En appui sur ses 2 nageoires pelviennes
Grosse tache noire au centre de la nageoire caudale
Corps clair et intégralement tacheté de noir
Ligne de taches noires cerclées de jaune sur le bas des flancs
Tête au profil pointu avec des yeux proéminents
Pinge pintade, pintade, perche de sable à tache noire, parapercis ocellé, perche mouchetée, percis à six ocelles
Spotted weever, spotted sandperch, spotted sandmelt, speckled sandperch (GB), Schwanzfleck-Sandbarsch (D), Rollizo pintado (E)
Parapercis hexophthalmus Cuvier, 1829
Parapercis polyophtalma Cuvier, 1829
Percis hexophtalma Cuvier, 1829
Percis polyophthalma Cuvier, 1829
On trouve aussi dans la littérature un grand nombre d'erreurs d'orthographe pour le nom scientifique.
Une publication scientifique (Imamura & Yoshino, 2007) suggère l'existence de 3 espèces distinctes qui seraient actuellement confondues sous le nom de Parapercis hexophtalma. Mais une autre publication (Randall, 2008) préfère les considérer comme des sous-espèces dans l'attente de validation par analyses génétiques.
Mer Rouge et Indo-Pacifique occidental
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]On trouve la pintade de mer des îles Samoa et Marshall jusqu'en mer Rouge aux côtes du sud de l'Afrique. Dans le Pacifique Ouest, on l'observe de Taiwan au sud de la grande barrière de corail en Australie.
La pintade de mer est une espèce récifale de faible profondeur vivant entre 2 et 22 m. Elle se tient généralement immobile sur des fonds sableux ou des éboulis de récifs, en appui sur ses nageoires pelviennes.
La pintade de mer est un poisson longiligne, pratiquement cylindrique, à museau pointu, de coloration généralement blanche à taches noires. D'une taille moyenne de 18 cm, elle mesure au maximum 29 cm.
La tête, au profil pointu, se termine par une gueule relativement large, protractile et aux lèvres charnues. Les yeux proéminents caractérisent le genre Parapercis. Leur positionnement, sur la partie supérieure de la tête, permet au poisson de voir autant sur les côtés qu'au-dessus. L'œil de la pintade de mer est gris argenté ; la pupille noire, en forme de haricot, se prolonge par des marques orange à rouges en avant et en arrière de l'œil. L'opercule porte une épine saillante et une autre, plus petite, termine la partie supérieure du sous-opercule.
La pintade de mer possède une longue et unique nageoire dorsale composée de 5 rayons épineux et de 21 à 22 rayons mous. La partie souple de la nageoire dorsale est nettement plus haute que la partie épineuse. La nageoire anale, quant à elle, est constituée d'un seul rayon épineux et de 17 à 18 rayons mous. Les nageoires pectorales, sur lesquelles les individus sont fréquemment en appui, sont composées d'un unique rayon épineux et de 5 rayons mous. Le corps porte de petites écailles.
La pintade de mer s'identifie facilement par une grosse tache noire au centre de la nageoire caudale. La livrée, à dominante sable, présente de nombreuses petites taches brun-noir réparties de la tête à la queue sur le dos et les flancs. Le tiers supérieur du corps peut être plus sombre, virant au vert, et plus ponctué que la partie inférieure très claire. La ponctuation, plus éparse, s'organise en 3 ou 4 lignes. Au bas de chaque flanc, la dernière ligne est formée de taches noires cerclées de jaune. Les mâles n'arborent que 3 à 4 ocelles de ce type au niveau de la nageoire anale alors que les femelles peuvent en avoir plus, en moyenne 6 à 7. Chez les femelles, la tête présente des points noirs organisés en ligne. Les mâles portent sur les joues et les opercules de fines lignes obliques jaune orangé à brun-noir.
A un examen rapide, plusieurs espèces de genres différents lui ressemblent : gobies, poisson-lézard, les Percophidés. La tête pointue et l'unique nageoire dorsale de la pintade permettent normalement une identification fiable.
Le genre Parapercis compte environ 60 espèces mais Parapercis hexophtalma s'identifie sans aucun doute par la présence de la grosse tache noire sur la nageoire caudale.
La pintade de mer est une espèce principalement prédatrice qui se nourrit principalement de petits crustacés décapodes capturés à l'affût et parfois de petits poissons.
La pintade de mer est une espèce hermaphrodite* protogyne* comme plusieurs espèces du genre Parapercis. L'inversion sexuelle se produit lorsque la taille atteint 17 à 20 cm. Le mâle est alors à la tête d'un territoire et d'un harem qu'il défend. Le frai se produit toute l'année au crépuscule.
Les œufs sont planctoniques* et la phase larvaire* dure de 1 à 2 mois.
Les perches de sable, et notamment Parapercis hexophtalma, se tiennent la plupart du temps en appui sur leurs nageoires pelviennes sur des sites légèrement surélevés. Cette attitude est généralement considérée comme une posture d'affût. Chez le mâle, elle pourrait aussi être la position de surveillance de son territoire.
Durant la journée, les mâles passent beaucoup moins de temps à se nourrir qu'à surveiller les limites de leur territoire et à engager des relations sociales au sein de leur harem. Les femelles, en revanche, passent plus de temps à rechercher de la nourriture et à se reposer.
La pintade de mer n'est pas une espèce recherchée pour la pêche. Néanmoins, un marché existe en aquariophilie.
Le nom pintade est probablement dû aux taches noires présentes sur tout le corps de ce poisson, car il provient du portugais [pintada] signifiant à l'origine tacheté.
Parapercis : du grec [para] = à côté de, et [perke] = perche, témoignant de l'appartenance du genre à l'ordre des Perciformes.
hexophtalma : du grec [hex] = six, et [ophtalmos] = œil. Nom donné en raison des 6 ocelles noirs cerclés de jaune sur les flancs des mâles (3 de chaque côté).
En 1829, Cuvier s'est basé sur un individu mâle rapporté de mer Rouge pour la description de l'espèce Percis hexophtalma, renommé Parapercis hexophtalma. Il a décrit en même temps un individu femelle sous le nom de Percis polyophtalma (Percis multi ocellé). Il différait par la présence de 7 ocelles sur chaque flanc et des points à la place des lignes sur les joues. Voilà l'origine du nom d'espèce non valide Parapercis polyophtalma, correspondant en fait à une femelle.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Trachinoidei | Trachinoïdes | Nageoires pelviennes jugulaires. Deux nageoires dorsales, la première à rayons acérés. |
Famille | Pinguipedidae | Pinguipédidés | |
Genre | Parapercis | ||
Espèce | hexophtalma |
Femelle
On voit ici très bien les particularités de la femelle, à savoir des points sur les joues, les opercules et un nombre supérieur à 4 de taches noires cerclées d'orange au bas des flancs.
Mayotte, 12 m
04/2010
Coloration du mâle
La coloration des lignes caractéristiques des mâles sur les joues et les opercules peut varier du jaune orangé au noir.
Îles Similan, Thaïlande, 18 m
04/2010
Zoom sur la tête d'un mâle
De près, on voit les lignes sur les joues et les opercules de ce mâle, ainsi que la pupille en forme de haricot prolongée sur les côtés par des marques orange.
La piscine, Mayotte, 20 m
09/04/2009
Nageoire dorsale
On distingue très bien sur cette jeune femelle les parties épineuses et molles de la nageoire dorsale ainsi que l'ornementation des différentes nageoires.
Safaga, Egypte, 15 m
13/10/2009
En appui sur ses pelviennes
Voilà la posture typique de cette espèce sur ses nageoires pelviennes.
Safaga, Egypte, 15 m
15/10/2009
A l'affût
Les pintades se placent souvent sur des emplacements légèrement surélevés, probablement à l'affût. Dans le cas de ce mâle, il surveille peut-être aussi son harem et son territoire.
Moray Garden, Dahab, Egypte, 20 m
02/05/2010
Opportuniste
Cette pintade profite de l'enfouissement d'une raie pastenague à taches bleues Taeniura lymma pour gober d'éventuelles proies.
Safaga, Egypte, 17 m
15/10/2009
Parapercis hexophtalma pacifica?
Récemment, une division en plusieurs espèces pour P. hexophtalma a été proposée par Imamura et Yoshino. Ce spécimen correspondrait à Parapercis pacifica.
Puerto Gallera, Philippines, 8 m
11/04/2007
Description originale de l'auteur
Cuvier G., Valenciennes M., 1829, HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS TOME 3, F.G. Levrault, Paris, 500p.
D'après Cuvier et Valenciennes
Reproduction de documents anciens
1829
Rédacteur principal : Thomas DESVIGNES
Vérificateur : Michel BARRABES
Vérificateur : Frédéric BAUS
Responsable historique : Sandra SOHIER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Sano M., 1993, Foraging activities and diets of males and females in a haremic sandperch (Pisces: Pinguipedidae), Marine Ecology Progress Series, 98, 55-59
Imamura H. & Yoshino T., 2007, Three New Species of the Genus Parapercis from the Western Pacific, with Redescription of Parapercis hexophtalma (Perciformes: Pinguipedidae), Bull. Natl. Mus. Nat. Sci. Ser. A., Suppl. 1, 81-100
Randall J.E., 2008, Six New Sandperches of the Genus Parapercis from the Western Pacific, with Description of a Neotype for P. maculata (Bloch & Schneider), The Raffles Bulletin of Zoology, Suppl. 19, 159-178
Cuvier G., Valenciennes M., 1829, HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS TOME 3, F.G. Levrault, Paris, 500p.
La page sur Parapercis hexophtalma sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase