Dos et dessus des ailes brun foncé
Poitrine blanche avec une bande pectorale sombre
Longues ailes étroites
Rémiges et poignets noirs
Tête blanche
Œil traversé de bandes sombres
Au repos, les bouts des ailes dépassent la courte queue
Silhouette en W allongé, lorsqu'il plane
Balbuzard fluviatile, aigle pêcheur
Osprey (GB), Falco pescatore (I), Aguila pescadora (E), Fischadler (D)
Falco haliaetus Linnaeus, 1758
Mondiale, absent de l'Antarctique
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Eau douce d'EuropeLe balbuzard fréquente les régions boréales et tempérées de l'hémisphère nord, l'Amérique latine, le sud-est asiatique et les côtes de l'Australie. En Europe, on retrouve les colonies de balbuzard principalement en Scandinavie et en Ecosse. La population européenne migre durant l’hiver en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. La population méditerranéenne est quant à elle sédentaire. En France, l’espèce niche sur les côtes occidentales de la Corse et dans les forêts de la Région Centre.
Le balbuzard est présent à des altitudes généralement inférieures à 1000 mètres, mais on peut le trouver jusqu'à 3300 mètres. Il fréquente les lacs, étangs et rivières, dont les eaux sont claires, poissonneuses et non polluées. Il fréquente également les côtes maritimes, notamment les côtes rocheuses et îlots. Il affectionne les sites boisés.
Le balbuzard pêcheur est un rapace diurne de taille moyenne à grande. Il possède de longues ailes étroites, anguleuses et pointues dont les rémiges* (grandes plumes situées sur les ailes) et les poignets (articulations visibles à l'avant de l'aile quand elle est pliée) sont noirs. La queue est courte et striée de bandes fines grises et noires.
Le plumage bicolore, dense et huileux, est assez contrasté. Le dos et le dessus des ailes sont brun foncé alors que la poitrine est quasiment blanche avec une bande pectorale sombre.
La tête est de couleur claire, petite et nettement en avant du corps. Des bandes sombres traversent l’œil et s’élargissent en descendant sur la nuque. Le sommet du crâne est blanc parsemé de taches brunes. Une collerette hérissée est visible sur la nuque. L’iris est jaune-orangé. Le bec est crochu et noir, grisâtre, voire bleuté à la base. Les pattes sont gris-blanc. Elles sont pourvues de doigts très puissants prolongés de longues serres noirâtres.
Lorsque l'oiseau est au repos, les bouts des ailes dépassent la courte queue. Son vol battu est lent. En vol plané, les ailes sont légèrement coudées, alors qu’en glissé face au vent, la coudure des ailes est très prononcée, celles-ci formant un W caractéristique. Lorsque le rapace décrit des orbes (ou spirales), les ailes sont largement dépliées.
Le balbuzard peut être confondu :
Le balbuzard pêcheur est un animal piscivore*, qui, en temps de disette, peut se nourrir de petits mammifères, d'amphibiens, de reptiles, d'insectes et de crustacés. Son territoire d’alimentation peut couvrir de 4 à 15 km2.
Le balbuzard peut se reproduire à partir de 3 ans. Le couple qui se crée est en principe fidèle pour la vie et reviendra toujours sur le même site de nidification. Mais il est possible qu'un mâle expérimenté prenne la place d'un autre. Par ailleurs, femelles et mâles visitent plusieurs aires le temps de se retrouver avec leur partenaire respectif. Ainsi, il y a brassage génétique, et dès qu'un individu disparaît, soit d'accident, soit de mort naturelle, il est remplacé.
Le nid est construit à l’aide de branchages entremêlés et la coupe est garnie de mousses, lichens et herbes sèches. Il est situé sur des points culminants, tels que la cime des arbres (de préférence les pins), les rochers en bordure de mer, les pylônes électriques ou des nichoirs artificiels en dernier recours. Sur les îlots, il peut nicher à même le sol. Entre 1 et 4 œufs sont pondus entre fin mars et début mai. L'extérieur de la coquille est tacheté de brun-rougeâtre. L'intérieur est verdâtre.
Le mâle défend l’aire de nidification par des vols onduleux et des chants en vol. Les œufs sont couvés par la femelle pendant 37 à 41 jours. Le mâle remplace la femelle lorsque celle-ci se nourrit. C'est ensuite le mâle qui nourrit la portée jusqu’aux premiers envols qui ont lieu à la 7ème ou 8ème semaine.
La longévité des individus est d’une trentaine d’années.
Le balbuzard est généralement solitaire. Dans le centre de la France, les nids sont distants de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres. Mais, il a été observé en Amérique, sur des sites très poissonneux, des nids très proches les uns des autres, séparés de seulement quelques dizaines de mètres. Cela n’a pas été observé en Europe.
Le cri du balbuzard est caractéristique : le mâle peut émettre selon les circonstances, notamment durant la parade nuptiale, des séries de sifflements à des cadences variables. Mais il est généralement silencieux dans les alentours du site de nidification. La femelle peut donner l'alarme depuis l'aire par des cris caractéristiques saccadés, sonores, ressemblant à ceux de l'aigle botté. Le jeune émet parfois, sur un site de pêche ou près de l'aire, des cris sifflés percutants comparables aux cris d'appel ou d'alarme du mâle.
Les séquences de la pêche
Le balbuzard cherche sa proie, en vol stationnaire à une hauteur d’environ 20 à 30 mètres. Lorsque celle-ci est repérée, il descend en piqué rapide, les ailes à demi fermées. A 2 ou 3 mètres de la surface, il se positionne tête et pattes en avant et ailes rabattues en arrière, puis il plonge pour s’emparer de sa proie. Il est capable par un acte volontaire de fermer ses narines pour éviter la noyade lors de ses plongeons. La proie est maintenue la tête en avant, par les serres recourbées. Cette position permet un meilleur aérodynanisme lors du transport jusqu'à l'aire et évite de déséquilibrer l'oiseau lors du décollage. Le doigt externe réversible (pouvant se retourner en arrière) et les spicules (petits renflements composés d'épines) de la face interne des doigts permettent de tenir fermement les proies capturées. Un battement d’ailes vigoureux va permettre au balbuzard de s’extraire de l’eau et de reprendre son envol avec un poisson pesant généralement de 100 à 250 grammes, mais pouvant atteindre les 2 kilos. Si la proie est trop lourde, elle est lâchée. Il arrive que des jeunes meurent noyés, entraînés par le poids du poisson et par la non-maîtrise de l’acte de fermeture des narines lors des premières sorties de chasse.
S’il n’a pas à rapporter sa proie au nid pour nourrir sa nichée, il cherche un arbre pour se poser et manger le poisson pêché.
La pêche peut être perturbée par d’autres oiseaux, comme des goélands ou des aigles d’Amérique (pygargue à tête blanche), qui tentent de s’emparer en vol des poissons pêchés ; ou même par des sternes qui défendent l’espace autour de leur nid.
Quelques mensurations
Le balbuzard mesure 50 cm à 58 cm, avec une envergure de 145 cm à 170 cm. Chez les mâles, respectivement les femelles, la longueur des ailes varie de 43,6 cm à 49,5 cm (respectivement 46,7 cm à 51,8 cm), la longueur de la queue varie de 18,7 cm à 21 cm (respectivement de 19,4 cm à 23,2 cm), la taille du bec varie de 2,92 cm à 3,45 cm (respectivement de 3,18 à 3,61 cm), le poids varie de 1,1 kg à 1,7 kg (respectivement de 1,2 kg à 2 kg).
Classification
En 1758, Linné a classé le balbuzard dans la famille des faucons en le décrivant pour la première fois sous le nom Falco haliaetus. En 1809, Savigny nomma le balbuzard avec le genre Pandion mais changea le nom de l’espèce haliaetus par fluviatilis. Ce n’est donc qu’en 1828 que Lesson fit un regroupement des termes pour obtenir Pandion haliaetus.
Il existe plusieurs sous-espèces : Pandion haliaetus haliaetus (Europe, Asie, Afrique du Nord), P.h. carolinensis (Amérique du Nord), P.h. ridgewayi (au sud-est du Mexique), P.h. cristatus (Australie, Asie du Sud-Est). Mais des études de séquençage de l’ADN suggèrent que P.h. ridgewayi ferait partie de la sous-espèce carolinensis.
Il existe actuellement des divergences de classification sur ce rapace. Certains taxonomistes pensent qu’il se rapproche des milans à cause de la forme particulière de son sternum et du faible développement des os lacrymaux. D’autres pensent qu’il devrait se classer avant les rapaces les plus évolués que sont les faucons à cause de la quasi absence d’arcade sourcilière et de son mode alimentaire presque exclusivement piscivore.
Fluctuations de la population
Jusqu’aux années 50-60, il y a eu une diminution des aires et des individus pratiquement jusqu'à l’extinction de l’espèce. Depuis les années 70, grâce à des programmes de protection et de restauration, la population augmente à nouveau.
De nos jours, la population européenne comporte 8 000 à 10 000 couples mais c’est au nord de l’Europe (pays scandinaves) et dans les pays de l’Est que la concentration des balbuzards est la plus élevée.
De nombreuses menaces sur le développement du balbuzard sont liées directement à l’homme. Le balbuzard semble assez tolérant aux dérangements dus aux activités humaines régulières (passage de voiture par exemple ou passage de chevaux, vélo etc…). Par contre l’exploitation forestière ou la présence de photographes trop zélés peuvent être très dommageables à ces rapaces surtout en période de reproduction. La limitation des sites de nidification devant répondre à certaines caractéristiques (arbre dominant avec cime tabulaire, à côté d’un site poissonneux, espace tranquille), entrave son expansion. Le braconnage, la destruction des nids, le ramassage des œufs par les collectionneurs, le piégeage par accident dans les filets de pêche, l’absorption de poissons ayant brisé leur ligne et portant encore l’hameçon, sont autant de dangers. La migration est une étape dangereuse, certains individus percutant les lignes électriques.
La pollution de l’environnement par des pesticides organochlorés (DDT) et des PCB menace également les balbuzards. Les produits chimiques, le DDT notamment, diminuent l’épaisseur de la coquille de l’œuf et réduisent la viabilité des embryons.
Selon la liste rouge UICN* (2008), l’espèce est classée au niveau mondial en : Préoccupation mineure (espèce pour laquelle le risque de disparition de France est faible).
Sur la liste rouge UICN (2008) des oiseaux nicheurs de France métropolitaine, l’espèce est classée vulnérable.
Le nom français balbuzard viendrait de l’appellation « bald buzzard » donnée par les colons britanniques. Puis avec le temps le nom est devenu balbuzard.
Pandion : dans la mythologie grecque, Pandion est le nom d'un roi ayant régné sur Athènes, qui aurait été transformé en aigle.
haliaetus : du grec [hals] = sel, mer, et du grec [aetos] = aigle.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Aves | Oiseaux | Vertébrés à plumes, ovipares. Les membres antérieurs sont transformés en ailes. |
Ordre | Accipitriformes | Accipitriformes | |
Genre | Pandion | ||
Espèce | haliaetus |
Balbuzard en vol
Le balbuzard pêcheur possède de longues ailes étroites, anguleuses et pointues. La queue est courte et striée de bandes fines grises et noires. La poitrine est quasiment blanche avec une bande pectorale sombre.
Port Rexton (péninsule de Bona Vista) Terre Neuve
03/09/2011
Portrait
Le plumage bicolore est assez contrasté. Le dos et le dessus des ailes sont brun foncé. Les pattes sont gris-blanc.
N/A
2011
Prêt à s'envoler
L'oiseau déploie ses ailes, juste avant l'envol. On observe bien ici la bande sombre traversant la zone oculaire qui tranche avec la tête blanche et la bande pectorale sombre.
Ballina, Australie
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2008
Vol plané
Le dessous du corps et les ailes sont de couleur blanche.
La Moule, Guadeloupe
03/2011
Battement d'ailes
Le dessus du corps et les ailes sont brun foncé. Les ailes sont longues, étroites, anguleuses et pointues.
Hamata, Egypte
07/2011
Vol stationnaire
Le balbuzard, positionné en vol stationnaire, cherche sa proie. Dès qu'il l'a trouvée, d’un puissant battement d’ailes, il descend en piqué pour l'attraper.
La marais de Port-Louis, Guadeloupe
03/2011
Atterissage
L'atterrissage s'est fait sur une branche pas très stable. L'oiseau ne restera que quelques secondes avant de redécoller.
Etang de Vaugrenier, Villenbeuve-Loubet 06
12/08/2021
Pêche
A 2 ou 3 mètres de la surface, le balbuzard se positionne tête et pattes en avant, ailes rabattues en arrière. Pour attraper sa proie, il n'hésitera pas à s'immerger complètement si nécessaire. Puis par un battement d’ailes vigoureux, il reprend son envol avec un poisson qui mesure 10 à 50 cm et pèse 100 à 250 g.
Port Rexton (péninsule de Bona Vista) Terre Neuve
10/2011
Transport du poisson
La proie est maintenue par des serres recourbées. Le balbuzard maintiendra toujours le poisson tête en avant lors du vol.
Le marais de Port-Louis, Guadeloupe
03/2011
Montage "plongeon"
Les différentes positions de l'oiseau lors du plongeon sont ici rassemblées.
Loire à Mardié (45)
02/06/2006
Bonne pêche
Le balbuzard vient de capturer un gros mulet et va devoir se poser pour le manger. Un goéland leucophé est bien intéressé... Nous n'avons pas pu suivre la suite.
Vieux-Salins d'Hyères 83
27/02/2022
Repas
Le balbuzard se pose sur un promontoire pour décortiquer son poisson à l’aide de son bec.
Le marais de Port-Louis, Guadeloupe
03/2011
Repas sur un perchoir
Ce balbuzard semble bien occupé à déguster son repas.
Réserve d'Assouan, Egypte
03/2009
Nidification sur un îlot
Généralement le balbuzard niche sur des points culminants. Mais sur des îlots désertiques, le balbuzard peut nicher à même le sol.
Mer Rouge
04/2010
Jeune balbuzard
Un balbuzard et son petit dans le nid. C'est le mâle qui nourrit la portée jusqu’aux premiers envols qui ont lieu à la 7ème ou 8ème semaine.
Loire, aire de Mardié (45)
13/06/2010
Balbuzard perché
La tête est de couleur claire, petite et nettement en avant du corps. Des bandes sombres traversent l’œil et s’élargissent en descendant sur la nuque. L’iris des yeux est jaune-orangé. Le bec est crochu et noir. Les pattes sont gris-blanc, pourvues de doigts très puissants prolongés de longues serres noirâtres.
Lorsque l'oiseau est au repos, les ailes dépassent la courte queue.
Hamata, Egypte
07/2011
Biotope
Le balbuzard est présent à proximité des lacs, étangs et rivières ainsi que sur le littoral, où les eaux sont claires et poissonneuses. Ce sémaphore est un point culminant idéal au centre de son domaine de pêche.
Montréal
10/2011
Balbuzards dans le vent
Le couple de Balbuzards est en principe fidèle pour la vie et reviendra toujours sur le même site de nidification. Ce nid construit de branchages entremêlés, est garni de mousses, lichens et herbes sèches.
N/A
2009
Vues sur le balbuzard
Une collerette hérissée est visible sur la nuque. L’iris des yeux est jaune-orangé. Le bec est crochu et noir.
Le balbuzard pond de 1 à 4 œufs par an. L'extérieur de la coquille est tacheté de brun-rougeâtre.
N/A
2010
Danger
La migration est une étape dangereuse, certains individus percutant les lignes électriques.
Ballina, Australie
Hervé et Laurence GRAILLOT-DENAIX
08/2008
Rédacteur principal : Patrick VERASDONCK
Vérificateur : Stéphane ORES
Correcteur : Alban LAROUSSE
Responsable régional : Sylvie HUET
Audinet I., 2008, RAPACES, Nature en Poche, ed. De Borée, 80p.
Darmangeat P., 2006, RAPACES DE FRANCE, Découverte Nature, ed. Artémis, 128p.
Dennis R., 2008, A LIFE OF OSPREY, Whittles Publishing, Caithness, U.K., 211p.
Ferguson-Lees J., Christie D., 2008, GUIDE DES RAPACES DIURNES DU MONDE, Les Guides du Naturaliste, ed. Delachaux et Niestlé, 320p.
LPO, Mission Rapaces, 1999-2010, Balbuzard Infos N°1 à 21.
Mario D., 2005, LE GRAND LIVRE DES RAPACES DIURNES, ed. de Vecchi, 192p.
Nadal R., Tariel Y., 2008, PLAN NATIONAL DE RESTAURATION DU BALBUZARD PECHEUR 2008-2012, Ministère de L’écologie, 101p.
Thibault J.C., Bretagnolle V., Dominici J.M., 2001, LE BALBUZARD PECHEUR EN CORSE, ed. Alain Piazzola, 184p.
La page sur Pandion haliaetus sur le site de référence de DORIS pour les oiseaux : Oiseaux.net