Grand bec brun et robuste
Plumage brun foncé
Pattes palmées à quatre doigts
Gran gosier (Caraïbes)
Brown pelican (GB), Pelícano pardo (E), Pellicano bruno (I), Braunpelikan (D), Bruine Pelikaan (NL)
Pelecanus thagus, Molina, 1792.
Continent américain
Zones DORIS : ● Caraïbes, ● Atlantique Nord-OuestIl se rencontre sur les côtes de l'Atlantique Ouest, du golfe du Mexique jusqu'au nord du Brésil, en passant par les Antilles, et sur les côtes est du Pacifique, du Canada jusqu'au Chili, en passant par les Galapagos. Les populations nordiques migrent vers le sud.
Il se reproduit très communément sur les deux côtes de l'Amérique du Nord, même si on le trouve rarement installé au bord des eaux froides.
Le pélican brun s'éloigne rarement du littoral. Il est commun le long des côtes et des estuaires.
Le pélican brun est le seul pélican entièrement marin, même s'il ne s'aventure jamais bien loin des côtes. Il a de nombreuses habitudes grégaires, par groupe d'une cinquantaine : nourriture, nidification, repos. Ses secteurs de pause peuvent être partagés avec les frégates et les hérons. En vol, il adopte une formation en ligne, avec des mouvements d'ailes synchronisés. C'est un très bon voilier, alternant vol et planage, parfois très près de l'eau.
Les pélicans sont de grands oiseaux volants mais le pélican brun est le plus petit de la famille (longueur totale : 135 cm ; envergure : 220 cm ; poids : 7 à 9 kg). Il se caractérise par un très grand bec dont il se sert comme épuisette pour attraper le poisson. Ce bec grisâtre, foncé ou clair selon le site, est aussi long et robuste, large et plat. A pointe recourbée, il est muni d'une membrane dilatable brunâtre, tendue le long des deux branches de la mandibule inférieure. Lorsqu'elle est remplie, cette poche peut toucher le sol. Elle peut se teinter de rouge ou de vert à la période de reproduction. Ses pattes gris foncé sont constituées de quatre doigts réunis par une palmure : c'est un oiseau palmipède. Elles sont très courtes et donnent au pélican une démarche dandinante. A l'inverse, cet oiseau se perche facilement et nage très bien (vitesse pouvant atteindre 6 km/h).
Le corps de ces oiseaux est massif, la tête petite et le cou très allongé. Chez l'adulte, le plumage général des ailes et du ventre est brun foncé strié de gris, et cette couleur devient de plus en plus grise avec l'âge. Sa tête est blanche, avec une tache jaune au sommet, et son cou blanc d'ordinaire, à la période de reproduction devient brun, avec une raie blanche de chaque côté. Autour des yeux et à la base du bec, la peau, sans plume, est bleuâtre.
Le jeune est entièrement brun foncé terne sur le dos, beaucoup plus clair en dessous.
En vol, les pélicans ramènent la tête en arrière et leur bec repose sur le cou replié. En l'air, le vol est puissant et habile : leurs grandes ailes en font de bons voiliers et ils savent alterner vol battu et vol plané.
Il n'y a pas de confusion possible avec d'autres pélicans car c'est le seul à avoir un plumage foncé.
Les pélicans se nourrissent essentiellement de poissons même s'ils peuvent avaler des crustacés ou des vers. Les poissons consommés sont pour l'essentiel de faible valeur commerciale. Le pélican brun est l'un des deux pélicans qui plongent pour pêcher, les ailes ouvertes puis repliées quand il touche l'eau. Il peut capturer le poisson à la surface mais préfère la méthode du piqué depuis 10 m de haut jusqu'à 1 m de profondeur. Chaque plongeon ne vise qu'un seul poisson. Il en avale 2 kg par jour.
La poche gulaire* du pélican brun sert de filet à poisson qui y est conservé le temps d'évacuer l'eau, puis qui est avalé. Pour vider cette poche, l'oiseau rentre la tête dans les épaules : son cou fait saillie à l'intérieur du bec et la poche est renversée. Cette membrane dilatable joue aussi le rôle de régulateur de température car cette surface dénudée favorise l'évaporation.
Les adultes régurgitent la nourriture à moitié digérée que les petits récupèrent alors ; ceux-ci, plus tard, prennent eux-mêmes les aliments dans le gosier de leurs parents.
La nidification commence au printemps. Les pélicans bruns s'installent sur de petites îles côtières ou dans les mangroves, de la Californie jusqu'au Chili et de la Caroline du Sud jusqu'au Venezuela. Le nid, construit par la femelle, n'est qu'une simple dépression dans le sol, recouverte de brindilles et de plumes, ou une plate-forme de branches dans un arbre. Ils pondent deux ou trois œufs. Mâle et femelle se relaient pour couver pendant quatre à cinq semaines. Les jeunes pélicans sont nus à la naissance, mais un épais duvet les recouvrira après deux semaines. Il leur faudra dix semaines avant de voler et de pêcher eux-mêmes. Ils n'acquièrent leur plumage adulte qu'après trois ans.
Les goélands attaquent volontiers le pélican brun pour lui voler ses proies.
Lorsqu'il nage, le corps du pélican émerge presque entièrement. Son vol, direct et souvent en ligne, alterne quelques battements d'ailes lents et une avancée glissée. Il vole généralement en formation, souvent par centaines, ou au contraire en petits groupes d'une dizaine et peut atteindre une très haute altitude.
C'est un oiseau essentiellement diurne qui passe beaucoup de temps à lisser et nettoyer ses plumes. En effet, il vit dans l'eau salée et se protège ainsi des brûlures du sel. Il étale sur chaque plume une sécrétion de protection qu'il récupère avec son bec sur la glande uropygienne* (glande sébacée spécifique des oiseaux, qui produit un mélange de cires et de corps gras), près du croupion.
Certains textes présentent une sous-espèce des Antilles : Pelecanus occidentalis occidentalis différente des deux autres sous-espèces : Pelecanus carolinensis qui fréquente la côte est des Etats-Unis et Pelecanus occidentalis californicus qui se rencontre plus particulièrement en Californie.
Les ossements de pélicans, vieux de 30 à 40 millions d'années, ressemblent beaucoup à ceux des pélicans actuels : ils ont été classés les uns et les autres dans le même genre Pelecanus. Il existe six espèces vivantes de pélicans dont deux ne se trouvent qu'en Amérique. Dix autres espèces sont fossiles.
Au Moyen-Age, on pensait que le pélican nourrissait ses petits de son propre sang en se perçant le flanc avec son bec. Par rapprochement avec les souffrances du Christ, cet oiseau a donc été très souvent choisi comme emblème sur les armoiries de l'époque. En fait, il se contorsionne pour régurgiter la nourriture et nourrir ses petits.
Dans les armoiries, c'est aussi le symbole de l'amour paternel.
On évalue la longévité de ce pélican à une trentaine d'années.
Les individus de cette espèce peuvent devenir familiers. C'est une espèce peu farouche (c'est pourquoi on les rencontre dans les ports à la recherche de déchets de poisson) mais très sensible au dérangement dans les aires de nidification. Elle est généralement silencieuse sauf dans les colonies de reproduction (cris pendant les parades).
C'est un des principaux producteurs de guano.
Cette espèce appartient à la liste rouge de l'UICN*, dans la catégorie « LC » (Least Concern) c'est-à-dire qu'elle n'est pas considérée comme étant menacée. Elle est même présentée comme commune.
Pélican : directement issu du latin [pelecanus] (ou pelicanus) = pélican.
Brun : du fait de la teinte générale de son plumage.
Pelecanus : directement issu du grec [pelika] = pélican.
occidentalis : occidental, de l'ouest, du couchant (ce qui correspond à la localisation de l'Amérique par rapport aux Européens).
Numéro d'entrée WoRMS : 343935
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Pelecaniformes | Pélécaniformes | Tête petite, bec long avec des sillons longitudinaux, pied avec 4 doigts entièrement palmés. |
Famille | Pelecanidae | Pélécanidés | Pélicans. |
Genre | Pelecanus | ||
Espèce | occidentalis |
Patrouille
Deux adultes s'approchent en vol pour se poser sur un rocher à quelques mètres des photographes.
Ile Bartolome, Galápagos, Equateur
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2004
A terre
Ce pélican au sol est en train d'avaler un poisson rejeté par les pêcheurs. Par transparence on voit le système d'irrigation sanguine de la poche.
Sainte Rose, Guadeloupe (971)
06/12/2009
Ailes de géant
C'est lorsqu'il étire ses ailes, juste après s'être posé, qu'il dévoile l'ampleur de son envergure de plus de 2 m.
Ile Bartolome, Galápagos, Equateur
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2004
Atterrissage délicat
Tout est mis en œuvre pour freiner l'oiseau à l'atterrisage.
Sainte Rose, Guadeloupe (971)
06/12/2009
Belle envergure des ailes
Cet oiseau est très sombre. Seuls le bec, le cou et la tête ont quelques traces de couleur.
Sainte Rose, Guadeloupe (971)
06/12/2009
Dans les arbres
Le pélican brun niche soit dans les arbres, soit au sol. Celui-ci se repose dans les branches de palétuviers.
Ile Bartolome, Galápagos, Equateur
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2004
Position stratégique en vol
Le cou replié entre les ailes est une position de vol caractéristique.
Sainte Rose, Guadeloupe (971)
06/12/2009
Au repos
Posé au repos parmi les branchages, pas de problème de cervicales pour replier le cou et ranger son bec.
Ile Santa Fe, Galápagos, Equateur
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2004
En pleine ville ou presque
Rassemblés sur le taud d'un bateau.
Ile Margarita (Venezuela)
01/1993
Immature
Le plumage encore brun, le ventre clair, cet oiseau n'a pas encore pris la teinte grise des oiseaux plus âgés. Le plumage grisâtre définitif n'est obtenu qu'à l'âge de 3 ans.
Ile Isabella, Galápagos, Equateur
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
04/2004
Autour des pêcheurs
Les pélicans sont attirés par les poissons capturés.
Port-Louis, Guadeloupe (971)
22/02/2008
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Correcteur : Jean-Philippe SIBLET
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page sur Pelecanus occidentalis sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net.
La page de Pelecanus occidentalis dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN.