois la capacité de son estomac. Il sert de filet pour la capture des poissons qui y sont conservés, le temps d'évacuer l'eau avant d'être avalés. Pour vider cette poche, l'oiseau rentre la tête dans les épaules : son cou fait saillie à l'intérieur du bec et la poche est renversée. On pense que cette membrane dilatable joue aussi le rôle de régulateur de température car cette surface dénudée favorise l'évaporation.
Les petits poussins de 8 cm, aveugles, récupèrent la nourriture prédigérée et régurgitée par les adultes. La ration quotidienne d'un pélican est estimée à 2 kg.
Les pélicans nichent indifféremment sur des îles, dans des marais ou des lagunes. Leur nid n'est qu'un simple trou recouvert de brindilles. Ils pondent un à quatre œufs ; brillants et bleutés à la ponte, ils deviennent rapidement blancs, crayeux, car ils se couvrent de dépôt calcaire. Mâle et femelle sont identiques et se relaient pour couver pendant quatre à cinq semaines. Les jeunes pélicans sont nus à la naissance mais un duvet commence à les recouvrir au bout de deux jours. Les jeunes pélicans devront engloutir 70 kg de poissons avant de voler et de pêcher eux-mêmes : cela correspond à environ trois mois. Ils n'acquièrent leur plumage adulte qu'après trois ans. Ils ne se reproduisent pas avant leur quatrième été. L'aire de nidification est étendue mais discontinue : les rives des lacs et des fleuves de l'Europe du sud-est (delta du Danube, mer Noire, mer Caspienne), de l'Asie du sud-ouest (jusqu'aux régions septentrionales de l'Inde) et de diverses régions d'Afrique.
L'aire de nidification la plus dense correspond au lac Rukwa -en Tanzanie- qui rassemble jusqu'à 40 000 couples.
Comme pour les autres oiseaux, des sacs aériens sont répartis dans les os et sous la peau des pélicans ce qui limite le choc à l'amerrissage et les aide à flotter. En vol, les pélicans ramènent la tête en arrière et leur bec repose sur le cou replié. En l'air, le vol est puissant, nonchalant et habile : leurs grandes ailes en font de bons voiliers. La vitesse peut atteindre 56 km/h et ils peuvent parcourir 500 km en un jour.
Le pélican blanc se distingue par sa sociabilité et ses habitudes grégaires. Il niche en colonie et se repose à terre ou sur l'eau. En vol, les pélicans se suivent en file ou en « V », avec des mouvements d'ailes synchronisés.
Lorsqu'il nage, le corps du pélican émerge presque entièrement. Son vol, direct et souvent en ligne, alterne quelques battements d'ailes lents et une avancée glissée. Il s'élève en général en groupe, souvent par centaines, mais parfois par milliers ou au contraire en petit groupe d'une dizaine et peut atteindre une très haute altitude, souvent en formation. Les battements d'ailes du groupe sont en général synchronisés, mais des collisions ne sont pas rares pendant l'ascendance !
C'est un oiseau silencieux bien qu'il se manifeste parfois en grondant, au sein de la colonie. Il est essentiellement diurne. On évalue sa longévité à une trentaine d'années.
En Europe, cette espèce est en régression et on n'y trouve probablement plus que 3 000 couples.
Les ossements de pélicans, vieux de 30 à 40 millions d'années, ressemblent beaucoup à ceux des pélicans actuels : ils ont été classés les uns et les autres dans le même genre Pelecanus. Il existe six espèces vivantes de pélicans dont deux ne se trouvent qu'en Amérique. Dix autres espèces sont fossiles.
Au Moyen-Age, on pensait que le pélican nourrissait ses petits de son propre sang en se perçant le flanc avec son bec pour y arracher son cœur. En fait, il se contorsionne pour régurgiter la nourriture et nourrir ses poussins.
Par rapprochement avec les souffrances du Christ, cet oiseau a donc été très souvent choisi pour motif religieux, entre étincelle divine, vie, mort et résurrection... On le retrouve naturellement aussi comme emblême armorial. La Franc-Maçonnerie s'est également emparée de l'animal (18ème degré - Rose-Croix), pour cette notion de sacrifice censément véhiculée. Cette symbolique persiste jusqu'à la période contemporaine, comme en témoigne par exemple la représentation que Gaudi envisageait voir figurer au portail de la Naissance de la Sagrada Familia, à Barcelone.
Cette espèce appartient à la liste rouge de l'IUCN, dans la catégorie « LC » (Least Concern) c'est-à-dire qu'elle n'est pas considérée comme étant menacée. En 2002, une évaluation de sa population a été donnée : 290 000 individus.
Elle est inscrite dans :
Pélican : directement du latin [pelecanus] = [pelicanus], soit pélican.
Blanc : du fait de la couleur de la quasi-totalité de son plumage.
Pelecanus : mot latin directement issu du grec [pelikha] = pelican.
onocrotalus : du grec [onos] = âne, car le cri de ce pélican ressemble au braiment d'un âne, et [cratos] = fort.
Numéro d'entrée WoRMS : 137176
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Pelecaniformes | Pélécaniformes | Tête petite, bec long avec des sillons longitudinaux, pied avec 4 doigts entièrement palmés. |
Famille | Pelecanidae | Pélécanidés | Pélicans. |
Genre | Pelecanus | ||
Espèce | onocrotalus |
Allure générale
Par transparence, on aperçoit le noir sous les rémiges.
Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
Détail de la tête
La tête et le bec sont particulièrement caractéristiques.
Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
Becs ouverts
En attente de nourriture.
Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
En vol
On repère bien la sous-face noire des rémiges.
Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
Atterrissage
Pour atterrir, le pélican utilise ses pattes palmées comme frein.
Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
Un groupe s’approchant de la nourriture
L’environnement « friches industrielles » ne semble pas éloigner ces oiseaux.
Port de Walvis Bay, Namibie (côte atlantique)
08/2002
Rives du lac Manyara
Les rives du lac sont peuplées de pélicans blancs, d’oies d’Egypte et de cigognes.
Lac Manyara, Tanzanie
07/1990
Rives du lac Nakuru
Ici, les pélicans se mélangent aux flamants roses et aux cormorans.
Lac Nakuru, Kenya
07/2000
Pélican "nordique"
Individu échappé du Jardin aux oiseaux d'Upie (26) en juin 2014 et retrouvé, grâce à une puce électronique au cap d'Antifer en Normandie (76) en octobre 2015. Capturé, il a été ramené au zoo.
Cap d'Antifer (76)
19/08/2015
Pélican gris Pelecanus rufescens
En Afrique, on peut confondre le pélican blanc avec le pélican gris.
Lyon (69), Parc de la Tête d’Or
29/03/2008
Vue d'artiste
Sur cette planche extraite du Naumann's Naturgeschichte der Vögel Mittel-Europa - 1800 ? (n° 340), est illustrée en arrière-plan la méthode de pêche par un groupe de pélicans qui rabattent le poisson vers la rive.
N/A
Reproduction de documents anciens
N/A
Pélican frisé Pelecanus crispus
Aujourd’hui, cette colonie est la plus importante d’Europe.
Parc des oiseaux, Villars-les-Dombes (01)
20/04/2008
Tête du pélican frisé
Son corps est blanc grisâtre, sa poche gulaire est orange et le haut du bec noir. Sur le haut du bec, les plumes s'arrêtent de façon droite et non en pointe.
Parc des oiseaux, Villars-les-Dombes (01)
01/1996
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Olivier DEHORTER
Responsable régional : Véronique LAMARE
La page sur Pelecanus onocrotalus sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net
La page de Pelecanus onocrotalus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN